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Liban - Militaires otages

Les parents semblent croire à une libération imminente de leurs proches

Les parents des militaires otages attendaient impatiemment hier soir devant le petit écran une bonne nouvelle concernant leurs enfants. Photo RRT/OLJ

Sous les portraits des soldats pris en otage à Ersal depuis l'été 2014, les parents des détenus affichaient un air relativement soulagé hier soir, place Riad el-Solh. Les tractations opérées avec les ravisseurs sous la direction du général Abbas Ibrahim à Ersal allaient, semble-t-il, dans le bon sens, et les détenus devraient bientôt retrouver leur liberté. Mais un mot d'ordre semble régner sur l'assemblée : aucune information ne doit filtrer aux médias qui doivent patienter et attendre un communiqué officiel annonçant la réussite de l'échange entre les prisonniers islamistes et 16 militaires. Les familles semblent peu intéressées par les détails de ce marchandage politique par excellence et ne pensent qu'à retrouver leurs proches.

« Je ne peux rien dire à présent, nous attendons leur libération à tout moment, mais quand exactement, nous n'en avons aucune idée ; on nous a demandé de patienter et de ne pas nous étaler avec les médias car c'est une affaire humanitaire qui peut à tout moment basculer, et n'importe quelle prise de position ou réaction de notre part pourrait changer la donne », indique Hussein Youssef, porte-parole des parents des militaires otages, à L'Orient-Le Jour. Chaque membre des familles installées dans les tentes place Riad el-Solh est scotché à son téléphone portable, naviguant sur les sites d'information et échangeant avec les voisins toute nouvelle concernant l'évolution de la médiation en cours. Un autre groupe de parents, assis devant le petit écran qui diffuse chaque demi-heure des informations sur l'imminence de l'échange et donc de la libération de leurs enfants, attendent impatiemment autour d'une chaufferette. « Peut-être avons-nous de la chance que nos enfants soient pris en otage par le Front al-Nosra et non pas par Daech avec qui aucune communication n'est possible, mais nous avons toujours peur du fait qu'aucune information officielle sur leur libération ne nous est parvenue pour le moment, explique le frère d'un des soldats otages. Il est déjà plus de 22 heures et nous attendons toujours depuis vendredi, nos nerfs sont à bout. » Il affirme par ailleurs que des membres des familles attendent près de Ersal dans leurs voitures ou chez des amis et tiennent à tout prix à escorter le convoi des militaires libérés depuis la Békaa jusqu'au Grand Sérail, lieu prévu pour la rencontre avec les soldats kidnappés par le front islamiste.

« Le Front al-Nosra a indiqué ce soir que les négociations portaient sur le mécanisme d'application de l'accord avec le gouvernement, et d'autres sources affirment que le groupe islamiste aurait ajouté des demandes supplémentaires à sa liste, nous ne sommes plus sûrs de rien, mais nous restons confiants, nous n'avons pas le choix », reprend M. Youssef. Ce dernier a tenu à rappeler avant de s'éclipser que le général Ibrahim a demandé expressément aux médias une certaine retenue et de ne plus spéculer sur ce dossier.

L'orage éclate et les tentes sont rapidement submergées par la pluie diluvienne. Les parents qui accourent s'abriter dans leurs tentes ne semblent pas pour autant inquiets du mauvais temps, leurs faces minées par le chagrin et le désespoir semblaient différentes hier soir, comme illuminées par un brin d'espoir. Cet espoir cependant rend le temps interminable et les heures qui passent encore plus pesantes dans l'attente d'une bonne nouvelle.
Les pères, mères, frères, sœurs, fils, filles des militaires otages se retrouvent et se confortent les uns les autres. Le groupe s'agrandit à mesure que la soirée avance. « Nous venons accueillir nos héros, ceux qui ont sacrifié leur liberté et leur santé pour leur patrie, nous allons célébrer leur libération en grande pompe, ils nous manquent et nous leur devons cela. C'est dommage que par une soirée pareille les Libanais ne se sentent pas concernés et que les familles restent ici seules sans aucun soutien, du moins moral », dit le père d'un des otages qui est le maire de son village. Les amis, les voisins et les proches à l'étranger appellent pour demander des nouvelles, mais un seul coup de fil était attendu hier soir, celui d'une source officielle annonçant enfin la réussite des négociations et la libération des otages qui « n'appartiennent pas seulement à leurs familles mais à l'État dans tout son ensemble ».

 

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