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À La Une - Syrie

Efforts pour un arrêt des violences à Alep

Les Etats-Unis ont appelé à la fin des bombardements, menés aussi bien par le régime que par les rebelles, sur la ville ravagée.

Après des bombardements nocturnes menés aussi bien par le régime que par les rebelles, un calme précaire régnait dimanche matin à Alep, mais les habitants sont restés terrés chez eux de crainte d'une reprise des violences. REUTERS/Abdalrhman Ismail

Des efforts russes étaient en cours dimanche pour une cessation des hostilités dans la province d'Alep, le jour de l'arrivée à Genève du secrétaire d'Etat américain John Kerry pour des entretiens en urgence sur le conflit dévastateur en Syrie.

Après des bombardements nocturnes menés aussi bien par le régime que par les rebelles, un calme précaire régnait dimanche dans la ville d'Alep (nord), mais les rues étaient désertes, nul n'osant s'aventurer à l'extérieur de peur de nouvelles frappes, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Des dizaines d'habitants des secteurs contrôlés par les rebelles avaient fui samedi les raids aériens intensifs et sanglants du régime dans la deuxième ville du pays qui est devenue le principal champ de bataille d'une guerre civile entrée dans sa sixième année.

Allié indéfectible du régime de Bachar el-Assad, la Russie a annoncé que des pourparlers étaient en cours pour parvenir à une suspension des combats dans la province d'Alep, après l'appel des Etats-Unis à l'arrêt des bombardements du régime syrien sur le chef-lieu éponyme.
"Actuellement, des négociations actives sont en cours pour établir un 'régime de silence' dans la province d'Alep", a déclaré le général Sergueï Kouralenko, cité par les agences russes.
La veille, Moscou affirmait pourtant qu'elle ne demanderait pas au régime de cesser ses bombardements sur Alep, arguant "d'une lutte contre la menace terroriste".

 

(Lire aussi : La bataille d'Alep offre un sursis supplémentaire à l'État islamique)

 

Barils d'explosifs
C'est surtout la ville d'Alep, divisée entre secteurs rebelles et loyalistes, qui a été ravagée par les bombardements aériens et à l'artillerie lourde ces neuf derniers jours durant lesquels 253 civils ont péri dont 49 enfants, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La majorité des victimes ont été tuées dans les raids aériens du régime qui a recours aux barils d'explosifs, une arme qui tue de manière aveugle accusent les organisations des droits de l'Homme. Faisant part de sa "profonde douleur" devant les combats à Alep, le pape François a exhorté dimanche toutes les parties impliquées en Syrie à respecter le cessez-le-feu.
Frontalière de la Turquie, la province d'Alep est morcelée entre régime, rebelles, Kurdes et jihadistes, dont le groupe Etat islamique (EI).

Alors que le processus de paix ne tient qu'à un fil, M. Kerry est attendu à Genève pour discuter avec l'émissaire de l'Onu Staffan de Mistura et ses homologues saoudien et jordanien de la trêve et de la transition politique pour tenter de mettre fin à une guerre qui a fait plus de 270.000 morts depuis 2011.
Initiée par Washington et Moscou, qui soutiennent les camps adverses en Syrie, la trêve entrée en vigueur le 27 février, a volé en éclats avec les raids acharnés du régime sur Alep le 22 avril.

Avant d'arriver à Genève, M. Kerry a dit au téléphone à M. de Mistura et au coordinateur de l'opposition syrienne Riad Hijab que "la fin des violences à Alep et le retour à une cessation durable (des hostilités) étaient la première des priorités".
Il a aussi demandé à la Russie "de prendre des mesures pour arrêter les attaques aveugles (du régime) sur Alep".

 

(Lire aussi : L'enfer d'Alep : une escalade pour pousser à une nouvelle trêve..., le décryptage de Scarlett Haddad)

 

'#AleppoIsburning'
Samedi, une trentaine de raids du régime ont fait dix morts dont deux enfants dans la partie rebelle d'Alep où résideraient encore quelque 200.000 habitants. Un grand nombre de familles ont fui, certaines se réfugiant dans des quartiers plus sûrs, d'autres quittant la ville par la route du Castello, seule sortie pour eux. Mais cette voie est très dangereuse en raison des tireurs embusqués.

Le régime s'acharne contre Alep "car il veut pousser à l'exode ses habitants en vue d'une offensive militaire" pour reprendre les quartiers rebelles, estime l'OSDH. Face à la tragédie dans cette ville, le hashtag "#AleppoIsburning" a été relayé massivement sur les réseaux sociaux et appelle à des manifestations de solidarité dans plusieurs pays du 30 avril au 7 mai.

Pour Anas al-Abdeh, le chef de la Coalition nationale syrienne, principal groupe d'opposition en exil, les chances d'une solution politique sont en danger.
Il a estimé qu'il revenait aux Etats-Unis de sauver le processus de paix de Genève dans l'impasse. Aucune date précise n'a été fixée pour un prochain round de pourparlers, mais l'espoir d'une solution diplomatique est quasi inexistant tant les divergences sont profondes.

Déclenché par la brutale répression de manifestations réclamant la démocratie, le conflit s'est transformé en une guerre impliquant une multitude d'acteurs, syriens et étrangers. Outre les centaines de milliers de victimes, il a déplacé plus de la moitié de la population et provoqué un désastre humanitaire.
La communauté internationale est notamment soucieuse d'en finir avec la menace des groupes jihadistes et de freiner la fuite des Syriens arrivés aux portes de l'Europe.

 

 

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