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Liban - La situation

L’alliance Aoun-Geagea suscite à la fois exaltation et craintes

À Meerab, après l’annonce par Samir Geagea de son appui à la candidature de Michel Aoun à la présidence, les deux leaders coupent le gâteau pour célébrer l’événement, en présence de la députée Sethrida Geagea et de Gebran Bassil. Photo Aldo Ayoub

Bien qu'attendue depuis une semaine, la scène du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, faisant son entrée solennelle hier à Meerab, n'a pas été sans produire un effet de stupeur générale.
La stupeur face à cet instant de « réconciliation historique » a préludé à la joie affichée par les artisans du rapprochement entre le Courant patriotique libre (CPL) et les Forces libanaises (FL), ayant conduit à l'annonce, hier, par le président des FL, Samir Geagea, de son appui à la candidature de son rival historique à la présidentielle.

« Nous tournons la page de vingt années de rivalité et scellons la réconciliation interchrétienne », a-t-il dit, sous les applaudissements de ses partisans, conquis tantôt par la perspective d'unité interchrétienne que cette union ouvre, tantôt par la virtù démontrée par leur leader, et tantôt par la volonté de peser à nouveau dans un processus de décision dans lequel ils se sentent viscéralement marginalisés. Une réconciliation qui se traduit d'ailleurs, en politique, par « une entente chrétienne sur la présidentielle, dans l'espoir de décrocher une entente nationale », ont souligné hier en chœur le député Ibrahim Kanaan et le responsable de la communication au sein des FL, Melhem Riachi, les artisans du rapprochement entre les deux formations.

En dehors du cadre restreint et confiné de Meerab, où les rires larges des uns ont caché les rictus forcés de quelques autres, et où les cadres des FL, tous mobilisés et cravatés pour accueillir les cadres du CPL, ont applaudi – parfois avec un sourire un peu gêné, il est vrai, comme Antoine Zahra – les traits d'esprit échangés entre MM. Geagea et Aoun, la réaction des acteurs extérieurs était, en revanche, faite de consternation.
Certes, nul ne conteste le principe du rapprochement. Certains, y compris au sein du bloc du Futur, comme le ministre Nabil de Freige, ont d'ailleurs tenu à valoriser hier « toute entente entre chrétiens ». De plus, Samir Geagea a voulu donner hier la preuve, à travers les clauses de la déclaration commune dont il a donné lecture, que c'est Michel Aoun qui a fait un grand pas en direction de son programme électoral et des principes du 14 Mars, et pas le contraire. M. Geagea affirme par ailleurs à l'adresse de ses détracteurs qu'il faut lui laisser le temps de prouver la justesse de sa démarche stratégique, qui cherche notamment à prouver que le Hezbollah ne veut pas de président de la République, in fine, quel qu'il soit, Michel Aoun ou autre.


 (Lire aussi : Geagea : Nous étions à deux doigts du gouffre, une opération de sauvetage s'imposait)


Mais il est des questions que cette entente soulève, à plus d'un niveau.
Il y a d'abord la question de l'authenticité du rapprochement. Dans un pays privé de son travail de mémoire, et qui subit jusqu'à aujourd'hui les effets pervers d'une guerre qu'il est interdit de revisiter, de comprendre, voire de surmonter, la réconciliation ne saurait se limiter à une poignée de main, aussi méritoire soit-elle. « Que ces deux parties qui disent avoir effectué leur réconciliation nous exposent en détail les apprentissages qu'ils ont fait de leur passé conflictuel depuis 1989 », souligne ainsi une source du 14 Mars. Purger les haines du passé nécessite un long travail d'histoire, de dialogue, de face-à-face entre les acteurs et témoins d'une guerre fratricide, qui avait ravagé le camp chrétien en 1990. En prétendant sceller leur réconciliation, FL et CPL parient sur la symbolique de leur rapprochement. Aussi louable soit-il (il pourrait constituer d'ailleurs un premier pas vers un travail de mémoire constructif), ce rapprochement n'a pas prêté l'oreille à l'histoire individuelle des Libanais directement concernés par ce conflit. Jusqu'à preuve du contraire, la réconciliation FL-CPL ne sert donc qu'un objectif étroitement politique, et étroitement communautaire.

 

(Lire aussi : Aoun à l'Usek : Notre présent et notre passé sont funestes. Ne regardons pas en arrière)


Des sources du Futur et des indépendants du 14 Mars estiment que le rapprochement CPL-FL avait d'entrée des motifs liés à la présidentielle. Selon certains, le soutien par Samir Geagea de la candidature de Michel Aoun aurait même été prévu avant que ne se précise la perspective d'un soutien de Saad Hariri à la candidature de Sleiman Frangié. L'avis prédominant, au sein du 14 Mars, reste que le soutien de Meerab au général Michel Aoun est un « acte réactionnaire », né d'un besoin injustifié de prouver que Meerab est un passage obligé pour la présidentielle. « L'erreur de Saad Hariri ne justifie pas l'erreur de Samir Geagea. Ce dernier aurait dû exprimer, au sein même du 14 Mars, ses réserves à l'égard de la candidature de Sleiman Frangié, et exiger des garanties concrètes liées au compromis dont ce dernier fait l'objet », ajoute cette source.

Cet acte qui serait mû par un sentiment de rivalité entre les leaderships sunnite et chrétien, d'une part, et qui attise, de l'autre, le conflit sunnite-chiite, aurait ainsi sonné le glas du 14 Mars. « Samir Geagea a donné le coup final au 14 Mars, ce 14 Mars étant l'instant où chacun a décidé de surmonter son appartenance communautaire », fait remarquer la source indépendante. Or l'événement hier à Meerab a consacré non pas « un dépassement des événements de 1989-1990, mais une réémergence des mêmes acteurs et une réactualisation des mêmes réflexes identitaires caractéristiques de cette époque ». En tout cas, l'absence de personnalités symboliques du 14 Mars, qui n'ont jamais pratiqué la politique de la chaise vide à Meerab depuis que Samir Geagea y a établi sa demeure, était hier particulièrement révélatrice.

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D'un point de vue pragmatique, la portée stratégique de l'appui de Samir Geagea à la candidature de Michel Aoun est elle aussi questionnée. En la forme, cette candidature ne s'inscrit pas dans le prolongement d'un compromis régional, qui justifierait la démarche de Meerab, comme il l'avait fait de l'initiative de Saad Hariri en faveur de Sleiman Frangié. Plus encore, au niveau de sa lecture de la conjoncture régionale, Samir Geagea ferait une « erreur politique grave » : celle de soutenir le candidat du Hezbollah, donc de l'aile radicale iranienne, à l'heure d'une transition régionale décisive (l'entrée en vigueur de l'accord sur le nucléaire, les prochaines élections iraniennes, la maturation d'une solution politique en Syrie) et surtout d'une solidarité arabe sans précédent, incluant l'Irak et le sultanat d'Oman, contre la politique radicale de Téhéran dans la région.

Autrement dit, toutes les lectures incitent à croire que Samir Geagea risquerait de tout perdre désormais, y compris ses relations privilégiées avec l'Arabie saoudite. En contrepartie, c'est le général Michel Aoun qui aurait marqué hier une victoire symbolique : une « double intronisation » politique à Meerab, et morale à Bkerké. Son passage préalable au siège patriarcal est placé pour l'heure, par les Marada, dans le cadre du soutien du patriarche à toute entente chrétienne et toute initiative de déblocage de la présidentielle.


(Lire aussi : Aoun chez Raï : « Nous venons annoncer une bonne nouvelle »)


Mais cette visite n'a pas été sans provoquer une réaction immédiate de Sleiman Frangié : ce dernier s'est rendu hier en soirée à Bkerké, où il a annoncé aux médias le maintien de sa candidature. Une source autorisée insiste sur le fait que la visite « était prévue d'avance et n'est pas liée à la visite de Michel Aoun à Bkerké ». La source a qualifié l'entretien de « positif et franc », et révélé que le député de Zghorta prévoit de prendre « une position importante » à l'égard de la démarche de Geagea « au cours des deux prochains jours », confie une source autorisée à L'OLJ. On apprenait en outre que le chef des Marada doit se rendre aujourd'hui au Vatican, où il doit être reçu par le pape. Une information néanmoins démentie par les Marada.

L'entente CPL-FL, accueillie par Bkerké, n'est pas sans embarrasser les différents acteurs.
Le parti Kataëb a pris hier la décision de s'abstenir de tout commentaire pour l'instant. Des milieux proches de ce parti révèlent toutefois à L'OLJ « ne pas avoir été informé à l'avance de la décision de Samir Geagea, ni par le CPL, ni par les FL ». Un manquement qui aurait conduit le chef des FL à contacter hier le chef des Kataëb, Samy Gemayel.
Une réunion s'est tenue hier à Riyad entre Saad Hariri, rentrant de Paris, et une délégation du courant du Futur, formée notamment par Fouad Siniora, Nouhad Machnouk, Achraf Rifi et Ahmad Fatfat. Pour l'instant, ce qui est certain est que « le Futur continue de soutenir la candidature de Sleiman Frangié », comme l'a assuré une source de ce courant à L'OLJ. Le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt, a par ailleurs convoqué son bloc à une réunion aujourd'hui.

L'éventualité d'une tenue d'une séance électorale le 8 février prochain est écartée presque à l'unanimité, à l'heure où la grande inconnue des pointages reste le Hezbollah. Pour une source autorisée du Futur, la visite du général Michel Aoun a été concertée avec le parti chiite, qui « n'est pas sans se délecter du spectacle ».

 

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Bien qu'attendue depuis une semaine, la scène du chef du bloc du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, faisant son entrée solennelle hier à Meerab, n'a pas été sans produire un effet de stupeur générale.La stupeur face à cet instant de « réconciliation historique » a préludé à la joie affichée par les artisans du rapprochement entre le Courant patriotique libre...

commentaires (10)

À Meerab, après l’annonce par Samir Geagea de son appui à la candidature de Michel Aoun à la présidence, les deux leaders coupent le gâteau pour célébrer l’événement, en présence de la députée Sethrida Geagea et de Gebran Bassi AU LENDEMAIN DE L'ACCORD DE TAEF,LES DEPUTES POUR FETER L'EVENEMENET HISTORIQUE ONT COUPE UN GATEAU EN FORME DE DRAPEAU LIBANAIS.LE "GENERAL" LIBERATIONNISTE ET QUI JEUNAIT SUREMENT A L'EPOQUE A CONDAMNE CETTE FESTIVITE EN DISANT :ILS ONT TRANSFGORME LE LIBAN EN "GATTO",L'ONT COUPEE ET L'ONT DEVOREE. AUJOURDH'HUI QUE LES 2 JOYEUX LURONS GATEES ET GATEUX DE LA GUERRE DE LA LIQUIDATION BOUFFENT UN AUTRE GATEAU ORNEE CETTE FOIS DE..... 4 DRAOPEAUX LIBAINAIS QUE DOIVENT PENSER SES PARTISANS DU "GENERAL" ET AUTRES CHRETINS LIBANNIAIS BERNEES?

Henrik Yowakim

13 h 29, le 19 janvier 2016

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Commentaires (10)

  • À Meerab, après l’annonce par Samir Geagea de son appui à la candidature de Michel Aoun à la présidence, les deux leaders coupent le gâteau pour célébrer l’événement, en présence de la députée Sethrida Geagea et de Gebran Bassi AU LENDEMAIN DE L'ACCORD DE TAEF,LES DEPUTES POUR FETER L'EVENEMENET HISTORIQUE ONT COUPE UN GATEAU EN FORME DE DRAPEAU LIBANAIS.LE "GENERAL" LIBERATIONNISTE ET QUI JEUNAIT SUREMENT A L'EPOQUE A CONDAMNE CETTE FESTIVITE EN DISANT :ILS ONT TRANSFGORME LE LIBAN EN "GATTO",L'ONT COUPEE ET L'ONT DEVOREE. AUJOURDH'HUI QUE LES 2 JOYEUX LURONS GATEES ET GATEUX DE LA GUERRE DE LA LIQUIDATION BOUFFENT UN AUTRE GATEAU ORNEE CETTE FOIS DE..... 4 DRAOPEAUX LIBAINAIS QUE DOIVENT PENSER SES PARTISANS DU "GENERAL" ET AUTRES CHRETINS LIBANNIAIS BERNEES?

    Henrik Yowakim

    13 h 29, le 19 janvier 2016

  • Le gâteau a l'air très appétissant. Sahtein... F. MALAK

    Rotary Beyrouth

    13 h 11, le 19 janvier 2016

  • Quel mal y aurait il que Geagea qui reconnaît le leadership de Aoun dans son alliance indéfectible avec le hezb résistant, puisse rejoindre cette alliance en ayant constater la fourberie de Saad et de ses sponsors saoudos sionistes? Je trouve que Geagea à bien grandit dans l'estime des résistants et c'est tout bénef pour le Liban qu'on aime .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 11, le 19 janvier 2016

  • Une des exigences du "présidentialisé" boSSfééér, fut 1 demande d’1 large majorité chréti(en)ne pour se rassurer et se constituer 1 sorte de dote ou de douaire ainsi qu’à son Beauf superwelter ! Celle-ci lui fût octroyée, ajoutant ainsi au registre des dettes de la nation libanaise 1 bonne somme de niaiseries chréti(en)nes ! Ainsi, pendant que le bigaradier continue à jouer ; avec son Beauf aigri ; le rôle du "pauvre gentil", ni le 14 Mars n'ose lui assurer 1 majorité, ni le 8 Mars ne parait disposé à la lui accorder. Et l’enfant gâté Frânejéh qui hésite devant ce dilemme casse-pieds : Ou présidentialisé aussi, ou Rien ! Yâ hassértéééh ! Cette demande d’1 large majorité chréti(en)ne, accroît la tension entre l'enfant gâté d'1 côté et les chréti(en)s de cette aléatoire "totale majorité". Le gâté fera même paraître 1 lettre, dans laquelle il demande à boSSfèèèr-Amèèèr des garanties pour son enfantin appui. Le bigaradier de son côté, lancera alors 1 allocution dans laquelle il repoussera toute restriction à son pouvoir kaki restauré ! Avec son allocution, il soulève par cette indiscrétion voulue le voile de son projet orangé bidonné, pour poser lui-même devant la galerie comme 1 génie plein de bonne volonté, méconnu et enchaîné dans sa "propre" maisonnée. Ce n'est pas la 1ère fois qu'il joue, plein de coquetterie, le rôle d'1 âme libre ! Samîr ignorera complètement cet orangiste, et se contentera de traduire du pers(c)é en libanais(h) l'allocution du caporal-bigaradier.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 10, le 19 janvier 2016

  • Est-ce que le general sera a la hauteur des responsabilites? ou bien il commencera a se deffausser au premier obstacle et dira a geagea d'aller infuser la declaration et d'en boire le jus?? Si le general n'arrive pas a receuillir les voix necessaire d'ici 6 mois, est-ce qu'il saura laisser la place a geagea?? rien n'est moins sur

    George Khoury

    11 h 23, le 19 janvier 2016

  • Je ne vois rien de bons dans cette nouvelle alliance : - les engagements de M.Aoun avec le Hezbollah et bientôt la Syrie n'inspire rien de bon - Quand deux magouilleurs de premier ordre s'associent, je ne vois pas comment ils vont être capables de gérer les graves problèmes du pays - Hariri avait signé sa fin de vie politique en acceptant Frangié. N'étant qu'un politicard d'occasion, il va subir cette nouvelle situation, impuissant. Il est loin des capacités de son père - Les chrétiens viennent de lâcher les derniers espoirs de vivre en paix au Liban Ce n'est pas du scepticisme de ma part, il est difficile de croire à ces deux hommes qui décident de s'associer (pour sauver leurs intérêts) après s'être jetés à la figure les pires insultes politicardes Conclusion : le Liban est incapable de produire des politiques capables de gérer le pays Résultat : on sort les vieux de la naphtaline, on les époussette, et on les livre en vitrine C'est HN qui doit se rejouir

    FAKHOURI

    11 h 20, le 19 janvier 2016

  • LA VRAIE FACE DES PRETENDUS MOUMANA3ISTES NE TARDERA PAS A SE REVELER AUX LIBANAIS... DEJA ALLIES DE LA RUSSIE QUI EST ALLEE D,ISRAEL... LES DEUX COUPS DE MAITRES DE HARIRI ET DU HAKIM ONT CHANGE COMPLETEMENT ET DEFINITIVEMENT LA DONNE... QUE FERONT-ILS SANS PARAVENT CHRETIEN ? ON VA VOIR... COLMATAGE EN PAROLES VIDES SANS DOUTE... QU,EN SORTIRA-T-IL ? DU VENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 41, le 19 janvier 2016

  • Je trouve intrigante la décision de Samir Geagea de soutenir le général Aoun. Nous avons le droit de savoir quelles positions prendra le général en ce qui concerne le rôle de ses alliés du Hezbollah en Syrie, la position officielle du Liban vis-à-vis de l'Arabie Saoudite, notamment de son rôle dans les conflits qui ensanglantent la Syrie et le Yémen notamment, et enfin sa position concernant les armes détenues par les combattants du Hezbollah.

    Tony BASSILA

    07 h 36, le 19 janvier 2016

  • Titre de cette analyse de la situation : "L'alliance Aoun-Geagea suscite à la fois exaltation et craintes". Mais le texte expose bien plus de "craintes", de scepticisme et de points négatifs que d'"exaltation". Cela provient essentiellement du fait que les maronites, leaders et "sujets", sont très compliqués avec leur orgueil illimité et leurs ambitions. Il est bien difficile de croire à leur entente. A l'Usek, inspiré après Meerab, le général Aoun dit peut-être la meilleure chose qu'il ait jamais dite. "Notre passé et notre présent sont funestes, affirme-t-il, ne regardons pas en arrière". Il y faut l'aide directe de St Maron. INCHALLAH !

    Halim Abou Chacra

    05 h 39, le 19 janvier 2016

  • tres bien développer, mais comme dise les anglais : wait and see !!

    Bery tus

    03 h 32, le 19 janvier 2016

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