Au lendemain du fiasco de la compagnie britannique Chinook, qui a mis un terme à l'option de l'exportation des ordures ménagères du Liban, les activistes de la société civile ont réinvesti les rues de Beyrouth samedi pour protester contre la gestion par le gouvernement de la crise des déchets, concentrant leurs attaques sur le Premier ministre Tammam Salam.
"S'il échoue, Salam doit s'en aller"
Le collectif de la société civile "Nous réclamons des comptes", a estimé que Tammam Salam doit remettre sa démission s'il échouait à mettre en œuvre un plan de gestion des déchets.
"Si M. Salam est dans l'impossibilité de mettre en œuvre un plan écologique, sanitaire et peu onéreux, comme nous le réclamons, il doit s'en aller", a déclaré une porte-parole du collectif qui organise un sit-in place Riad Solh, au centre-ville de Beyrouth.
D'autres activistes du mouvement civil, né de la crise des déchets, se sont rendus ensuite près du domicile du chef du gouvernement dans le quartier de Mousseitbé, à Beyrouth, réclamant l'ouverture immédiate d'une enquête sur la société britannique Chinook et toutes les personnes impliquées dans ce scandale.
Vendredi, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) avait annoncé que la compagnie Chinook, chargée d'assurer l'exportation des déchets, n'avait pas fourni les documents prouvant l'autorisation de la Russie à l'accueil de ces déchets. Cette annonce avait mis un terme à l'option de l'exportation.
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Quelles alternatives ?
Face au gouvernement qui avait affirmé dans la semaine qu'il aurait à nouveau recours à l'option des décharges sanitaires sur le territoire libanais, le collectif "Nous réclamons des comptes" s'est prononcé contre "l'installation de décharges qui n'effectueraient pas de tri des déchets", ainsi que contre l'installation d'incinérateurs".
Ces propos interviennent deux jours après qu'un autre collectif, "Vous puez !", né de la crise des déchets, ait demandé à Tammam Salam de créer un comité d'urgence en vue d'élaborer un plan global du traitement des ordures ménagères au Liban, basé sur l'installation de centres de tri.
Signe de l'exaspération des Libanais face à la crise des déchets qui s'amoncèlent dans les rues, des sacs d'ordures ont été brûlés samedi dans le secteur de Dora, à l'entrée-nord de Beyrouth, causant des perturbations du trafic en raison de l'épaisse fumée noire s'échappant du lieu de l'incendie.
Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a indiqué que les responsables de cet acte illégal seront traduits en justice.
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commentaires (2)
Mais pourquoi tout focaliser sur "les activistes " c'est une manifestation de masse qui doit mobiliser tout les citoyens...car nous respirons tous cette pollution hautement toxique...!
M.V.
08 h 13, le 21 février 2016