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Culture - Initiative

Ras Masqa, une fenêtre ouverte à d’autres ailleurs

Plus d'un mois de vivre-ensemble pour six artistes dans cette banlieue de Tripoli. Pour Apeal, ce projet pilote a aujourd'hui pris forme et prélude à d'autres belles initiatives.

Les artistes, curatrice et directeur artistique investissent la localité.

Au cours d'une rencontre informelle avec la presse puis d'un déjeuner avec le maire et le Conseil municipal de Ras Masqa, ainsi que les directeurs des universités de la région, l'hôtesse de la Villa Nadia, la curatrice Amanda Abi Khalil et le directeur artistique du projet Roy Dib ont présenté le travail effectué, jusque-là, par les six artistes en résidence dans ce village du nord, en banlieue de Tripoli. Les œuvres réalisées seront dévoilées au grand public ce dimanche lors d'une journée portes ouvertes.

Flâner et observer
Résidence d'artistes à Ras Masqa. Ce projet pilote lancé par l'association Apeal était audacieux. Un défi à la centralisation de l'art qui a été très bien accueilli autant par les artistes en résidence que par les autorités de la région. Comment rendre accessible l'art aux régions éloignées de Beyrouth? Comment faire participer les jeunes universitaires à la marche artistique d'un pays? Et, par ailleurs, comment faire du travail de ces artistes une vitrine à ces banlieues lointaines surtout à des visiteurs, parfois craintifs, parfois réticents, les poussant à sortir des barrières construites par les idées préconçues. Voilà ce à quoi se sont attelés ces artistes hébergés à la villa Nadia durant plus de trois semaines. Au programme de ces journées, des flâneries, des observations ainsi que des conversations avec la curatrice et le directeur artistique.

Sonder le pouls...
Youmna Geday, Ali el-Darsa, Raymond Gemayel, Ieva Saudargaité, Petra Serhal et Myriam Boulos sont allés à l'écoute des bruits, des sons, du pouls du village pour en ressortir avec des images, un visuel ou une performance particulière au lieu. Ils s'accordent tous à dire que le travail surgit du silence de l'espace, soit de ses bruissements. Ras Masqa leur était, jusque-là, inconnu. Ils l'ont investi, se le sont appropriés et ont créé leur travail. Ainsi, Ali el-Darsa a récolté les voix du village et a construit des speakers qu'il parsémera dans le village même. Myriam Boulos, elle, a toujours essayé de comprendre la société, le pays et la place qu'elle y occupe. Pour elle, la ville est comme un microcosme d'anxiété. Elle a donc pris des photos et a même prêté l'appareil aux habitants qui feront savoir, à leur tour, leur vision de l'environnement. Youmna Geday a toujours exploré la relation qui existe entre sa vie personnelle et sa vie publique. C'est donc à partir d'une expérience intime qu'elle travaillera son projet sur un tissu à mouchoir jetable. Petra Serhal s'est demandée pour sa part si la crise des ordures n'était pas une crise de désamour. Alors que Ieva a tenté de percer le point d'intersection entre le virtuel et le tangible. Raymond Gemayel, dont le médium comporte vidéos, photos et autres, travaillera pour sa part sur le son du générateur qu'il a longtemps « décrypté » dans un stade à la sonorisation assez particulière.

Outre le travail effectué par ces artistes, c'est un programme élaboré de projections de films, conférences et autres qui ont sous-tendu et parachevé cette résidence. Une programmation qui fait dire au directeur de l'Université libanaise Ali el-Ali, que c'était une occasion pour les étudiants de la région de participer activement à cet échange. Pour Rana Kerbage, coordinatrice et conseillère à la Lebanese International University, elle considérera que ce village qui s'urbanise est un terreau pour plusieurs cultures et communautés. Comme le dira également le maire de Ras Masqa, sans discours ni grandes pompes, que le vivre ensemble est bel et bien un exemple pour le reste du pays.
Rendez-vous donc ce dimanche à Ras Masqa où les œuvres remplaceront tous les mots.


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