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À La Une - syrie

Après la reprise de Palmyre, le régime syrien pourchasse l'EI

Le département d'Etat a qualifié de "bonne chose" la défaite du groupe jihadiste, sans toutefois aller jusqu'à féliciter le régime Assad.

Le régime syrien pourchassait lundi les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) au lendemain de la reprise de la ville de Palmyre. AFP / Maher AL MOUNES

Le régime syrien pourchassait lundi des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) au lendemain de la reprise de Palmyre, une victoire majeure pour l'armée qui veut extirper cette organisation de ses principaux fiefs en Syrie.

Cette cité antique de l'est syrien "redeviendra comme avant", a indiqué à l'AFP le chef des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim, même s'il estime que "cinq ans" seront nécessaires pour réhabiliter les monuments endommagés ou détruits de ce site classé au patrimoine mondial de l'Humanité.

Fort de son succès le plus important face à l'EI, forgé avec l'aide de la Russie et de milices prorégime, Damas cherche maintenant à sécuriser Palmyre pour éviter une contre-offensive des jihadistes qui la contrôlaient depuis mai 2015. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), l'armée syrienne cherche maintenant à prendre les villes d'al-Qaryatayn et Sokhné, tenues par l'EI et situées respectivement à l'ouest et à l'est de Palmyre.
Une source militaire syrienne a indiqué à l'AFP que les opérations militaires avaient commencé à al-Qaryatayn. "C'est le prochain objectif de l'armée, qui a également les yeux rivés sur Sokhné", a-t-elle ajouté.

Si le régime s'emparait de Sokhné, il serait aux portes de la province pétrolière de Deir ez-Zor (est), contrôlée en grande partie par le groupe ultraradical. Et s'il parvenait à contrôler la localité d'al-Koum, au nord de Palmyre, il serait à la lisière de la province septentrionale de Raqqa, dont le chef-lieu éponyme est la capitale de facto de l'EI en Syrie. Le commandement militaire a affirmé que Palmyre serait "la base à partir de laquelle s'étendront les opérations contre le groupe terroriste notamment à Deir ez-Zor et Raqqa", le but étant de "mettre fin à l'existence" de l'EI en Syrie.
Les forces prorégime vont en outre chercher à déloger l'EI de la localité d'Al-Alianiyé, au sud de Palmyre, pour avancer vers la frontière avec l'Irak, contrôlée en grande partie par les jihadistes.


(Lire aussi : Des soldats syriens "soulagés" après leur entrée dans la cité antique de Palmyre)

 

L'EI "plus faible"
Pour Thomas Pierret, spécialiste de la Syrie, "l'EI est évidemment plus faible que par le passé" mais "se battra avec beaucoup plus de détermination pour garder Raqqa, sa capitale de fait, et Deir ez-Zor, la plus grande ville qu'il contrôle en Syrie et sa porte vers l'Irak".

Bachar el-Assad a, lui, salué "l'efficacité de la stratégie de l'armée et de ses alliés dans la guerre contre le terrorisme" et sa satisfaction a été partagée par la Russie et l'Iran, qui a qualifié la prise de Palmyre d'"admirable".
"Le gouvernement et les forces armées (iraniens) vont poursuivre leur soutien total" à la Syrie, a affirmé Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale en Iran. A Washington, le département d'Etat a qualifié lundi de "bonne chose" la défaite de l'EI à Palmyre, sans toutefois aller jusqu'à féliciter le régime de Bachar el-Assad, dont les Etats-Unis souhaitent la chute.

Parlant de retombées positives pour l'image de Moscou, l'analyste Pavel Felgenhauer a estimé que l'opération de Palmyre était "ce que tout le monde attendait de la Russie: enfin une lutte contre l'EI au lieu de bombardements visant l'opposition" syrienne non-jihadiste.
Membre de la Coalition nationale syrienne (CNS), la principale formation de l'opposition syrienne en exil, Hadi al-Bahra a, lui, estimé que si le régime syrien était réellement sérieux dans sa volonté de combattre l'EI, il aurait empêché les jihadistes de s'emparer de Palmyre il y a dix mois. "Depuis le départ, la stratégie du régime est de permettre à la menace que représente Daech (acronyme en arabe de l'EI) de croître afin de pouvoir dire à l'Occident que ce sera lui ou Daech", a-t-il dit.

 

(Voir aussi : Palmyre libérée de l'EI : les premières images de la cité antique)

 

Amas de pierre
Dans "la perle du désert syrien", les quartiers résidentiels ressemblaient à une ville fantôme, la quasi-totalité des habitants ayant fui les bombardements. Le site antique vieux de plus de 2.000 ans porte lui les stigmates des destructions de l'EI, qui a détruit deux de ses plus beaux temples, son Arc de triomphe et des tours funéraires.
Les temples Bêl et Baalshamin ne sont plus qu'un amas de pierres, selon un correspondant de l'AFP sur place.
"Tout le monde s'enflamme parce que Palmyre est +libérée+ entre guillemets, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été détruit et la catastrophe humanitaire du pays. Je suis très perplexe sur la capacité de rebâtir le site de Palmyre, même avec l'aide internationale", a indiqué à l'AFP Annie Sartre-Fauriat, membre du groupe d'experts de l'Unesco pour le patrimoine syrien.

En 20 jours de combats à Palmyre, l'EI a perdu 400 jihadistes, soit le bilan le plus lourd "dans une seule bataille depuis l'émergence" du groupe dans le conflit en 2013, selon l'OSDH. D'après l'Observatoire, 188 membres des forces prorégime y ont péri.
En Irak, l'EI est aussi la cible d'une large offensive de l'armée qui cherche à reprendre son fief de Mossoul (nord), avec le soutien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis.

 

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