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À La Une - Sommet du Golfe

Le roi Salmane condamne "le terrorisme" et soutient un règlement en Syrie

L'émir du Qatar établit "une distinction entre terrorisme et droit légitime des peuples à lutter contre l'occupation".

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a ouvert mercredi à Riyad le sommet annuel des monarchies du Golfe en condamnant "le terrorisme". AFP PHOTO / FAYEZ NURELDINE

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a ouvert mercredi à Riyad le sommet annuel des monarchies du Golfe en condamnant "le terrorisme" et en apportant le soutien de sa région à des règlements "politiques" en Syrie et au Yémen.

"Tous les pays du monde ont une responsabilité commune à combattre l'extrémisme et le terrorisme et à les éradiquer, quelle que soit leur origine", a déclaré le roi Salmane en ouvrant le 36e sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG: Arabie saoudite, Bahreïn, Émirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar). "L'islam rejette et abhorre le terrorisme, car c'est une religion de modération et de tolérance", a affirmé le souverain saoudien, soulignant l'engagement de son pays "à coopérer et à coordonner" la lutte antijihadiste "avec les pays frères et amis". Après les attentats de Paris, l'Arabie saoudite a été accusée en Occident d'alimenter une idéologie extrémiste.

Par ailleurs, le roi Salmane, dont le pays accueille aussi jusqu'à jeudi une importante réunion d'opposants syriens, a exprimé son "soutien à un règlement politique qui garantisse l'intégrité territoriale de la Syrie". Il a également cautionné, au nom du CCG, "une solution pacifique" au conflit au Yémen, voisin de l'Arabie saoudite qui, en mars, a pris la tête d'une coalition militaire pour venir en aide au président Abd Rabbo Mansour Hadi, menacé par des rebelles chiites soutenus par des forces militaires restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh et accusés de liens avec l'Iran.

 

(Lire aussi : Les Kurdes syriens organisent une réunion d’opposants parallèle à celle de Riyad)

 

"Fléau transfrontalier"
L'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qui s'est exprimé après le roi Salmane, a lui aussi évoqué les récents attentats "criminels" ayant visé "plusieurs pays". Ces actions sont "la preuve que cet odieux fléau est transfrontalier et qu'il représente un danger" pour tout le monde, a ajouté l'émir, estimant que "la communauté internationale doit, plus que jamais aujourd'hui, redoubler d'efforts pour combattre le terrorisme sous toutes ses formes et éliminer ses causes réelles par tous les moyens". Cheikh Tamim a cependant établi "une distinction entre terrorisme et droit légitime des peuples à lutter contre l'occupation". Le Qatar a lui aussi été accusé en Occident de financer des groupes jihadistes, notamment en Syrie et en Libye.

Ce sommet coïncide avec une réunion, aussi à Riyad, de groupes politiques et militaires de l'opposition syrienne qui tentent d'unifier leurs positions en vue d'éventuelles négociations avec Damas. Il se réunit également après l'annonce de pourparlers de paix sur le Yémen à partir du 15 décembre en Suisse. Les deux conflits syrien et yéménite exacerbent la rivalité régionale entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, cette dernière étant la plus influente des monarchies du CCG.

"Ce sommet intervient alors que le Golfe vit l'une de ses années les plus cruciales", a estimé Farea al-Muslimi, expert qui collabore au centre Carnegie pour le Moyen-Orient. La majorité des pays du Golfe alignent généralement leurs positions sur celles de Riyad, qui a accueilli avec réserve l'accord nucléaire conclu en juillet entre l'Iran et les grandes puissances. Le sultanat d'Oman est le seul État du CCG à entretenir de bonnes relations avec Téhéran.

 

(Pour mémoire : L’opposition syrienne sert-elle encore à quelque chose ?)

 

Enlisement au Yémen
Les pays du CCG, qui s'étaient associés à la campagne aérienne en Syrie, ont fortement réduit leur participation au printemps pour ce concentrer sur le Yémen. Ils ont formé, sous la direction de Riyad, une coalition dans les airs et au sol pour soutenir le président Hadi, confronté aux rebelles Houthis. Le conflit s'enlise encore plus, les groupes jihadistes sunnites el-Qaëda et l'Etat islamique profitant du chaos pour avancer leurs pions.

La présidence yéménite a annoncé mardi qu'un cessez-le-feu de sept jours, éventuellement renouvelable, pourrait entrer en vigueur dès l'ouverture le 15 décembre en Suisse de pourparlers "directs" avec les Houthis et leurs alliés, sous l'égide de l'Onu.

Sur le front économique, les monarchies du Golfe sont toutes confrontées à l'effondrement des prix du pétrole qui les oblige à puiser dans leurs réserves en devises pour financer leurs dépenses publiques. Depuis juin 2014, les cours du brut ont cédé plus de 50% et le Fonds monétaire international prévoit une baisse de 275 milliards de dollars de revenus des pays du CCG en 2015. Les prix bas du brut (sous les 40 dollars le baril) "devraient mobiliser les esprits des dirigeants du CCG" vers une intégration économique et des développements conjoints en matière d'infrastructure, estime Jane Kinninmont, de l'institut Chatham House.

 

 

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