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À La Une - Economie

Arabie saoudite : déficit budgétaire, austérité et hausse des prix en 2016

Le prix de l'essence va être augmenté de plus de 50%.

A l'issue d'un Conseil des ministres présidé par le roi Salmane d'Arabie saoudite, le gouvernement a annoncé lundi 28 décembre 2015 que le prix du sans plomb 95 augmentait de 50% et celui de l'essence 91 de 67%. AFP PHOTO / AMER HILABI

Confrontée à la chute des cours du pétrole, l'Arabie saoudite a adopté lundi son budget 2016 avec un déficit prévu de 79,3 milliards d'euros et des mesures d'austérité incluant des augmentations de plus de 50% de prix de l'essence.

Première économie arabe et premier exportateur mondial de pétrole, le royaume saoudien a aussi annoncé lundi avoir enregistré cette année un déficit budgétaire record de 89,2 milliards d'euros, sous l'effet d'une baisse de plus de 60% des prix du brut depuis l'été 2014. Des analystes estiment que Riyad, chef de file de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), est en partie responsable de cette baisse des cours en raison de son insistance à défendre ses parts de marché plutôt que les prix.

En présentant le budget 2016, le ministère des Finances a précisé que le gouvernement allait "reconsidérer" les prix de l'électricité, de l'eau et des produits pétroliers, largement subventionnés dans le royaume, dans le cadre de mesures d'austérité pour faire face à la chute des revenus pétroliers.

Les décisions n'ont pas tardé et ont été annoncées quelques heures plus tard à l'issue d'un Conseil des ministres présidé par le roi Salmane: le prix de l'essence sans plomb 95 augmente ainsi de 50%, à 0,90 rial (0,24 dollar) le litre, et celui de l'essence 91 de 67%, à 0,75 rial (0,20 dollar) le litre. Certaines hausses de prix doivent entrer en vigueur dès mardi. En 2016, les revenus de l'Arabie saoudite devraient être de 513,8 milliards de rials (124,8 milliards d'euros), au plus bas depuis 2009, a indiqué le ministère des Finances, précisant que les dépenses publiques devraient s'élever à 840 milliards de rials (204,1 milliards d'euros).

Les dépenses incluent pour la première fois une enveloppe spéciale de 44,7 milliards d'euros pour soutenir le budget en cas de nouvelle baisse des revenus. Plus de 25% du budget 2016, soit 51,9 milliards d'euros, sont consacrés aux dépenses militaires et de sécurité du royaume saoudien, qui est de plus en plus engagé dans des conflits au Moyen-Orient, en premier lieu au Yémen voisin.

 

(Lire aussi : Les monarchies du Golfe commencent à se serrer la ceinture)

 

"Introduction d'une TVA"
En dépit de la chute des cours du brut, le gouvernement a maintenu en 2015 un niveau élevé de dépenses, ce qui l'a amené à puiser dans ses réserves en devises, accumulées durant les années où le prix du pétrole était élevé. En 2015, les revenus ont été estimés à 608 milliards de riyals (147,5 milliards d'euros), bien en dessous des projections pour cette année et des revenus de 2014, alors que les dépenses se sont élevées à 975 milliards de riyals (236,6 milliards d'euros).

Même si le déficit 2015 marque un record dans l'histoire du royaume, il est moins élevé que prévu. Le Fonds monétaire international (FMI) avait tablé à l'été sur un déficit de 130 milliards de dollars, alors que d'autres rapports évoquaient un chiffre de plus de 100 milliards de dollars.

En 2016, le royaume saoudien entend aussi augmenter les taxes sur les services, imposer de nouvelles taxes et finaliser les "dispositions nécessaires pour l'introduction d'une TVA", en coordination avec les autres monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a précisé le ministère.
Parmi les autres réformes prévues pour alléger la pression sur le budget de l'Etat, le ministère a annoncé un programme pour contenir l'augmentation des dépenses courantes, notamment les salaires et autres avantages et allocations qui ont avalé jusqu'à 120 milliards de dollars en 2015.

Le ministère des Finances a annoncé aussi qu'il allait œuvrer pour une plus grande efficacité dans la réalisation des projets de développement. Le FMI a demandé avec insistance ces dernières années aux pétromonarchies du Golfe de réduire les subventions et de diversifier leurs économies. Faute de quoi, a-t-il averti, ces pays risquent d'épuiser leurs réserves en cinq ans.

Le roi Salmane, qui a accédé au trône en janvier, a annoncé mercredi au Majlis al-Choura (conseil consultatif) avoir ordonné des réformes économiques pour diversifier les sources de revenus et réduire la dépendance vis-à-vis du pétrole. Ces réformes devraient être basées sur "une plus grande efficacité dans les dépenses publiques, une meilleure utilisation des ressources économiques et une amélioration du rendement des placements de l'Etat", a-t-il expliqué.

 

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