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Moyen Orient et Monde - Climat

Journée « historique » aujourd’hui à l’Onu pour la signature officielle de l’accord de Paris

La présidente de la COP21 Ségolène Royal, à New York. Photo Sylviane Zehil

Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, la présidente de la COP21, Ségolène Royal, le président de l'Assemblée générale de l'Onu, Mogens Lykketoft, ainsi que la secrétaire exécutive de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Christiana Figueres, en présence de plus de 60 chefs d'État et de gouvernement, des ministres et des chefs de délégation de 160 pays participeront aujourd'hui à la signature de l'accord historique de Paris sur les changements climatiques, adopté le 12 décembre dernier.
C'est la première fois qu'un accord universel est conclu en matière de lutte contre le dérèglement climatique avec certaines règles juridiques contraignantes.


Cet accord qui entrera en vigueur en 2020 est « ambitieux, crédible, flexible et durablement ancré dans le principe de la solidarité », a souligné le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. C'est aussi un accord « différencié, juste, durable, équilibré et juridiquement contraignant », comme l'a noté Laurent Fabius, ex-président de la COP21. Il a vocation à contenir l'augmentation moyenne de la température nettement en dessous de 2 degrés Celcius par rapport aux niveaux préindustriels et à poursuivre l'action menée pour limiter l'élévation des températures à 1,5 degré.


Face au défi climatique, l'accord reconnaît une responsabilité partagée mais différenciée des États, c'est-à-dire en fonction des capacités respectives et des contextes nationaux différents. Il prend notamment en compte le niveau de développement et les besoins spécifiques des pays particulièrement vulnérables. Outre les engagements financiers, les pays industrialisés devront faciliter les transferts de technologie, et plus largement l'adaptation à une économie décarbonée. En matière de transparence, un système permettant le suivi des engagements nationaux, avec une certaine flexibilité pour les pays en développement, est également institué afin de suivre les efforts de chacun.
Les États sont également tenus d'accroître leurs efforts d'atténuation et de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre.

 

« Momentum » historique
« C'est le moment le plus important après le "momentum" historique de l'accord de Paris. En tant que présidente de la COP21, mon travail a consisté, depuis cet accord, à m'assurer de son application avec le plus grand nombre possible de signatures et à l'application de l'agenda des solutions », a indiqué Ségolène Royal, lors d'une conférence de presse. Avant New York, Mme Royal avait participé, à Washington, aux réunions de la Banque mondiale et du FMI, où elle a relevé, avec « grande satisfaction », la dimension climatique désormais intégrée dans les réunions financières très importantes. « Les questions financières seront absolument déterminantes pour crédibiliser l'accord de Paris », a-t-elle noté.


« Il y a trois volets : l'accord, la signature et la ratification », a expliqué Ségolène Royal. « Nous allons vivre un moment historique unique, puisqu'il y a plus de 160 participants à la signature de l'accord de Paris, une soixantaine de chefs d'État et les autres signataires », a-t-elle dit. « Les petits États insulaires, le plus durement touchés par le réchauffement climatique, l'ont déjà ratifié puisque pour eux, c'est une question de vie ou de mort, de disparition tout simplement », a-t-elle relevé. « Cet accord entrera en application lorsque cinquante pays, représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre, l'auront ratifié », a-t-elle poursuivi.
« La question climatique apparaît comme un moment de réconciliation, de convergence » dans un monde en conflit. « Elle est très étroitement liée à la question de la paix », a encore constaté Mme Royal. La journée du 22 avril constitue « un nouveau départ » avec « un mouvement de ratifications et l'application des plans nationaux. Les enjeux sont considérables à l'équilibre et à la sécurité de la planète », a ajouté la ministre.

 

(Lire aussi : Doubler la part d’énergie renouvelable permettrait d’économiser des billions de dollars)

 

Alliance solaire internationale
Le 22 avril est l'aboutissement d'événements importants qui se sont déroulés les tout derniers jours. Ils concrétisent la mutation énergétique, c'est-à-dire la mise en place des solutions avant l'application de l'accord en 2020. Ségolène Royal a choisi de « s'impliquer plus particulièrement » dans quatre thématiques importantes, à savoir : l'alliance solaire internationale avec l'Inde, l'Afrique, les océans et le prix du carbone.
La session sur l'alliance solaire qu'elle présidera aujourd'hui avec le ministre indien de l'Énergie portera sur une des principales coalitions lancées à Paris le 30 novembre, initiée par l'Inde et la France. 80 pays ont déclaré leur intérêt pour cette alliance qui vise à faciliter le développement de l'énergie solaire dans plus de 120 pays à fort potentiel solaire élevé par la mobilisation de l'investissement, le transfert de technologie et de recherche et développement. La réunion de New York permettra de progresser sur deux questions importantes : le programme opérationnel sur le financement et la réduction du coût du capital nécessaire pour financer des installations, et les applications décentralisées solaires, en particulier dans les zones rurales (installation d'unités adaptées aux besoins locaux).


Le thème de « l'océan, une solution aux changements climatiques et développement durable », a fait l'objet d'une conférence de haut niveau, présidée par Ségolène Royal le 21 avril. C'est la première fois que l'océan, la planète bleue, est apparu dans un accord sur le climat. C'est elle qui a plaidé pour l'inclusion de cette question dans l'accord de Paris. Cette mobilisation a conduit à l'adoption de l'appel « Parce que l'océan ».
La coalition pour le prix du pétrole a été lancée à Paris le 30 novembre dernier, réunissant quarante pays. « C'est un basculement positif parce que dès qu'il y aura un "prix carbone", les investissements dans les énergies renouvelables deviendront bien plus rentables. Ils donneront un signe très clair aux milieux financiers et des affaires », a-t-elle assuré.


La question de l'eau, la paix et la sécurité sont au menu d'une réunion informelle du Conseil de sécurité, qui se tiendra aujourd'hui. Elle sera présidée par le président du Sénégal, Macky Sall. Le Conseil se penchera sur la façon de préserver la paix et la sécurité dans les zones vulnérables. L'après-midi, Ségolène Royal présidera un « Action Day ». Le but de cet événement est de démontrer que l'action se poursuit sur le terrain et s'accélère même; que toutes les forces économiques, sociales et politiques sont en mouvement ; et que la transformation des économies et des sociétés est maintenant irréversible.

 

 

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