Depuis le 14 mars, quand Vladimir Poutine a annoncé un retrait partiel des forces russes de Syrie, le trafic maritime toujours aussi soutenu, voire encore plus intense, entre la Russie et le port syrien de Tartous laisse penser que le Kremlin a envoyé sur place plus de matériel qu'il n'en a retiré, selon une enquête menée par Reuters.
Le "Syrian Express", surnom donné à cette noria qui assure le ravitaillement de l'armée de Bachar el-Assad et du contingent russe toujours en Syrie, se poursuit sans trêve. Et la Russie a souligné qu'elle était en mesure, si nécessaire, de renforcer en quelques heures seulement ses forces sur le terrain.
Les Russes maintiennent une présence navale, qui remonte à l'époque soviétique, dans le port syrien de Tartous. Ils ont également une base aérienne, récemment agrandie, près de la ville de Hmeymime.
"La majeure partie des forces russes de Syrie est stationnée dans ces deux bases et doit être ravitaillée. Il faut aussi poursuivre l'aide à l'armée syrienne, il n'y a donc aucune raison de voir le trafic maritime marquer le pas", déclare Mikhaïl Barabanov, membre du groupe de réflexion CAST, spécialisé dans les questions militaires et dont le siège est à Moscou.
Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Vladimir Poutine à la mi-mars, la Russie a bien retiré de Syrie environ la moitié de ses avions de combat, dont le nombre était estimé à trente-six. Lundi dernier, la télévision russe a montré des images du retrait de trois hélicoptères d'attaque.
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Présence navale renforcée
Mais l'examen du trafic maritime, notamment du passage des navires russes à travers le détroit du Bosphore, suggère que les Russes ont en fait renforcé leur présence navale au large de la Syrie.
Il y aurait actuellement, selon les médias russes et la presse spécialisée, une douzaine de bâtiments de la marine russe en Méditerranée, notamment le Zeleni Dol, un navire équipé de missiles de croisière Kalibr.
Depuis la mi-mars, deux navires de débarquement, le Caesar Kounikov et le Saratov, ont également été dépêchés en Méditerranée, de même que le cargo auxiliaire Yauza. Le Saratov, qui a franchi le Bosphore jeudi dernier en direction de la Syrie, semblait assez lourdement chargé.
Deux autres navires de guerre, l'Alexandre Otrakovski et le Minsk, ainsi que le bâtiment auxiliaire Dvinitsa-50, sont retournés la semaine dernière en Russie. L'Alexandre Otrakovski et le Dvinitsa-50 ne semblaient avoir aucun chargement lourd, contrairement au voyage aller.
Depuis, le Minsk a de nouveau appareillé pour la Syrie. Le trafic des navires de commerce entre les deux pays ne montre pas non plus de baisse de régime.
Durant les deux semaines précédant l'annonce surprise de Poutine le 14 mars, quatre cargos avaient fait escale en Syrie. Un cinquième navire, le ferry Alexandre Tkatchenko, qui transportait des camions militaires, les y a probablement rejoints. Et depuis deux semaines, cinq navires marchands, dont un pétrolier, ont également gagné la côte syrienne.
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21 h 26, le 30 mars 2016