L'ancien président de la République, Amine Gemayel, a estimé hier que les crises traversées par le Liban, notamment celle en rapport avec la décision de l'Arabie saoudite d'interrompre les aides militaires, sont dues à la mainmise complète du Hezbollah sur le pouvoir de décision libanais.
Dans un entretien accordé à la chaîne Abu Dhabi, M. Gemayel a souligné que « chacun sait que la décision de guerre et de paix n'appartient plus à l'État, certaines factions se comportant comme si elles sont maîtres à bord, sans considération pour le Parlement, le gouvernement et tout autre autorité officielle ». Il a exhorté le royaume wahhabite à « ne pas livrer la décision libanaise aux non-Libanais et (à) ne pas céder aux pressions que pratiquent certaines parties, notamment le Hezbollah, sur le contexte libanais », estimant que « le Liban dans sa majorité écrasante voue à l'Arabie saoudite les meilleurs sentiments ».
Saluant l'Arabie saoudite qui « a toujours aidé le Liban et l'a soutenu tant au niveau politique que sur le plan social, financier, développemental et stratégique », M. Gemayel a souhaité que les décisions saoudiennes concernant le Liban soient prises avec plus de circonspection et réclamé « un dialogue constructif avec le Liban, quelle que soit la confiscation par certains de la volonté libanaise ».
Concernant le rôle du Liban dans la solution de cette crise, M. Gemayel a estimé que « la balle est dans le camp de l'État, qui tente de prendre la décision adéquate », mais il s'est dit inquiet que « d'aucuns profitent de ce conflit pour se comporter avec encore plus de liberté sur la scène libanaise ».
Liban
Gemayel dénonce l’hégémonie du Hezbollah sur le pouvoir de décision libanais
OLJ / le 23 février 2016 à 00h00