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Culture - Rencontre

Clotilde Courau : « Je suis quelqu’un de toujours portée vers la lumière »

Au Liban pour l'ouverture du Mois de la francophonie avec une lecture de textes de Lamia Ziadé au son du oud de Ziad al-Ahmadieh, l'actrice française Clotilde Courau a confié à « L'Orient-Le Jour » son bonheur « d'être en territoire familier ».

Clotilde Courau : « J’ai une passion qui m’anime, que j’ai rencontrée sur le chemin de ma vie. » Photo Michel Sayegh

« Je suis une femme qui a un métier et je m'appelle juste Clotilde Courau. Ma vie d'épouse est une chose intime. Et si je suis ici, c'est uniquement en tant qu'artiste. » Les présentations sont faites, la princesse de Savoie oubliée et le ton largement donné. Celle qui, un jour, a abandonné ses études pour s'inscrire aux cours Florent et Simon, et qui en 1990 a été récompensée du prix de la meilleure actrice à la Berlinale pour Le Petit Criminel de Jacques Doillon puis est passée par la case Crazy Horse, comme Arielle Dombasle, entre autres, poursuit actuellement sa trajectoire avec détermination. « J'appellerai plutôt cela de la passion », corrige-t-elle...

 

(Pour mémoire : Lamia et Zeina se partagent le Phénix)

 

Destin ? Maktoub ?
Dans son regard, on lit toujours des étincelles, et son sourire mutin se dessine sur son visage. « J'ai une passion qui m'anime, que j'ai rencontrée sur le chemin de ma vie et qui ne m'a jamais quittée. Destin, maktoub ? Toujours est-il que je me considère chanceuse d'avoir croisé cette passion... » Par contre, l'artiste ne dément pas son sens de l'effort et sa discipline dans le travail. « Comme toutes les autodidactes, le travail ne s'arrête jamais. Chaque expérience nouvelle est un moyen d'affiner ses qualités ou pas. » Surfant toujours entre le théâtre et le cinéma, elle avoue se retrouver et se plaire dans les deux disciplines. Mais ne nous hasardons pas à la comparer à Grace de Monaco, elle esquive aussitôt le sujet et reparle de sa carrière d'artiste.
« Au cinéma, je suis là pour comprendre l'univers du metteur en scène, m'y glisser et être auprès de lui, tandis qu'au théâtre, j'essaye de suivre l'auteur. Ce sont deux univers à la fois semblables et différents. » Pour la comédienne, tout est rencontres : avec des textes, des cinéastes, des acteurs, mais surtout avec des humains.
Ce soir, au son du oud qu'elle a exigé expressément et en lisant les textes de Lamia Ziadé (et non pas en les interprétant à la manière des lettres d'Édith Piaf), Clotilde Courau se frotte à une nouvelle culture. Passerelle entre deux rives, la comédienne parle en gestes généreux et lascifs, comme les Méditerranéens. « Je viens rejoindre des artistes libanais sur leur territoire, comme auparavant, Gabriel Yared ou Nadine Labaki étaient venus en France portant leur culture. »

 

(Pour mémoire : « Si l’âge d’or a existé un jour, il pourra peut-être revenir »...)

 

Actes humains miraculeux
L'actrice, qui joue en ce moment dans un film où elle incarne la mère d'une fille embrigadée par les jihadistes, s'interroge : « Nous sommes cernés par les ténèbres, et moi-même, si j'ai parfois des doutes et des craintes, je préfère laisser filtrer la lumière parce que je suis portée vers elle. Bien que nous soyons en ce moment dans le noir et que nous n'arrivions plus à nous projeter, pour nos enfants, dans l'avenir, essayons de voir cette lumière et de la porter pour eux, pour l'avenir, mais aussi pour nous-mêmes. » Et d'ajouter : « S'il y a un reproche à faire aux médias, c'est qu'ils reflètent toujours les ténèbres et pas assez la lumière, celle qui nous réunit. Il y a des actes humains, si petits soient-ils, proches du miracle qu'on devrait mettre plus en avant. »
Le cinéma et le théâtre peuvent-ils faire parvenir ce message de lumière ? « Il peuvent du moins nous interpeller. L'interrogation commune n'est-elle pas plus importante que la réponse ? »
Cette réponse est peut-être dans les textes que la comédienne lira ce soir à la salle Montaigne. Dans l'histoire de ces femmes « qui ont mené un combat de vie et se sont tenues debout dans un monde d'hommes ». Clotilde Courau vient avec son âme et les valeurs humanistes de la France témoigner du lien indicible qui existe entre les deux pays et de cette quête de lumière à laquelle le monde aspire. En ce XXIe siècle plus ténébreux que jamais...

 

 

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