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Liban - Initiative

Les anciens rivaux tripolitains continuent de se réconcilier sur les planches

Des jeunes des deux quartiers rivaux qui se sont affrontés à Tripoli pendant plusieurs années ont raccroché les armes et ont monté ensemble une pièce de théâtre hilarante jouée avant-hier à Beyrouth, illustrant les alternatives aux combats et promouvant la cohésion dans la ville.

La photo de famille de la troupe de théâtre.

L'année dernière, à la fin des affrontements entre les sunnites du quartier de Bab el-Tebbané et les alaouites de Jabal Mohsen, l'association libanaise March a organisé un casting réunissant les jeunes des deux camps. À l'époque, ils étaient ennemis, mais avaient tous des points communs : ils avaient entre 16 et 25 ans, avaient délaissé l'école, étaient sans emploi, et ont participé de près ou de loin aux combats qui ont fait rage à Tripoli. Aujourd'hui, les voilà amis, se donnant la réplique sur scène dans la pièce Tripoliyat – Clashes of Laughter. Ils sont passés d'un comportement chaotique à une conduite exemplaire, concrétisant ainsi un très beau projet soutenu par les Nations unies.

La cofondatrice de March Léa Baroudi explique les ambitions de ce projet, dont le maître mot est la cohésion : « À Tripoli, ce n'est pas le racisme et l'extrémisme qui règnent, mais la pauvreté et la marginalisation. Sans parcs publics, sans terrains de football et sans emplois, les jeunes se tournent vers les idéologies violentes. Les habitants de Tripoli ont injustement été accusés d'extrémisme. »
« Au début, quand March était venue nous parler de casting, on s'en fichait », disent les jeunes. Certains avaient d'autres projets, comme monter à bord d'un bateau pour traverser la Méditerranée en compagnie de Syriens, direction l'Allemagne. À force d'insistance, l'organisation en a séduit certains, qui ont fini par mettre leur rancœur de côté et travaillé main dans la main avec leurs anciens ennemis jurés, se rendant compte que ce ne sont pas des monstres. La cohésion entre les différents camps a pris une place cruciale dans le projet. Ces anciens combattants ont non seulement abandonné leur haine contre leurs voisins, mais ils ont aussi à présent un rôle éducateur envers les futures générations : les ex-délinquants sont devenus des exemples à suivre. »

Grâce à l'association, ces hommes et femmes marginalisés par le reste du pays ont révélé de grands talents, que ce soit dans le rap, le chant, la musique ou en tant que comédiens. En faisant preuve de créativité et de beaucoup d'humour, ils ont écrit et produit la pièce eux-mêmes, sous la direction de Michel Abou Sleiman. Finalement, tout ce qu'il leur manquait, c'étaient des opportunités.
La solidarité entre les deux camps a laissé sa trace à Tripoli : un café, construit par March à la frontière entre les deux quartiers qui s'affrontaient encore l'année dernière, accueille aussi bien les habitants de Bab el-Tebbané que ceux de Jabal Mohsen.

 

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L'année dernière, à la fin des affrontements entre les sunnites du quartier de Bab el-Tebbané et les alaouites de Jabal Mohsen, l'association libanaise March a organisé un casting réunissant les jeunes des deux camps. À l'époque, ils étaient ennemis, mais avaient tous des points communs : ils avaient entre 16 et 25 ans, avaient délaissé l'école, étaient sans emploi, et ont...

commentaires (1)

Voilà ..une des vraies expressions libanaises ,bien de chez nous ...que personne depuis l'empire ottoman ..n'a put nous spolier.....!

M.V.

14 h 10, le 26 mars 2016

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Commentaires (1)

  • Voilà ..une des vraies expressions libanaises ,bien de chez nous ...que personne depuis l'empire ottoman ..n'a put nous spolier.....!

    M.V.

    14 h 10, le 26 mars 2016

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