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Liban - Commémoration de l’assassinat de Mohammad Chatah

Siniora : Le 14 Mars demeure plus que jamais un besoin national

Soit on saisit l'occasion de sauver le pays, soit nous signons notre perte, a affirmé le chef du bloc du Futur.

Les personnalités politiques se sont ensuite recueillies sur la sépulture de l'ancien ministre.

La seconde commémoration de l'assassinat de l'ancien ministre Mohammad Chatah, organisée hier par le 14 Mars à la mosquée Mohammad el-Amine, au centre-ville, a mêlé l'amertume du combat manqué au souvenir de l'homme tué une semaine après avoir rédigé une lettre ouverte qu'il comptait adresser au président iranien, Hassan Rohani, proposant d'initier un dialogue franc entre Téhéran et le 14 Mars.

Le déroulement de la cérémonie hier s'est limité à une allocution du chef du bloc du Futur, le député et ancien Premier ministre et député Fouad Siniora, incitant le 14 Mars politique et civil à ne pas se lasser de lutter pour le projet de l'État. La présence, dans l'assistance, du président des Forces libanaises, Samir Geagea – ayant surmonté l'obstacle sécuritaire du déplacement et surtout le malaise provoqué par la perspective d'un compromis avec le 8 Mars autour de la candidature du leader des Marada, le député Sleiman Frangié, à la présidence de la République –, était emblématique à plus d'un égard.

« Jamais l'idée d'être assassiné d'une manière aussi odieuse et criminelle n'était venue à l'esprit de Mohammad Chatah », a commencé par affirmer Fouad Siniora. « La raison en est, il me semble, qu'il ne se préoccupait que de politiques publiques à grande échelle, sans se soucier des petits tiraillements ni des complots mesquins. La mesquinerie a pourtant déteint sur une partie de la vie politique au Liban au cours des deux décennies écoulées, conduisant à des pratiques parfois plus odieuses que celles dont le pays a pu témoigner pendant la guerre civile », a poursuivi Fouad Siniora.
Il a ensuite fait l'apologie de l'homme « d'esprit, ouvert, intègre et éclairé, rêvant d'un Liban fondé sur l'État civil, la citoyenneté et l'égalité ; un homme de dialogue qui a toujours cherché à interagir avec l'autre ; et surtout, un homme qui suivait, de manière soutenue, les développements du monde en vue de mettre ses connaissances au service du Liban ».
Il a insisté surtout sur l'engagement de l'ancien ministre pour la souveraineté du Liban. Son engagement était pour « une souveraineté incontestée, en harmonie avec son environnement arabe et avec les décisions émanant de la communauté internationale – ce qui n'a pu que déplaire et gêner ceux qui fustigent la souveraineté de l'État et violent les résolutions internationales ».

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« Le 14 Mars, un besoin national »

Et Fouad Siniora de déclarer : « Nous continuons de croire en l'État souverain pour lequel Mohammad Chatah a lutté. » Un engagement qui impose, selon lui, des responsabilités.
« La première de ces responsabilités incombe à tous ceux qui ont défendu le projet du 14 Mars, à l'instar de Mohammad Chatah. L'échec de ce projet signifierait la fin du modèle humain, civilisé, ouvert et modéré qu'incarne ce pays à nos yeux. Renoncer à la lutte équivaudrait à dire que le sacrifice de Mohammad Chatah et les sacrifices de tous les martyrs de la révolution du Cèdre ont été vains, ce que toutes les forces du 14 Mars refusent totalement », a-t-il expliqué.
Il a veillé à préciser que « l'intifada du peuple libanais, accomplie le 14 Mars 2005, demeure le réservoir dans lequel nous puisons nos aspirations pour un pays libre ».

Poursuivant sur sa lancée, il a réaffirmé que « nous avons besoin, aujourd'hui plus que jamais, de dire à tous les Libanais que les sacrifices de nos martyrs ne sont pas vains et ne l'ont jamais été. Les divergences de points de vue au sein du 14 Mars – des divergences déjà survenues et celles qui pourraient survenir – sont incapables d'affecter la cause fondamentale, liée à l'essence du message que le Liban diffuse dans la région et dans le monde. Le 14 Mars a été et demeure un besoin national que l'on ressent aujourd'hui plus que jamais ».

Selon Fouad Siniora en effet, ce besoin serait accru par le fait que le projet du 14 Mars pour un État souverain, libre et indépendant n'a toujours pas été accompli. « Ni notre projet national ne s'est accompli ni les menaces à l'entité libanaise ne se sont atténuées, et encore moins les velléités d'une victoire des mini-États sur l'État », a-t-il fait remarquer. Et d'ajouter : « Nous n'avons jamais approuvé l'implication du Hezbollah dans le conflit syrien et nous ne l'approuverons jamais. Nous voulons que les jeunes du Liban s'impliquent, plutôt, dans le monde moderne au lieu de s'embourber dans les combats en cours en Syrie pour une cause qui n'est pas la leur. »

(Lire aussi : L'introuvable président de la neutralité du Liban)

Il a ensuite cité un extrait du communiqué du synode patriarcal maronite de 2006 : « Le moment historique de l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri a ouvert la porte du salut national par une union sans précédent de la majorité des Libanais. » Dès cet instant fédérateur, « chrétiens et musulmans ont pris la décision de s'unir pour des valeurs de bien absolu que sont la liberté, la souveraineté et l'indépendance, qui sont des conditions nécessaires pour protéger notre vivre-ensemble », a souligné Fouad Siniora, laissant entendre que cette décision est irrévocable.

« Le Liban face à un croisement »

Il s'est ensuite adressé nommément aux responsables et cadres du 14 Mars : « Le Liban traverse une phase très critique. Nous nous trouvons face à un important croisement, marqué par une déliquescence de l'État et une dangereuse dégradation de l'économie. Soit nous restons absorbés par nos petits calculs, sans prêter attention aux dangers qui s'amplifient, et nous contribuerons ainsi à la perdition du pays ; soit nous saisissons l'occasion qui se présente en favorisant l'intérêt public et en écartant les intérêts clientélistes étroits. »

Décrivant longuement l'état d'immobilisme actuel (la vacance présidentielle, la paralysie du Parlement et du gouvernement), il a souligné que la présidentielle reste la clé de voûte du déblocage, à l'heure où « le Liban subit une situation qui dépasse tout entendement ».

Par souci de resserrer les rangs du 14 Mars, il a lancé un clin d'œil au conseil national de la coalition. « C'est à partir de cette tribune, celle de Mohammad Chatah, l'un des plus grands cadres du 14 Mars, ayant cru en ce pays et ayant œuvré dans la persévérance et l'humilité pour ce pays, que je déclare une nouvelle fois notre attachement au Liban-message, le Liban de l'unité islamo-chrétienne. Et j'appelle le secrétariat général du 14 Mars à redynamiser ces valeurs, dont il a la garde, surtout que l'élan des forces du 14 Mars s'est renouvelé avec la création de leur nouveau Conseil national », a-t-il déclaré.
« La cause de Mohammad Chatah, comme celle de tous les martyrs, est une cause dont relève le destin du pays », a-t-il conclu, en invoquant une autre responsabilité qui incombe au 14 Mars, celle de travailler jusqu'à ce que « la vérité sur les assassinats politiques soit élucidée et la justice obtenue ».

Parmi les personnalités présentes à la cérémonie et qui se sont ensuite recueillies devant le mausolée de Mohammad Chatah, aménagé près du mausolée de Rafic Hariri : le ministre Nabil de Freige, représentant le Premier ministre Tammam Salam, l'ancien ministre Sélim Sayegh, représentant le président Amine Gemayel, le ministre Michel Pharaon, le juge Mohammad Saab, représentant le ministre Achraf Rifi, et le député Ghazi Aridi, représentant le député Walid Joumblatt.


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commentaires (5)

TANT QUE MONSIEUR SINIORA LAISSE FAIRE EN LIBERTÉ CHEZ LES SAOUDIENS L'ENFANT GATÉ SAAD, IL Y AURA QUE DES IDÉES À LA CON FABRIQUÉES PAR DES CONS AUTOUR D'UN VERS DE WISKY AVEC SES COPINS LES SAOUDIENS. SINIORA DOIT PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORNES POUR NE RASSEMBLER QUE DES VRAIS PATRIOTES AUTOUR DE LUI. SINON OUBLIES ÇA ET ACCEPTE LA DÉFAITE ET SIGNE L'ARRÊT DE MORT DE TON BEAU PAYS.

Gebran Eid

13 h 26, le 28 décembre 2015

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Commentaires (5)

  • TANT QUE MONSIEUR SINIORA LAISSE FAIRE EN LIBERTÉ CHEZ LES SAOUDIENS L'ENFANT GATÉ SAAD, IL Y AURA QUE DES IDÉES À LA CON FABRIQUÉES PAR DES CONS AUTOUR D'UN VERS DE WISKY AVEC SES COPINS LES SAOUDIENS. SINIORA DOIT PRENDRE LE TAUREAU PAR LES CORNES POUR NE RASSEMBLER QUE DES VRAIS PATRIOTES AUTOUR DE LUI. SINON OUBLIES ÇA ET ACCEPTE LA DÉFAITE ET SIGNE L'ARRÊT DE MORT DE TON BEAU PAYS.

    Gebran Eid

    13 h 26, le 28 décembre 2015

  • Un "besoin national".... ou intestinal ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 26, le 28 décembre 2015

  • MOHAMMAD CHATAH UN VRAI LIBANAIS... UN HOMME DONT LE LIBAN AVAIT BESOIN EN CES TEMPS DIFFICILES... UN VRAI MARTYR DE SON PAYS... ASSASSINÉ PAR DES VAURIENS QUI ONT VENDU LEUR CONSCIENCE ET LEUR PAYS À DES ÉTRANGERS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 18, le 28 décembre 2015

  • Oh vous savez mon pauvre signora vous venez de vous rendre à la morgue pour une levée de corps du 14 évanouie comateux lui même. Vous dîtes que c'est une nécessité nationale alors que depuis sa mort on se porte beaucoup mieux.

    FRIK-A-FRAK

    06 h 43, le 28 décembre 2015

  • LE BESOIN NATIONAL LE PLUS URGENT C'EST LE DIALOGUE AU SOMMET DU FUTUR AVEC LE HEZBOLLAH... DE HARIRI AVEC LE SAYED H.N.... POUR L'ENTENTE NATIONALE ET L'ÉLECTION D'UN PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    05 h 43, le 28 décembre 2015

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