Le Premier ministre Tammam Salam a affirmé hier à Londres, lors de la conférence des donateurs pour les victimes du conflit syrien, que le Liban ne peut pas subvenir par ses propres moyens aux besoins des réfugiés syriens.
« Le Liban est incapable de financer seul les besoins humanitaires des réfugiés syriens qu'il accueille, a mis en garde M. Salam. Il y a un manque de fonds en permanence. Le succès de cette conférence dépend de l'application d'une série d'engagements entre le Liban et ses partenaires internationaux. »
Et d'ajouter : « Le dénuement et la misère d'un million et demi de réfugiés syriens au Liban ont aggravé la pauvreté qui existe déjà dans notre pays, contribuant à la prolifération de fléaux dus à la densité de la population et aux conditions malsaines dans lesquelles vivent les réfugiés, dans un pays qui déjà souffre de manque de ressources. »
M. Salam, qui était notamment accompagné des ministres des Affaires étrangères et de l'Éducation, Gebran Bassil et Élias Bou Saab, a rappelé que le nombre actuel de réfugiés syriens au Liban représente le tiers du nombre total des habitants du pays. Le pays accueille quelque 1,2 million de réfugiés syriens, selon des sources officielles.
Le Premier ministre a relevé l'impact de cette situation sur l'économie libanaise, évoquant l'accroissement du chômage et le recul du taux de croissance, déplorant au passage « le manque de place dans les écoles, l'incapacité des hôpitaux à accueillir les réfugiés et la limitation des ressources électriques et hydrauliques ».
Il a en outre souligné que la communauté internationale a tardé à réaliser que « les aides humanitaires limitées ne sont pas la solution et que les aides destinées au développement sont le seul moyen pour faire face à la crise, dans la mesure où elles ouvrent la voie à de nouvelles occasions économiques et à des opportunités de travail ».
Il a également insisté sur le fait que « la présence des réfugiés syriens doit être temporaire (...) ». « La meilleure solution serait leur retour chez eux. Une nouvelle vague de réfugiés est un danger qui existe toujours », a-t-il dit, en critiquant au passage la lenteur de la progression des pourparlers à Genève, « dont nous avons vu un échantillon hier (mercredi) ».
Et M. Salam d'avertir : « Le Liban sera bientôt incapable d'empêcher une nouvelle vague de réfugiés qui prendront la mer » (à destination de l'Europe, NDLR).
En marge de la conférence, le chef du gouvernement s'est réuni tour à tour avec la chancelière allemande, Angela Merkel, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, le roi Abdallah de Jordanie, le Premier ministre britannique David Cameron et son homologue norvégienne Erna Solberg.
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commentaires (3)
Quid des Réfugiés.... Libanais.... dans leur "propre pays", même ? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 14, le 05 février 2016