Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Mode

Sarah Beydoun lauréate du prix Oslo Business for Peace

Fondée avec le siècle, la petite entreprise Sarah's Bag aura formé et employé en 16 ans plus de 200 femmes promises à un avenir tragique et préparé une sortie digne, sinon glorieuse, à des prisonnières qui autrement auraient été mises au ban et rejetées par leur entourage et la société tout entière. Tout était parti d'une idée de la sociologue Sarah Beydoun qui préparait une thèse sur l'univers carcéral. Pour créer un lien avec les pensionnaires de la prison de Baabda, il lui avait semblé plus sain d'initier une activité avec elles. Sarah's Bag avait commencé à vendre ses sacs brodés derrière les barreaux au fond d'un hangar insalubre, sur l'ancienne route de l'aéroport. Très vite, l'esthétique pop et vintage de la marque avait propulsé ses sacs au rang de « must have ». Sarah's Bag était devenue un emblème du chic beyrouthin à une époque où le bobo l'emportait sur le bling-bling et l'authenticité sur le m'as-tu-vu. Sarah Beydoun avait compris la première la valeur ajoutée de l'émotion, de la participation et de la consommation responsable. Avec un Sarah's Bag, on achetait une histoire, on rachetait une âme, on affichait un certain art de vivre empreint d'intelligence émotionnelle, d'ouverture, de générosité et de solidarité féminine.
Certes, elles sont loin les années prospères où de pleins pullmans climatisés déversaient au pied de l'élégante boutique de la rue du Liban des touristes qui ne laissaient rien après leur passage. Mais Sarah's Bag essaime désormais au-delà des frontières que l'on franchit en pullman, et ses articles figurent dans les points de vente les plus élégants de la planète.
La Fondation Oslo Business for Peace ne s'y est pas trompée en attribuant à Sarah Beydoun son prix 2016. Cette fondation internationale, engagée dans la redéfinition du succès commercial à travers la promotion de modèles évolués du capitalisme, a reconnu en Sarah's Bag une entreprise « éthique et responsable, créatrice de valeurs pour la société ».
Contactée par la fondation il y a quelques semaines, Sarah Beydoun avait été informée qu'elle figurait sur une liste réduite de 80 lauréats potentiels du monde entier. Elle vient d'apprendre qu'elle fera partie des trois récipiendaires retenus par un jury formé d'anciens Prix Nobel de la paix et de l'économie, eux-mêmes désignés par la section Global Compact et le Programme de développement des Nations unies, ainsi que la Chambre internationale de commerce.
La jeune créatrice et entrepreneuse qui recevra bientôt son prix à Oslo, en Norvège, s'est dit « sincèrement honorée par cette distinction ». « Ce prix prouve que la femme arabe est capable de créer des entreprises innovantes tout en ayant un impact positif sur la société. C'est aussi une reconnaissance du modèle d'entreprise fondé sur l'action sociale qui représente l'essence de Sarah's Bag. Je suis persuadée que les petites et moyennes entreprises ont un rôle significatif à jouer pour contrer le problème de la pression sociale dans nos régions », a-t-elle ajouté en substance.

Fondée avec le siècle, la petite entreprise Sarah's Bag aura formé et employé en 16 ans plus de 200 femmes promises à un avenir tragique et préparé une sortie digne, sinon glorieuse, à des prisonnières qui autrement auraient été mises au ban et rejetées par leur entourage et la société tout entière. Tout était parti d'une idée de la sociologue Sarah Beydoun qui préparait une...

commentaires (1)

Je l'aime.

George Sabat

08 h 39, le 18 mars 2016

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Je l'aime.

    George Sabat

    08 h 39, le 18 mars 2016

Retour en haut