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Liban - Commémoration

La Fondation Gebran Tuéni s’apprête à marquer différemment les dix ans d’absence du journaliste

L’ONG œuvre depuis quatre ans à garder vivant le souvenir de l’ancien député assassiné.

Les jeunes, partie intégrante des événements de la fondation.

Gebran Tuéni, ancien député et PDG du quotidien an-Nahar, n'était pas un uniquement journaliste et représentant du peuple. Il était également l'idole d'une génération de jeunes aspirant au changement.

Le jeune député porteur d'un lourd héritage journalistique et culturel, qui a voulu continuer « le combat jusqu'à la dernière goutte de sang dans les tripes et la dernière goutte d'encre dans la plume », comme il le disait dans l'un de ses articles, est mort il y a une décennie presque jour pour jour (le 12 décembre 2005) dans un attentat à la voiture piégée. « Mais la nouvelle génération se rappelle encore de lui et de ses prises de position héroïques axées sur l'espoir en un Liban libre, indépendant et souverain. Et c'est à partir de cette idée qu'est née la Fondation Gebran Tuéni », explique sa présidente, Michelle Tuéni (fille de Gebran), dans une interview à L'Orient-Le Jour.


« La famille Tuéni a créé la fondation en 2010 pour perpétuer le souvenir de Gebran parmi ceux qui le connaissent et pour l'introduire à tous ceux qui ne le connaissent pas ou ne se souviennent pas de lui à cause de leur jeune âge au moment de son tragique décès », poursuit-elle. « La fondation est également conçue pour s'occuper de culture et d'éducation, domaines sur lesquels Gebran misait beaucoup, tout comme le quotidien an-Nahar poursuit la diffusion de son message journalistique et politique sur la voie qu'il a tracée », note-t-elle.


Depuis 2011, la Fondation Gebran Tuéni organise des événements visant toutes les tranches d'âge, plus particulièrement les jeunes, cibles premières du « martyr de la presse », comme on le surnomme depuis ce lundi noir de décembre 2005. « Pour décider de la nature de l'événement annuel que nous organiserons, nous nous inspirons des idées mêmes de Gebran parce que nous voulons continuer ce qu'il avait commencé. Ainsi, lors de notre premier événement, en juin 2011, nous avons encouragé de jeunes talents dans le domaine de la chanson et de la musique, et nous leur avons donné l'occasion de passer sur scène devant un large public », dit Mlle Tuéni, avant de rappeler que la seconde cérémonie organisée en septembre 2012 était « un hommage aux martyrs libanais ». « C'est ainsi que nous avons publié l'ouvrage À vous et nous... la vie », souligne-t-elle, avant d'ajouter que ce livre évoque « la majorité des martyrs libanais tombés entre 2002 et 2012, et ce pour réaliser l'un des projets de Gebran : un grand mur sur lequel seraient écrits les noms de tous les martyrs de la guerre civile libanaise, dans le but de concrétiser l'idée de l'égalité dans le martyre ».
« Pour la troisième année, nous avons choisi de retracer le parcours riche de Gebran Tuéni à travers une exposition unique en son genre (comportant des séquences audiovisuelles des plus grandes étapes de la vie de Gebran, notamment son célèbre serment du 14 mars 2005), sans oublier d'honorer la société civile, qui lui était si chère », souligne Mlle Tuéni, avant de poursuivre : « Toujours dans l'optique des encouragements à faire aux jeunes et de la stimulation de leurs talents, nous avons lancé une série de compétitions, dont celle du journaliste de l'année, et du court métrage (le gagnant a obtenu un prix de 20 000 dollars). »


Selon Mlle Tuéni, ces compétitions seront organisées chaque année à l'adresse des écoliers et des étudiants, car elles permettent aux jeunes de s'exprimer et de donner leur opinion sur des sujets. Tout cela sans oublier le grand nombre d'établissements scolaires qui participent, ce qui nous permet de confirmer que nous avons atteint notre objectif et celui de Gebran ».
À l'image de Gebran Tuéni enthousiaste et ambitieux, la fondation ne se contente pas de l'événement annuel généralement destiné à commémorer son assassinat, mais organise aussi des tournois sportifs (notamment le tournoi Gebran Tuéni de basket-ball) aux côtés de l' « Académie an-Nahar » offrant des cours destinés à toutes les tranches d'âge, dans des disciplines diverses telles que : la cuisine, la peinture, le journalisme écrit, l'histoire du Liban.... « À travers cette académie, nous tentons de permettre aux participants d'élargir leurs horizons et de fortifier leurs connaissances dans des domaines intéressants et variés », signale Michelle Tuéni.

 

Une décennie déjà...
Priée de préciser comment la fondation entend commémorer les 10 ans d'assassinat de Gebran Tuéni, sa fille révèle que cette année, la fondation honorera Gebran le journaliste, la fonction qu'il aimait le plus. « Nous organisons (samedi 12 décembre) une conférence-débat ouverte au grand public autour du thème : "La presse étrangère et le Liban". Les intervenants seront tous des journalistes ayant vécu au Moyen-Orient et qui sont des amis à Gebran ou l'ont connu. » Il s'agit notamment de Nabil Bou Mounsef (rédacteur en chef adjoint d'an-Nahar), Marcel Ghanem (présentateur de l'émission « Kalam en-nas » à la LBCI), Olivier Royant et Patrick Forestier (Paris Match), Jean-Pierre Perrin (Libération), Adrien Jaulmes (Le Figaro). Mlle Tuéni a par ailleurs annoncé la mise sur pied de l'école publique Gebran Tuéni. Des bourses universitaires seront également décernées en marge de la conférence.

 

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Gebran Tuéni, ancien député et PDG du quotidien an-Nahar, n'était pas un uniquement journaliste et représentant du peuple. Il était également l'idole d'une génération de jeunes aspirant au changement.
Le jeune député porteur d'un lourd héritage journalistique et culturel, qui a voulu continuer « le combat jusqu'à la dernière goutte de sang dans les tripes et la dernière goutte...
commentaires (1)

La musique, le theatre, la peinture et la liberté d'expression; ce sont les solutions contre le fanatisme, l'obscurantisme et la décadence. c'est la feuille de route de tout homme politique, Mr Frangié inspirez vous de cela. Je doute fort que ça soit votre objectif.Ne soyez pas complice de ceux qui ont assassiné les hommes libres, votre sermon vous y oblige à changer vos anciennes alliances en respectant les constantes nationales.L'histoire vous jugera et le peuple se révoltera si vous ne respectez cela.

Élie Aoun

10 h 14, le 09 décembre 2015

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Commentaires (1)

  • La musique, le theatre, la peinture et la liberté d'expression; ce sont les solutions contre le fanatisme, l'obscurantisme et la décadence. c'est la feuille de route de tout homme politique, Mr Frangié inspirez vous de cela. Je doute fort que ça soit votre objectif.Ne soyez pas complice de ceux qui ont assassiné les hommes libres, votre sermon vous y oblige à changer vos anciennes alliances en respectant les constantes nationales.L'histoire vous jugera et le peuple se révoltera si vous ne respectez cela.

    Élie Aoun

    10 h 14, le 09 décembre 2015

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