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Moyen Orient et Monde - Interview express

« Il faut voir ce que les décideurs nous préparent dans les heures à venir »

Le politologue syrien Salam Kawakibi répond aux questions de « L'Orient-Le Jour ».

L’un des porte-parole du HCN (Haut Comité des négociations, opposition syrienne), Riad Naasan Agha, hier, à Genève. Fabrice Coffrini/AFP

Qu'est-ce que l'opposition syrienne attend de ces négociations ? Est-elle optimiste?
Je crois que personne n'est optimiste au vu des rencontres précédentes avec le régime. Lakhdar Brahimi (le précédent médiateur de l'Onu pour la Syrie) a bien dit que le régime avait saboté les négociations de Genève 2. Maintenant, est-ce que Staffan de Mistura aura le même courage ? Je doute fort. Cependant, la volonté internationale actuellement est pressante. Il faut voir ce que les décideurs nous préparent dans les heures à venir.

Quels sont les objets des discussions pour ces premiers jours ?
Il n'y a pas eu de négociations proprement dites. Car même la rencontre entre l'émissaire de l'Onu et l'opposition syrienne a eu lieu en dehors des locaux des Nations unies, pour marquer le coup et dire que « nous attendons vraiment des choses concrètes au niveau de la levée de l'embargo et de l'arrêt des bombardements massifs ».


(Lire aussi : Des négociations au forceps imposées par des parrains aux intérêts divergents)


La mise en application de la résolution 2254 prévoyant notamment un accès humanitaire a-t-elle été garantie préalablement aux négociations ?
Les peuples opprimés ont déjà connu pas mal de garanties depuis les négociations entre les Palestiniens et les Israéliens, entre tous les oppresseurs et les oppressés et entre tous les occupants et les occupés. Ceux qui donnent les garanties, c'est-à-dire les Nations unies, ou plutôt les États-Unis, ne donnent pas beaucoup d'assurances. Concernant les pourparlers des derniers jours, il y a eu bien entendu des promesses, mais pas de garanties, à ma connaissance. De toute façon, tout cela se verra dans les prochains jours.

L'opposition accepterait-elle une mise en place d'un gouvernement d'union nationale et non d'un gouvernement de transition ?
Je ne crois pas qu'un gouvernement d'union nationale avec des représentants impliqués dans la tuerie en Syrie soit faisable du point de vue du peuple syrien. Cependant, un gouvernement de transition est mentionné dans les six points de Genève 1, et dans la résolution 2254. Mais personne n'a parlé de gouvernement d'union nationale.

 

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