Le fondateur du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a violemment critiqué lundi la coalition du 14 Mars qui célèbre son 11e anniversaire au milieu de divisions qui minent ses rangs. L'allocution du leader maronite intervient à l'occasion de la 27e commémoration de la "guerre de libération" contre l'armée syrienne au Liban, qui avait également eu lieu un 14 mars, en 1989.
"Le 14 Mars 1989, ils ont tenté de nous encercler et de nous placer devant le fait accompli, mais nous avons refusé, malgré la menace des armes", a lancé M. Aoun en début de discours.
Il s'est ensuite livré à une critique virulente de la coalition adverse du 14 Mars: "Ils ont volé notre slogan et notre histoire, mais aujourd'hui, le 14 Mars made in Taïwan est tombé, seul l'original est resté", a-t-il martelé, sous les applaudissements. Ses propos rappellent ceux de son ancien adversaire, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui avait dit le 20 janvier dernier: "Le leader des Marada est un candidat authentiquement 8 Mars, tandis que le général Michel Aoun est un 8 Mars made in Taïwan". Deux jours plus tôt, M. Geagea avait reçu M. Aoun à Maarab pour lui annoncer de manière solennelle son soutien à l'élection présidentielle, dans le cadre d'un rapprochement qualifié d'"historique".
A cet égard, le fondateur du CPL a expliqué : "Notre accord avec les Forces libanaises a vu le jour grâce à notre volonté et celle des Libanais, sans compter les appels des hommes de religion soucieux de l'intérêt du pays". Revenant à la charge, il a lancé : "Je suis le grand-père, le père et la mère de l'opposition".
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M. Aoun a ensuite abordé la question des élections législatives, à l'ombre de la vacance à la présidence qui dure depuis le 25 mai 2014. "Ceux qui bloquent l'élection parlementaire craignent la défaite", a-t-il estimé.
La dernière séance électorale consacrée à l'élection d'un président de la République, qui s'est tenue le 2 mars, a de nouveau échoué faute de quorum. Un prochain scrutin a été fixé au 23 mars.
"La prorogation du mandat du Parlement et de celui de certains responsables sécuritaires sont contraires à la loi. Le mandat de la Chambre a pris fin en 2013, donc ce Parlement actuel n'est pas qualifié pour élire un président de la République", a argué le leader maronite. Et de poursuivre : "Nous réclamons une loi électorale aux législatives basée sur le scrutin proportionnel afin de corriger les erreurs résultant d'une loi votée par un Parlement élu par 13% des Libanais en 1992. Une majorité de parlementaires ont été élus par les voix de ceux qu'ils ne sont pas censés représenter".
"Nous n'avons pas le droit à l'erreur une fois au pouvoir, car nous sommes au bord du gouffre. Nous ne permettrons pas à la situation créée en 1990 de perdurer. Ne désespérez pas, nous allons employer tous les moyens dont nous disposons pour arriver à notre fin. Alors retroussez vos manches et préparez-vous !", a-t-il conclu, à l'adresse de ses partisans.
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commentaires (16)
Mon General, Le ridicule ne tue plus.... 1/ Pourquoi n'avez vous pas demissionne de ce parlement en 2013 lors de la reconduction ? 2/ Qu'attendez vous avec votre bloc de deputes pour vous rendre au parlement et elire le prochain president ? Le 14 Mars etait l'expression d'un ras le bol populaire spontane...en reaction au 8 Mars. Quant a la Syrian accountability act, vous avez certes joue un role important dans son adoption mais rarement une composante importante de la societe libanaise aura juge utile de couvrir l'action d'un autre partenaire libanais a l'affut de toutes les actions hostiles a la republique libanaise... N'hesitez pas a nettoyer devant votre propre porte... Je peux vous offrir quelques balais.
Pierre Moise
07 h 26, le 16 mars 2016