Présidentielle : "Aoun est notre candidat naturel", lance Nasrallah

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a réaffirmé vendredi son soutien à la candidature du chef du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, Michel Aoun, à la présidence de la République, accusant l'autre camp d'utiliser le soutien officieux du chef du Courant du Futur, Saad Hariri, à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, pour semer le trouble.

Aoun, "notre candidat naturel"
Dans une intervention télévisée au cours de laquelle il s'est efforcé de balayer les accusations de blocage de la présidentielle lancées contre le Hezbollah et l'Iran, Hassan Nasrallah a indiqué que le parti chiite soutenait la candidature de M. Aoun, mettant l'accent sur l'engagement scellé entre les deux parties.

"Après avoir étudié toutes les options, les cadres du Hezbollah se sont accordés sur le fait que Michel Aoun était notre candidat naturel", a affirmé Hassan Nasrallah, assurant que le parti chiite "fera tout pour que Michel Aoun arrive au pouvoir". "Nous avons scellé en toute transparence un engagement politique et de principe avec Michel Aoun", a-t-il poursuivi.

Le secrétaire général du Hezbollah a également salué le soutien du chef des FL, Samir Geagea, à la candidature du chef du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, annoncé le 18 janvier janvier.
"Nous sommes heureux que les Forces libanaises, qui ont une douloureuse histoire avec le CPL, soutiennent la candidature de Michel Aoun", a-t-il déclaré, rejetant l'idée que le rapprochement entre MM. Aoun et Geagea constituait une trahison.

"Manipulation politique"
Hassan Nasrallah a cependant estimé que le soutien officieux du chef du Courant du Futur, Saad Hariri, à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, pourrait servir à semer le trouble au sein du 8 Mars.
"Nous avons alerté et mis en garde M. Frangié contre le fait que l'autre camp, qui prétend le soutenir, tente de semer le trouble entre nous", a indiqué le leader du parti chiite, soulignant que M. Frangié était "un allié fidèle et un ami".

"La façon dont s'est déroulée l'épisode du soutien de M. Hariri à M. Frangié jusqu'à la rencontre entre les deux hommes à Paris a causé des troubles au sein du 8 Mars et du 14 Mars et a coupé la route à tout dialogue sérieux", a-t-il poursuivi, évoquant une possible "manipulation politique".
"S'ils soutiennent vraiment la candidature de M. Frangié, ils peuvent discuter avec M. Aoun", a-t-il noté, remettant en question le sérieux de ce soutien. "Si M. Frangié retirait sa candidature, les députés de l'autre camp se rendraient-ils au Parlement pour assurer le quorum et permettre la tenue de l'élection présidentielle?", s'est-il interrogé.

"Relation de confiance"
Commentant les rumeurs sur d'éventuelles dissensions au sein du 8 Mars, le secrétaire général du Hezbollah a fait montre de fermeté, estimant que les "tentatives de l'autre camp" sont "vaines".
"Les alliances avec nos alliés sont basées sur les principes, la confiance, le respect et le dialogue. Au sein de la coalition du 8 Mars, nous discutions entre nous de tous les sujets, notamment de nos divergences", a-t-il déclaré, soulignant que le Hezbollah n'imposait aucun point de vue à ses alliés.

"Parce que nous faisons confiance à nos alliés, nous ne sommes pas gênés par le dialogue avec d'autres partis, même avec nos adversaires. Nous soutenons le dialogue, aussi bien au sein des communautés, qu'entre communautés différentes", a-t-il insisté, réaffirmant la solidité de ses alliances avec le mouvement Amal, le CPL et le parti Marada.

La présidence est vacante depuis la fin du mandat de Michel Sleiman, le 25 mai 2014. La prochaine séance pour la présidentielle, la 35e, est prévue le 8 février.

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