Le ministère libanais des Affaires étrangères a assuré dimanche, dans un communiqué, que les chiffres concernant les Libanais expulsés des pays du Golfe sont exagérés, affirmant que jusque-là, 74 cas officiels ont été recensés.
"Suite aux informations relayées dernièrement et qui rapportent qu'un grand nombre de Libanais auraient été expulsés des pays du Golfe, le ministère a demandé aux représentations diplomatiques dans les pays concernés de lui remettre les listes officielles des noms de Libanais expulsés durant les trois derniers mois", peut-on lire dans le communiqué du Palais Bustros.
"Il s'est avéré qu'il existe 74 cas d'expulsions ou de non renouvellement de titres de séjour pour diverses raisons, touchant divers Libanais employés ou résidant dans ces pays", ajoute le ministère, qui souligne que les chiffres faisant état de "milliers d'expulsés sont exagérés et visent à semer la panique au sein de la diaspora libanaise et de l'opinion publique au Liban".
Le 18 mars dernier, le quotidien koweïtien al-Qabas rapportait que près de 1.100 Libanais et Syriens résidant au Koweït seront privés du renouvellement de leur titres de séjour, en raison de "liens directs avec le Hezbollah". Le 28 mars, le Koweït avait également décidé d'expulser 60 Libanais pour liens présumés avec le mouvement chiite pro-iranien, déclaré "terroriste" par les monarchies sunnites du Golfe.
Réagissant à ces informations, le ministère libanais des Affaires étrangères affirme qu'après une rencontre entre le chargé d'affaires libanais et un responsable koweïtien du ministère de l'Intérieur, il s'est avéré "qu'aucun Libanais n'a été expulsé ou privé de renouvellement de titre de séjour. (...) Aucun Libanais n'a été déclaré persona non grata en raison de ses affiliations (politiques)".
Le Palais Bustrous insiste enfin sur le fait que le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, conscient des conditions des Libanais concernés, "a toujours effectué les contacts nécessaires avec les autorités compétentes leur demandant de prendre en considération la situation des individus et des familles, tout en assurant la nécessité du respect des lois locales par ces Libanais".
L'Arabie saoudite, chef de file du Conseil de coopération du Golfe (CCG), accuse l'Iran et le Hezbollah de mener des "actions déstabilisatrices" dans les pays arabes. Elle a interrompu des programmes militaires de quatre milliards de dollars destinés aux forces armées libanaises, punissant Beyrouth pour des positions antisaoudiennes du gouvernement, dominé par le Hezbollah.
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14 h 12, le 10 avril 2016