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Culture - Concert

Daniel Hope et Béchara el-Khoury pour Yehudi Menuhin...

Au théâtre des Champs-Élysées, dans le cadre de sa tournée mondiale, le violoniste britannique a présenté avec émotion « Unfinished Journey » du compositeur libanais...

Le compositeur libanais Béchara el-Khoury et le violoniste Daniel Hope, à l’issue du concert au théâtre des Champs-Élysées.

Dans sa tournée mondiale qui compte une centaine de dates et de lieux différents, le grand violoniste britannique Daniel Hope rend hommage à Yehudi Menuhin qui aurait eu cent ans en avril 2016. Le programme n'est pas forcément le même d'une ville à l'autre, mais systématiquement, invariablement et fidèlement, Daniel Hope joue Unfinished Journey de Béhara el-Khoury. Cette pièce avait été commandée en 2009, à l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de Yehudi Menuhin. L'autre soir, au théâtre des Champs-Élysées à Paris, c'est la voix nouée par l'émotion que Daniel Hope annonçait la présence dans la salle de Béchara el-Khoury, «compositeur libanais vivant à Paris», et confiait au public, touché et amusé que cela «le rendait nerveux»!

Placée en première partie du concert, entre le bondissant Concerto pour deux violons et orchestre à cordes en la mineur d'Antonio Vivaldi et l'époustouflante Symphonie de chambre d'après le quatuor en ut mineur de Dimitri Chostakovitch, la pièce de Béchara el-Khoury est admirablement interprétée. L'archet de Daniel Hope vibre et frémit tandis que l'Orchestre de chambre de Paris, au meilleur de sa forme, offre au soliste un riche et opulent tapis de cordes. Quand la dernière note meurt, le public retient son souffle. Pas un bruit, un silence absolu se fait dans la salle comme si le temps avait suspendu son vol, avant que n'éclate une incroyable salve d'applaudissements qui porte Béchara el-Khoury sur scène afin de saluer. Pour l'interprète qui maintenant la connaît si bien, cette œuvre du compositeur libanais est «merveilleuse, chaleureuse, un vrai hommage au lyrisme de Menuhin, un voyage de l'Est vers l'Ouest». Quant au compositeur, il dit que «la musique décrit le temps passé à travers une méditation sur le souvenir, sur les images, sur la voix de Menuhin et sur le silence...».

(Lire aussi : Le violon de Hope raconte les notes de Béchara el-Khoury)

 

Joyeusement baroque
La deuxième partie du concert s'ouvre avec le Concerto pour violon et orchestre à cordes en ré mineur de Félix Mendelssohn (composé alors qu'il n'avait que treize ans!), œuvre puissante et virtuose où Hope peut donner libre court à son extraordinaire vélocité. Puis c'est Nostalghia pour violon et orchestre à cordes de Toru Takemitsu, compositeur japonais du XXe siècle s'étant fait connaître du grand public par les musiques écrites pour les films d'Akira Korosawa. Le bouquet final consiste en une interprétation extraordinairement contrastée et rafraîchissante de l'Été, extrait des Quatre saisons d'Antonio Vivaldi. Ainsi se termine le concert sur la même note joyeuse et baroque qui en avait fait l'ouverture. Pas facile de diriger et d'être soliste en même temps. Pourtant Daniel Hope réussit à obtenir une homogénéité et une précision grâce à la qualité de communication qu'il entretient avec l'orchestre. Entouré de Deborah Nemtanu, remarquable violon solo qui lui donne la réplique notamment dans Vivaldi, et des membres de l'Orchestre de chambre de Paris, le défi est parfaitement relevé. Quant à Béchara el-Khoury, si apprécié et fêté à l'étranger, souhaitons qu'un jour le Liban lui rende hommage à la hauteur de son immense talent...

 

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