Illustration Ivan DEBS.
La révolution syrienne de 2011, devenue guerre civile puis guerre par procuration, est aujourd'hui l'imbrication d'une multitude de conflits qui orientent non seulement la perception que les Syriens ont de leur propre guerre, mais aussi celle qu'en a le reste du monde. C'est pour mieux comprendre comment ces cinq années ont détruit la Syrie, ont mis la région à feu et à sang et ont déstabilisé les relations internationales que « L'Orient-Le Jour » a préparé ce dossier, ce Guerre en Syrie, an V ; pour répondre à ces trois questions qui n'en font en réalité qu'une : pour quoi, pour qui et comment en est-on arrivés là ? Un dossier mis sous presse avant que le président russe, Vladimir Poutine, n'annonce, à la surprise générale, le début du retrait, à partir d'aujourd'hui, de la majeure partie de son contingent militaire de Syrie.
Lire dans notre dossier spécial
Le triple coup de Poutine pour les cinq ans de la guerre en Syrie,
par Anthony Samrani
C'est le cadeau de Vladimir Poutine pour l'anniversaire des cinq ans du conflit syrien. Le président russe a ainsi annoncé hier le début du retrait, à partir d'aujourd'hui, de la majeure partie de son contingent militaire, compte tenu du fait que la mission a été « globalement accomplie ». Le nouveau coup de poker du maître du Kremlin a surpris tout le monde. Mais que signifie réellement cette annonce ? Est-ce un nouveau tournant majeur, au moment de la reprise des négociations de Genève, ou un coup de communication savamment orchestré ? Lire la suite
Le fédéralisme pour réunifier la Syrie ?,
le commentaire d'Antoine Ajoury
Si le régime et l'opposition en Syrie sont d'accord sur un point, c'est leur aversion manifeste du système fédéral.
Cette idée, lancée il y a quelques jours par les Russes avant le début d'un nouveau round de discussions à Genève, a été catégoriquement rejetée par l'opposition syrienne représentée par le Haut Comité des négociations (HCN), qui estime que « l'unité de la Syrie est une ligne rouge. Cette question n'est pas négociable et l'idée d'une fédération serait un prélude à un découpage de la Syrie ». De son côté, le régime de Bachar el-Assad espère toujours reconquérir la totalité du territoire syrien et n'a donc aucun intérêt à partager le pouvoir. Lire la suite
1 001 guerres de Syrie – et une seule question,
l'analyse d'Anthony Samrani
Des Russes qui bombardent d'autres Russes. Des Américains qui bombardent d'autres Américains. Des Français qui bombardent d'autres Français. Des Israéliens qui bombardent des Libanais. Des Turcs qui bombardent des Kurdes. Et surtout, des Syriens qui bombardent d'autres Syriens. Au sol, Libanais, Iraniens, Irakiens, Afghans et Pakistanais prêtent main forte à l'infanterie syrienne. Leurs combats quotidiens les opposent aux rebelles syriens, mais aussi à des belligérants de plus de 85 nationalités différentes – dont des Saoudiens, des Tunisiens, des Irakiens, des Russes, des Français, des Scandinaves et des Américains – qui viennent grossir les rangs des organisations jihadistes. Une guerre civile et mondiale. Ou plutôt la mondialisation d'une guerre civile. Lire la suite
Quatre idées reçues sur la guerre en Syrie,
le décryptage de Caroline Hayek
Une guerre se livre sur tous les fronts, notamment sur celui de l'information. Le conflit syrien, qui rentre aujourd'hui dans sa sixième année, ne fait pas exception à la règle. Les puissances, les médias, les analystes livrent des récits multiples qui alimentent, consciemment ou non, la confusion sur la nature et les enjeux de ce conflit. Dans ce marasme d'informations, construit à partir d'une logique de storytelling, se confondent mythes et réalités. Les théories les plus loufoques, qui ne s'appuient sur aucun fait, sont relayées, notamment sur les réseaux sociaux, et impactent profondément la compréhension du grand public. Retour sur quatre idées reçues sur la guerre syrienne, qui ont la dent dure. Lire la suite
le décryptage de Lina Kennouche
Photo archives AFP
En mars 2011, l'étincelle de Deraa déclenche une vague de révoltes, dans la ville côtière de Lattaquié, à Banias, Homs et dans les quartiers sunnites des banlieues de Damas. La contestation se propage essentiellement dans les périphéries, où se concentrent les capitaux de la bourgeoisie sunnite et des affairistes. Il faut dire que la libéralisation à pas forcés a eu des conséquences irréversibles. L'opulence grandissante d'une minorité offrait un contraste radical avec la précarité de l'existence quotidienne de ceux qui n'étaient pas directement bénéficiaires du système clientéliste. Si Bachar el-Assad avait réussi le pari de sortir la Syrie de l'isolement international et renforcé sa légitimité par la conduite d'une politique étrangère autonome, sa crédibilité s'est rapidement effritée face à son incapacité à réformer une administration sclérosée et corrompue. La contestation, qui a été le fait des couches inférieures de la société syrienne, revêt immédiatement une coloration communautaire, les minorités alaouite, chrétienne et druze restant à l'écart du soulèvement. Lire la suite
Un sunnite, un chiite, un chrétien : 3 regards, 3 guerres, 3 Syrie,
les témoignages recueillis par Samia Medawar
2011-2016 : trois personnes issues de milieux socioculturels différents racontent à « L'Orient-Le Jour » l'évolution de leur quotidien au fur et à mesure que le conflit se complique en Syrie. Lire la suite
Un échiquier mondial chamboulé à cinq niveaux par le conflit syrien,
l'article de Géraud de Vallavieille
Petites causes, grandes conséquences : la Syrie et le monde, c'est l'effet papillon. Si le spectre d'une « troisième guerre mondiale » pointe son nez avec insistance ces dernier mois, c'est bien parce qu'une multitude d'acteurs mondiaux sont engagés directement ou indirectement dans le conflit syrien.
Cinq ans après le début des premières manifestations en Syrie, le conflit a des répercussions sur l'ensemble de l'échiquier mondial : attentats terroristes, crise des réfugiés, prix des hydrocarbures, course au leadership mondial et guerre froide au Moyen-Orient. À mesure que le temps passe, cette guerre impacte plus d'acteurs, et plus durablement. Lire la suite
À Alep, l'hyperrésistance de Hassan et Alya,
le récit de Chérine Yazbeck
Alep, Nord-Est. Hassan* et Alya* vivent avec leurs trois enfants dans un appartement prêté par un ami. Depuis le début des soulèvements, ils n'ont quitté leur ville que deux mois : c'était pour la Turquie, fin 2012, afin que Alya accouche de leur troisième enfant. Le modeste appartement du couple offre une vue imprenable sur des immeubles massivement saccagés, comme presque partout dans Alep, autrefois adulée par les touristes et poumon industriel du pays, aujourd'hui véritable champ de ruines. Mais Hassan et Alya tiennent bon. Le paysage urbain apocalyptique n'a pas réduit leur engouement, et chaque jour, ils se réveillent au bruit des canons certes, mais toujours avec la même obsession en tête : la liberté. Le couple est représentatif de cette génération de trentenaires qui se sont impliqués corps et âme dans la révolution syrienne. Lire la suite
Les civils en Syrie et la « responsabilité de protéger »,
la tribune de Tarek Mitri
Dès les premiers mois du soulèvement pacifique contre le régime syrien responsable d'une inégalable répression sanglante, la question de protéger la population civile est posée dans toute son acuité. Le 9 septembre 2011, au moment où il était devenu de plus en plus difficile d'éviter la militarisation partielle de la révolution syrienne, les manifestants du vendredi appellent la communauté internationale à assurer la protection des civils. Certains opposants nourrissent l'espoir de voir le Conseil de sécurité de l'Onu autoriser « tous les moyens nécessaires » afin de porter secours à la population civile. Lire la suite
l’édito de Ziyad Makhoul
Hahahah ceux qui prévoit qu'il reste tomberont de haut de très haut !! CAR LES OCCIDENTAUX SONT CONVAINCU QUE LE PB EST ASSAD MÊME LA RUSSIE LA COMPRISE D'OÙ SON RETRAIT SUBITE !!!
15 h 49, le 15 mars 2016