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Liban - Réfugiés syriens

Réfugiés syriens : La France accorde un nouveau don de 600 000 euros au Liban

À travers l'aide humanitaire, Paris veut œuvrer à renforcer la stabilité économique et sociale au pays du Cèdre.

Emmanuel Bonne et Rachid Derbas signant l’accord pour l’octroi d’un don de 600 000 euros pour l’année 2016. Photo Michel Sayegh

L'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, et le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, ont signé hier un accord pour l'octroi d'un don d'une valeur de 600 000 euros pour l'année 2016, dans le cadre de l'action entreprise par la France au Liban en réponse aux conséquences de la crise syrienne.
Une conférence de presse a été organisée à cette occasion à la Résidence des pins, au cours de laquelle M. Bonne a mis l'accent sur « la priorité » qu'accorde la France au Liban pour cette « situation difficile et durable » générée par la crise syrienne et à laquelle le Liban est le plus exposé.
Ce don s'inscrit dans le cadre du projet Pisca, un nouveau fonds susceptible de permettre à la France « d'œuvrer au renforcement de la stabilité économique et sociale au Liban, de fournir des solutions durables, de créer des opportunités pour les femmes et les jeunes en particulier et de permettre un meilleur accès des populations aux services de base, dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la formation professionnelle, du développement économique et durable », a précisé M. Bonne.

 

(Lire aussi : Les réfugiés syriens au Liban s'endettent de plus en plus )


Le soutien apporté par l'Hexagone au pays du Cèdre est d'ordre politique et se traduit notamment par « les activités » et « les initiatives » prises par la France sur la scène internationale, « comme le fait de créer le groupe international de soutien au Liban ». Il est aussi d'ordre sécuritaire et se traduit essentiellement par « la coopération avec l'ensemble des forces de sécurité » et le soutien apporté à « l'institution militaire à travers un projet d'équipement de l'armée à hauteur de 3 milliards de dollars ». Ce soutien prend également en compte la nécessité humanitaire, d'autant que le Liban « a consenti un effort sans précédent en matière d'accueil de réfugiés », a noté M. Bonne. Cette aide, a-t-il estimé, « permet d'avoir un impact au profit des réfugiés comme des populations libanaises vulnérables ».

 

Une aide « limitée »
M. Bonne a par la suite passé en revue l'action humanitaire de la France en réponse aux conséquences de la crise syrienne. Il a ainsi noté que les « outils » de son pays et ceux de « la communauté internationale ont été augmentés et affinés depuis le début de la crise ». En 2012, la France a signé l'acte d'adhésion au Fonds multi-bailleurs pour le Liban créé à la Banque mondiale auquel elle a contribué à hauteur de 7 millions d'euros. Plus récemment, elle a contribué au Fonds européen Madad à hauteur de 3 millions d'euros. À cela s'ajoute « l'aide exceptionnelle de 100 millions d'euros supplémentaires octroyée par la France pour l'année 2015-2016 au profit des réfugiés syriens et des pays voisins de la Syrie ». « Le tiers de cette enveloppe est destinée au Liban », a rappelé M. Bonne. Et d'affirmer : « Au cours du dernier trimestre 2015, notre aide au Liban a donc doublé pour passer de 30 à 55 millions d'euros. C'est donc plus d'un tiers de l'aide totale à la région pour faire face à la crise syrienne qui est maintenant réservée au Liban. »


Une aide qui reste « limitée », compte tenu de l'ampleur de la crise, mais qui a pour « ambition d'avoir un impact direct sur le terrain ». Cela n'est pas suffisant vu les besoins, mais, a rassuré l'ambassadeur, « la communauté internationale continue de se mobiliser ». « La conférence de Londres, le 4 février, sera l'occasion de faire le point sur l'assistance aux pays de la région et l'assistance aux réfugiés, a-t-il précisé. La France y participera et y prendra sa part. »


En ce qui concerne l'accueil de réfugiés en France, M. Bonne a signalé que « la solidarité française se manifeste par la délivrance de nombreux visas de long séjour et de visas d'asile, mais aussi dans un programme mené avec le Haut-Commissariat aux réfugiés et l'Organisation internationale d'émigration sur la réinstallation humanitaire des populations les plus vulnérables ». « Depuis 2012, ce programme de réinstallation humanitaire a compté plus de 600 bénéficiaires, a-t-il constaté. Pour 2016, la France s'est engagée à accueillir 1 000 personnes supplémentaires venant du Liban. Personne ne peut prétendre que c'est assez, compte tenu des besoins, mais c'est une manifestation symbolique de solidarité dans un contexte où tout est urgent, tout est important, tout est difficile. »

 

(Reportage : « J'aimerais avoir dix enfants, mais pas dans ces conditions »)

 

Un danger commun
M. Derbas a, pour sa part, fait remarquer que cet accord a plus une valeur « morale » que financière, sachant que les besoins du Liban pour répondre à cette crise s'élèvent à 2,5 milliards de dollars. « Nous devons admettre que les conséquences de la crise syrienne sur le Liban et les communautés hôtes sont telles que les remèdes traditionnels ne sont plus valables, d'autant qu'il s'agit d'une crise qui ravage le Moyen-Orient et à laquelle la communauté internationale ne trouve pas de solutions », a-t-il poursuivi, notant que la solution à cette crise doit se faire au niveau « de partenaires » et non de « pays donateurs et de pays receveurs de dons, parce que le danger est commun ».


M. Derbas a en outre critiqué le dernier rapport de Human Rights Watch dans lequel l'organisation dénonce la manière dont sont traités les réfugiés au Liban, sachant que cela « ne reflète pas la réalité », alors que l'ONG ne dénonce pas, selon lui, les centaines de personnes noyées dans la Méditerranée lors de leurs tentatives de regagner l'Europe.
La cérémonie a été clôturée par la signature de deux projets de coopération entre l'Agence française de développement et les ONG arcenciel et Amel au profit des populations vulnérables.

 

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L'ambassadeur de France, Emmanuel Bonne, et le ministre des Affaires sociales, Rachid Derbas, ont signé hier un accord pour l'octroi d'un don d'une valeur de 600 000 euros pour l'année 2016, dans le cadre de l'action entreprise par la France au Liban en réponse aux conséquences de la crise syrienne.Une conférence de presse a été organisée à cette occasion à la Résidence des...

commentaires (1)

J'espère que nous pourrions avoir des rapports détaillés sur comment cet argent va être distribué...

Zerbé Zeina

08 h 44, le 20 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • J'espère que nous pourrions avoir des rapports détaillés sur comment cet argent va être distribué...

    Zerbé Zeina

    08 h 44, le 20 janvier 2016

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