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Culture - Danse

Entre l’enfer et le paradis, un « Borderline » de corps et de sons

Première incursion européenne de la Beirut Dance Company, menée par Nada Kano, au siège de l'Unesco à Paris.

« Bordeline » de Nada Kano sur les planches de l’Unesco à Paris.

C'est devant une salle comble et à l'initiative de la Délégation permanente du Liban auprès de l'Unesco qu'a été présenté Borderline, spectacle de danse contemporaine conçu et réalisé par Nada Kano.
Première incursion européenne pour la Beirut Dance company – après des représentations beyrouthines au théâtre al-Madina – placée sous les signes de la grâce et de l'originalité. Cinq danseurs, Yara Nassar, Maya Nasr, Paddy Eid, Chadi Aoun et Cindy Germany ont, pendant plus d'une heure, tenu le public en haleine devant cette symphonie de corps et de sons.
Dès les premières secondes des trois tableaux, le ton est donné. Debout immobiles sur des cônes, comme des statues grecques impavides, les danseurs dominent l'espace, immenses et hiératiques. Petit à petit, les statues s'animent et entament leur lente descente aux enfers, moment d'épure mais non d'abstraction car l'expressivité est là, celle des corps, mais aussi celle des cris qui ponctuent les moments forts de la chorégraphie.
Puis, c'est le paradis. Pas de deux joyeux, rires en cascade et sautillements légers alors que retentit la musique de la compositrice libanaise Katia Makdissi Warren.
Mais l'éclaircie sera de courte durée et le ciel s'éloigne car bientôt reviennent les démons des êtres cupides et veuls dans un Babel des corps où la tour des péchés semble bel et bien érigée. Idée forte que celle de cette descente en soi, permise par une vision artistique maîtrisée de la chorégraphe Nada Kano. Au fil des années, l'artiste s'est construit un style très personnel où les techniques classiques sont mises au service d'une modernité renouvelée.
La soirée avait commencé par le discours de la directrice générale de l'Unesco puis celui de l'ambassadeur Khalil Karam, délégué permanent du Liban auprès de l'Unesco qui a rappelé que « la meilleure façon de lutter contre l'obscurantisme est la culture » et que « le Liban n'a cessé de résister, tout le long de son histoire, grâce à la résilience et à la créativité de ses artistes ».
« Ce spectacle est un moment offert à l'Unesco, à Paris, et au monde entier, un cri du cœur, qui témoigne de nos sociétés démesurées et sans repères. Un cri qui danse la douleur d'un 12-Novembre beyrouthin, d'un 13-Novembre parisien, d'un aujourd'hui incertain », conclut Sara Karam, représentant la Beirut Dance Company et membre organisateur de cet événement.

C'est devant une salle comble et à l'initiative de la Délégation permanente du Liban auprès de l'Unesco qu'a été présenté Borderline, spectacle de danse contemporaine conçu et réalisé par Nada Kano.Première incursion européenne pour la Beirut Dance company – après des représentations beyrouthines au théâtre al-Madina – placée sous les signes de la grâce et de...

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