Les démarches préventives effectuées par le Premier ministre Tammam Salam, à la veille de la réunion de la Ligue arabe au Caire, visant à empêcher un nouveau serrement de vis arabe contre le Hezbollah n'ont pas eu l'effet escompté. Ni le président du Conseil ni le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, n'ont cependant été surpris par la proposition du ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, de reprendre la même terminologie à l'égard du parti chiite au cours de la session nocturne, dans une volonté manifeste de pousser encore plus loin l'escalade avec l'Iran.
En vertu de son accord avec M. Salam, M. Bassil a exprimé ses réserves sur une telle clause, arguant de la convention arabe sur la lutte contre le terrorisme et sur la dissociation que ce texte effectue avec le concept de résistance. Gebran Bassil aurait demandé que cette clause qualifiant le Hezbollah d'« organisation terroriste » soit annulée comme condition préalable à l'adhésion du Liban à la déclaration finale, sans réserves. Mais son vœu n'a pas été exaucé, ce qui a poussé le chef de la diplomatie à enregistrer ses réserves par écrit, à l'instar de son homologue irakien, Ibrahim al-Jaafari.
Quelles seront les répercussions sur la scène locale de la position prise par M. Bassil au Caire ? Fera-t-il à nouveau l'objet d'une campagne de critiques et d'accusations, notamment concernant l'atteinte aux relations avec des pays frères, ainsi qu'à l'avenir des Libanais qui œuvrent dans le Golfe ? La position du chef de la diplomatie est-elle bien différente de celle adoptée par le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, lors de la réunion des ministres arabes de l'Intérieur à Tunis ? Il faudra attendre son retour à Beyrouth pour le savoir.
Il reste que les discussions lors de la réunion du Caire ont été tendues, et, pour la première fois, il n'y a pas eu de consensus sur la nomination du candidat de l'Égypte, Ahmad Aboul Ghait, comme nouveau secrétaire général de la Ligue – le Qatar ayant surtout exprimé une opposition vive. Le Caire a cependant insisté sur son candidat, poussant finalement Doha à faire marche arrière.
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commentaires (8)
Bassil de coke...devrait nous expliquer ..les risques ..et comment ne pas contacter la maladie des palmiers des dattiers...
M.V.
15 h 10, le 12 mars 2016