Présidentielle : les FL et le CPL cherchent à défendre leur rapprochement

Le soutien du leader des Forces Libanaises (FL), Samir Geagea, à la candidature à la présidence de la République du chef du bloc parlementaire du Changement et de la réforme, Michel Aoun, était au menu mardi de plusieurs entretiens au cours desquels les deux camps s'efforçaient de défendre leur rapprochement.

Geagea à Bkerké
Au lendemain de son annonce, à Maarab, Samir Geagea s'est rendu au siège du patriarcat maronite à Bkerké, pour un entretien avec le patriarche, Bechara Raï. A l'issue de cette rencontre, le chef des FL a dû répondre à des questions sur ses relations avec le leader du Courant du Futur, l'ancien Premier ministre Saad Hariri qui avait initié un compromis politique portant sur l'accession à la présidence du chef des Marada, Sleiman Frangié.

"Mes relations avec M. Hariri et le Courant du Futur sont bonnes, quelles que soient les initiatives politiques que nous prenons et malgré notre désaccord sur la personne devant accéder à la présidence", a répondu M. Geagea. "Je ne vois pas pour quelles raisons il y aurait des réactions négatives à la candidature de M. Aoun", a-t-il ajouté.

Le bloc du Futur s'est, pour sa part, contenté d'annoncer mardi qu'il continuera à "respecter les directives données par le chef du Courant du Futur Saad Hariri, en ce qui concerne l'élection présidentielle".

Dès lundi, les cadres FL avaient expliqué que le soutien de M. Geagea à M. Aoun n'était dirigé contre personne. Sethrida Geagea, députée de Bécharré, avait rappelé que son parti s'était élevé contre le coup de force du Hezbollah du 7 mai 2008. Quelques heures plus tôt, le chef du bloc du Futur, Fouad Siniora, s'était rendu à Bkerké, où il a souligné que l'élection d'un président de la République n'était "pas uniquement une affaire chrétienne, mais libanaise par excellence".

Depuis lundi, Bkerké est au centre de la relance du dossier présidentiel. Quelques heures après l'annonce de M. Geagea, M. Frangié s'est également rendu au siège du patriarcat  pour un entretien avec Mgr Raï, à l'issue duquel il a annoncé qu'il maintenait sa candidature à la présidence. Durant la journée de lundi, M. Aoun, le chef du courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, et le responsable de la communication au sein des FL, Melhem Riachi s'étaient également rendus à Bkerké.

(Lire aussi : L'alliance Geagea-Aoun, vue par la presse libanaise)

Bassil à Aïn el-Tiné
Mardi, M. Bassil s'est rendu à Aïn el-Tiné, résidence du chef du Parlement, pour un entretien avec Nabih Berry. L'annonce, faite par M. Geagea, de son soutien à la candidature de M. Aoun, constitue "une percée qui doit profiter à tous". "Nous restons attentifs à nos alliés", a toutefois ajouté M. Bassil qui s'exprimait à l'issue de sa rencontre avec M. Berry.
De son côté, le ministre de l'Education, Elias Bou Saab, qui accompagnait M. Bassil, a estimé que la rencontre avec M. Berry était "positive et constructive".

Par la suite, M. Bassil a rencontré l'ancien ministre Fayçal Karamé. "Nous espérons que M. Aoun accèdera à la présidence car il redonnera à l'Etat son prestige et son pouvoir de décision", a lancé M. Karamé à l'issue de cet entretien.

Par ailleurs, le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et proche collaborateur de M. Berry, s'est contenté d'affirmer que le bloc berryste étudiait les derniers développements autour du dossier présidentiel. M. Khalil s'exprimait à l'issue d'un entretien à Saïfi avec le président des Kataëb, Samy Gemayel, qui devrait s'exprimer sur ce sujet dans les tout prochains jours.

La prochaine séance pour la présidentielle, la 35e, est prévue le 8 février. La présidence est vacante depuis la fin du mandat de Michel Sleiman, le 25 mai 2014.

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