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À La Une - Syrie

L'opposition proche de Moscou s'invite aux négociations de Genève

M. De Mistura, seul en mesure de préciser le statut exact de cette délégation, entre consultants ou négociateurs, ne s'est pas présenté devant la presse.

Une délégation d'opposants syriens proches de Moscou devait être reçue mercredi soir par l'émissaire de l'Onu au Palais des Nations de Genève et présenter des propositions, une première qui coïncide avec le retrait militaire russe de Syrie. REUTERS/Philippe Desmazes/Pool

Une délégation d'opposants syriens proches de Moscou a été reçue pour la première fois mercredi soir par l'émissaire de l'ONU et réclame désormais un rôle à part entière dans les négociations de paix de Genève.

Cette délégation, dite "Groupe de Moscou", qui inclut également deux représentants du "Groupe du Caire", est vivement contestée par l'opposition "officielle" réunie au sein du Haut comité des négociations (HCN). Le HCN, qui regroupe des représentants politiques et des groupes armés, s'estime seul interlocuteur de l'Onu et dénie toute légitimité au Groupe de Moscou sur le terrain. "Nous sommes ici en tant que négociateurs", a toutefois affirmé Randa Kassis, opposante laïque et co-présidente de la délégation, à l'issue de leur rencontre avec l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura.
"Nous voulons un processus de transition, une solution politique. Nous ne sommes pas en concurrence avec quiconque, nous sommes tous des composantes de la négociation", a martelé à son tour Qadri Jamil, co-président de la délégation et ancien vice-Premier ministre syrien. M. De Mistura, seul en mesure de préciser le statut exact de cette délégation, entre consultants ou négociateurs, ne s'est pas présenté devant la presse, contrairement à ce qui était prévu.

Contrairement au HCN, qui exige le départ du président syrien Bachar el-Assad au moment où démarrera la transition politique, le "Groupe de Moscou", toléré par le régime de Damas, prône "un dialogue sans condition préalable et la recherche du consensus". Dans un document en 7 points remis au médiateur de l'Onu, la délégation soutient l'idée d'un "organe gouvernemental de transition", mais ajoute que "sa définition et sa composition devront faire l'objet de négociations".
Les pourparlers de paix, qui ont débuté lundi à Genève, se déroulent selon un format dit de "proximité", le médiateur de l'Onu recevant l'une après l'autre les délégations du régime et de l'opposition.



(Dossier spécial : Guerre en Syrie, an V : Pour quoi, pour qui et comment ?)

 

L'avenir du président Assad
La question de l'avenir du président Assad est au cœur de ces négociations. Le négociateur en chef du HCN, le chef rebelle salafiste Mohammed Allouche, a déclaré samedi à son arrivée en Suisse que la période de transition en Syrie devait débuter "avec la chute ou la mort de Bachar el-Assad". L'Onu s'est fixé pour objectif de mettre en place d'ici six mois un organe de transition doté de tous les pouvoirs à Damas et d'organiser des élections législatives et présidentielle dans les 12 mois suivants.

Le gouvernement syrien conçoit cette transition comme un simple "gouvernement d'union" élargi à certains opposants.
Le négociateur en chef du régime de Damas, l'ambassadeur de Syrie à l'Onu Bachar al-Jaafari, a déclaré mercredi, à l'issue de son deuxième entretien avec M. De Mistura, que "personne ne peut monopoliser le droit de représenter l'opposition", en référence au HCN qui refuse de reconnaître le Groupe de Moscou.
Interrogé à propos du projet de Kurdes de Syrie d'instaurer un système fédéral dans les régions sous leur contrôle, M. Jaafari a estimé que le fédéralisme en Syrie serait "un échec total" et créerait des divisions entre les Syriens.

Alliés de Moscou et de Washington, les Kurdes syriens contrôlent plus de 10% du territoire et les trois quarts de la frontière syro-turque, mais ils sont pour l'instant tenus à l'écart des négociations de Genève, sous la pression de la Turquie, qui est elle-même confrontée à un problème avec sa communauté kurde.

 

( Lire aussi : Bilan de l'intervention en Syrie : les experts russes divisés )

 

Simple coïncidence ?
Simple coïncidence ? L'invitation adressée au groupe d'opposants syriens proches de Moscou intervient alors que le président russe Vladimir Poutine a annoncé, à la surprise générale, un retrait partiel de son dispositif militaire en Syrie, un départ réclamé par l'opposition réunie au sein du HCN et ses soutiens occidentaux. Des avions de combats et de transport ont quitté mercredi la base aérienne de Hmeimim (nord-ouest de la Syrie), a annoncé le ministère russe de la Défense. Un premier groupe était déjà parti mardi.

Toutefois, ce retrait reste pour l'instant très limité, a déclaré un porte-parole militaire américain. "Nous n'avons pas vu de réduction significative de leur capacité de combat", a déclaré mercredi le colonel Steve Warren, un porte-parole militaire qui s'exprimait en vidéo-conférence depuis Bagdad. Le secrétaire d’État John Kerry doit aller la semaine prochaine à Moscou "pour parler de la manière de faire avancer efficacement le processus politique" en Syrie.

Moscou a annoncé la poursuite de ses frappes contre des "objectifs terroristes". Son aviation a ainsi frappé mardi Palmyre (centre), tenue par le groupe jihadiste État Islamique (EI). Selon l'institut spécialisé IHS Jane's, basé à Londres, l'EI a perdu, entre le 1er janvier 2015 et le 14 mars 2016, 22% du territoire qu'il contrôlait en Syrie et en Irak.

La guerre en Syrie, qui a fait plus de 270.000 morts depuis 5 ans et a déplacé la moitié de la population, a fait fuir les deux-tiers des chrétiens, passés de 1,5 million à quelque 500.000, a déploré mercredi à Genève l'évêque chaldéen d'Alep, Monseigneur Antoine Audo.

 

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L'opposition proche de Moscov s'invite aux négociations de Genève COMMENT CETTE OPPOSITION QUI S'EST INVITEE A GENEVE ET QUI A POUR BUT PAR DEFINITION LA CHUTE DU POUVOIR EN PLACE A DAMASSE PEUT ELLE ETRE PROCHE DE MOSCOV ET DE SON CHEF D'ETAT PUTIN ,LE PRINCIPAL SOUTIEN AERIEN ET BEQUILLE ARMEE DU REGIME D'ASSAD QUE CETTE MEME OPPOSITION VEUT PAR DEFINITION RENVERSER. SAUF SI EVIDEMMENT CES '"OPPOSANTS FIGURANTS AUTOINVITEES SONT DES MERCENAIRES DU REGIME DEGUISEES EN.....OPPOSANTS PROCHES DE PUTIN. MAIS QU'IMPORTENT CES DETAILS L'ESSENTIEL C'EST QUE LA DIPLOMATIE/SPECTACLE SOUS LA HOULETTE DU MARQUIS COMEDIEN CONTINUE A DONNER L'ILLUSION QUE L'ONU RESTE LA PLUS GRANDE GARANTE DE LA PAIX ET DE LA SECURITE REGIONALE ET INTERNATIONALE. TOUT LE RESTE EST SECONDAIRE ET ACCESSOIRE.

Henrik Yowakim

01 h 55, le 17 mars 2016

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Commentaires (3)

  • L'opposition proche de Moscov s'invite aux négociations de Genève COMMENT CETTE OPPOSITION QUI S'EST INVITEE A GENEVE ET QUI A POUR BUT PAR DEFINITION LA CHUTE DU POUVOIR EN PLACE A DAMASSE PEUT ELLE ETRE PROCHE DE MOSCOV ET DE SON CHEF D'ETAT PUTIN ,LE PRINCIPAL SOUTIEN AERIEN ET BEQUILLE ARMEE DU REGIME D'ASSAD QUE CETTE MEME OPPOSITION VEUT PAR DEFINITION RENVERSER. SAUF SI EVIDEMMENT CES '"OPPOSANTS FIGURANTS AUTOINVITEES SONT DES MERCENAIRES DU REGIME DEGUISEES EN.....OPPOSANTS PROCHES DE PUTIN. MAIS QU'IMPORTENT CES DETAILS L'ESSENTIEL C'EST QUE LA DIPLOMATIE/SPECTACLE SOUS LA HOULETTE DU MARQUIS COMEDIEN CONTINUE A DONNER L'ILLUSION QUE L'ONU RESTE LA PLUS GRANDE GARANTE DE LA PAIX ET DE LA SECURITE REGIONALE ET INTERNATIONALE. TOUT LE RESTE EST SECONDAIRE ET ACCESSOIRE.

    Henrik Yowakim

    01 h 55, le 17 mars 2016

  • Une délégation d'opposants syriens proches de Moscou devait être reçue mercredi soir par l'émissaire de l'Onu au Palais des Nations de Genève et présenter des propositions, une première qui coïncide avec le retrait militaire russe de Syrie. QUAND LE VAUTOUR ENVOYEE SPECIAL DE L'ONU RECOIT/S'AMUSE AVEC LES CORBEAUX DU REGIME BASSYRIEN DEGUISEES EN "OPPOSANTS" C'EST QUE LA CRISE SYRIENNE LOIN D'ETRE SOLUTIONNEE, CONTINUERA A PERSISTER ET A PROSPERER.

    Henrik Yowakim

    23 h 16, le 16 mars 2016

  • Les négociations de Genève sont difficiles et un peu graves

    Sabbagha Antoine

    23 h 01, le 16 mars 2016

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