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Culture - Spectacle

Danser avec l’autre pour effleurer son propre cœur

« Things I'm not », de Nada Kano, a démarré devant une salle comble (et conquise) de 400 places, au théâtre al-Madina.

Cindy Germani et Chadi Aoun, un duo-duel identitaire.

Une heure durant, Chadi Aoun et Cindy Germani, charismatiques, fusionnels et physiquement impressionnants, interprètent une histoire de couple à la recherche de son identité. Dans un monde en perte de repères, quand l'individu n'arrive pas à se définir, il devient nécessaire de commencer par déterminer ce qu'il n'est pas. Voilà le credo que Nada Kano propose le temps de quelques représentations – jusqu'au 21 février au Madina* – dans son spectacle intitulé « Things I'm not » (Les choses que je ne suis pas).
La créatrice, elle, ne semble pas avoir de problèmes d'identité. Elle se définit à travers la danse, son nom y est associé depuis de nombreuses années. Son parcours en bref ? Naissance au Liban, premières années d'études à Beyrouth, découverte de la danse, exil formateur en France et retour à la fin des années 90 pour y développer sa passion, la partager et la diffuser. Dans un pays où la danse que les gens connaissent le mieux est celle des postes ministériels, c'est une gageure que de produire régulièrement des spectacles comme le fait Nada Kano. « Celui qui ne danse pas est coupé de la réalité », disait le « surhumain » Friedrich Nietzsche, le philosophe qui a sans doute le plus écrit sur la danse.

 

Réalités multiples
La réalité de Nada Kano, c'est la solitude de la combattante : depuis ses débuts, elle assure elle-même la production de ses spectacles et forme de nombreux danseurs à la rigoureuse discipline de cet art.
Sa réalité, c'est aussi la soif de travail et la recherche de la perfection qui est propre à la danse, cet art connu pour « casser les cœurs afin de mieux former les corps ». Les membres de sa troupe répètent quotidiennement, jusqu'à 6 heures consécutives, pour arriver au résultat recherché. Car, même si Kano est une chorégraphe contemporaine, son travail se base sur la danse classique, qu'elle a elle-même apprise à l'École supérieure de danse de Cannes Rosella Hightower, dans le sud de la France.


Sa réalité, c'est enfin une multitude de projets autour de sa passion : une école, la Beirut Dance Studio ; une compagnie, la Beirut Dance Company (fondée en 2003), et le Beirut Dance Project, organisation à but non lucratif dont l'objectif est d'offrir à de nombreux jeunes défavorisés – âgés de 9 à 11 ans – une préformation à la danse. Sans oublier ces chorégraphes étrangers qu'elle invite régulièrement en résidence ou pour animer des ateliers...
Depuis 2008, Kano signe la chorégraphie d'une ou de deux nouvelles créations par an, dont certaines feront une tournée à l'étranger. Après avoir présenté, début janvier 2016, son spectacle Borderline à l'Unesco de Paris, la voilà qu'elle signe ce Things I'm not où le duo Cindy Germani (23 ans, membre de la troupe depuis 7 ans) et Chadi Aoun (arrivé sur le tard à la danse, il a intégré la compagnie il y a « seulement » 4 ans) sublime le travail expressif corporel, notamment dans un final étonnant, créatif et techniquement (presque) parfait.

* « Things I'm not », au théâtre al-Madina, les 19, 20 et 21 février, à 20 h 30. Billets disponibles aux librairies Antoine.

 

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