Entre l'appui du chef des Forces libanaises à la candidature du général Michel Aoun et celui du chef du courant du Futur à la candidature du chef des Marada Sleiman Frangié, le Hezbollah a visiblement tranché. En réalité, le prétendu flou sur la position du Hezbollah au sujet de la présidentielle n'en est pas un, ce parti n'ayant jamais cessé de regarder cette échéance sous l'angle régional, voire international, un œil sur les développements en Syrie, l'autre sur le Yémen et l'Arabie saoudite et même au-delà.
Ce parti ne s'est jamais fait des illusions sur le fait qu'il reste une cible permanente des États-Unis, des Israéliens et des Saoudiens. Les médias de l'État hébreu ne cessent de répéter que la menace que constitue le parti chiite pour Israël est plus grave que celle représentée par Daech et ses semblables, alors que l'administration américaine multiplie les mesures de restrictions sur les banques libanaises pour les empêcher de traiter avec le Hezbollah et tenter ainsi d'assécher les sources de financement de ce parti. On se trouve aujourd'hui d'ailleurs devant une situation bizarre, l'embargo ayant été levé sur les banques iraniennes, alors que le Hezbollah reste sévèrement combattu de toutes les façons possibles. Quant à l'Arabie saoudite, elle cherche par tous les moyens à réduire l'influence de ce parti au Liban, car elle le considère comme l'instrument de l'Iran et un ennemi à part entière depuis les derniers discours de son secrétaire général jugés insultants pour les dirigeants saoudiens.
À partir de ces considérations, le Hezbollah est certes ravi de voir que les deux principaux candidats à la présidence sont aujourd'hui ses alliés, mais son problème est avec les autres dossiers qui accompagnent la présidence ou vont de pair avec elle. Selon des sources proches du parti, le Hezbollah ne considère pas qu'il doit choisir entre les candidats Michel Aoun et Sleiman Frangié, ayant avec les deux des relations de confiance. Mais c'est le choix du futur Premier ministre qui constitue pour lui le véritable problème de fond. Dans le contexte régional actuel et d'après les déclarations du chef du courant du Futur, ce dernier n'a visiblement rien changé à ses options stratégiques. En dépit du dialogue noué depuis plusieurs mois entre le courant du Futur et le Hezbollah, sous l'égide de Nabih Berry, et dont l'objectif principal est d'empêcher d'éventuels dérapages dans la rue de la tension entre les sunnites et les chiites, le fossé reste grand entre les deux formations, notamment au sujet des dossiers stratégiques, comme les armes du Hezbollah, la participation de ce dernier aux combats en Syrie, le dossier syrien et le dossier yéménite, sans parler du rôle de l'Iran dans la région. Tant qu'il n'y a pas de rapprochement des points de vue sur ces dossiers cruciaux, le Hezbollah n'est pas favorable à la désignation de Saad Hariri à la présidence du Conseil.
Même si le parti chiite a été relativement informé des développements des négociations entre le chef des Marada et celui du courant du Futur, il ne peut pas donner son aval à la désignation de ce dernier à la tête du gouvernement alors qu'il continue à se poser comme appartenant au camp régional victorieux et à vouloir contrôler les principaux rouages de l'État. Pour le Hezbollah, ce n'est pas tant Saad Hariri qui pose problème, mais l'Arabie saoudite qui se tient derrière lui. En cette période de tension régionale extrême entre Riyad et Téhéran, le Hezbollah n'a aucune confiance dans les manœuvres saoudiennes au Liban (les médias saoudiens mènent une vaste campagne contre lui) sachant qu'il a eu l'occasion de mesurer à plusieurs reprises, dans le cadre du dialogue bilatéral avec le courant du Futur, la dépendance de ce dernier à l'égard des dirigeants de Riyad. Il est ainsi convaincu que si les hommes forts de l'Arabie ont plus ou moins donné leur feu vert à l'appui de Saad Hariri à la candidature de Sleiman Frangié, c'est qu'il y a un piège derrière cette manœuvre, dont il est forcément la cible.
Le Hezbollah est en tout cas convaincu que les développements régionaux vont dans le sens de ses options et de ses choix. Par conséquent, il ne voit aucune raison de se précipiter et d'accepter aujourd'hui un compromis sur la présidence qui englobe le choix du Premier ministre, lequel a, depuis Taëf et surtout depuis l'avènement de Rafic Hariri, des prérogatives très importantes...
Sa philosophie est la suivante : les Libanais ont attendu un an et demi, ils peuvent donc attendre encore quelques mois pour que la situation régionale se clarifie avant de conclure un accord qui devrait être plus favorable à ses propres options.
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commentaires (19)
Entre l'appui du chef des Öûééétes avec toutes ses Forces à la candidature du caporal boSSfééér et celui du Président HARIRI à la candidature de cet enfant frânejéh, le héZébbb Per(s)cé se retrouve carrément dans le brouillard total ! Visiblement, le flou sur sa « position » au sujet de la présidentielle est clair comme l’Œil il du Soleil, ce héZébbb n'ayant jamais cessé de ne pas regarder la réalité en face tout persistant à regarder ailleurs et même dans l’au-delà ! Ce héZébbb ne cesse de se faire des illusions sur le fait qu'il reste 1 cible pour les Äsraéliens, alors qu’il a été + ou moins assagi par celui-ci since 06 et qu’il ne représente qu’un infime danger pour lui. Et, pour lui faire encore + peur, les médias de l'État Juif ne cessent de répéter que la menace que constitue ce héZébbb Chïïte et ses semblables est soi-disant + grave que celle représentée par l’EI, alors que l'administration américaine avec ses mesures de restrictions sur les banques pour les empêcher de traiter avec ce même héZébbb lui ont déjà presque asséché ses sources de financement. Yâ hassértéééh ! Pour preuve, la situation pathétique de son mentor Per(s)cé, qui court auprès des States pour qu’ils lèvent un tant soit peu l'embargo sur les banques Per(s)cées dans le but de tenter de sauver ce héZébbb en pleine mouise ! Alors que l’Arabie Heureuse l’a déjà bien cerné, vu qu’il a tenu en sus des discours tout à fait really insultants envers ses dirigeants Princiers !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
17 h 37, le 29 janvier 2016