Deux attaques au couteau ont fait dimanche matin deux blessés à Jérusalem tandis qu'un des assaillants a été abattu, alors que l'armée israélienne poursuivait son offensive contre les médias palestiniens en fermant une nouvelle radio en Cisjordanie occupée.
Tôt le matin, un Palestinien de 38 ans a légèrement blessé un garde-frontière dans la Vieille ville de Jérusalem avant d'être tué par d'autres policiers. Bassem Salah, 38 ans, était originaire de Naplouse, une ville du nord de la Cisjordanie, haut lieu de la deuxième Intifada et dont de nombreux assaillants ayant récemment mené des attaques étaient originaires.
Depuis le 1er octobre, 99 Palestiniens et un Arabe israélien ont été tués dans des heurts entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, ou parce qu'ils menaient ou s'apprêtaient à mener, selon les autorités israéliennes, des attaques à l'arme blanche, à l'arme à feu ou à la voiture bélier. Ces attaques ont fait 17 morts côté israélien, ainsi qu'un Américain et un Erythréen, selon un décompte de l'AFP.
Moins de trois heures plus tard, une étrangère d'une trentaine d'années était légèrement blessée à coups de couteau près d'une station de bus, cette fois à Jérusalem-Ouest, tandis que son agresseur prenait la fuite. Un "suspect" palestinien a ensuite été arrêté près du lieu de l'attaque, selon la police.
(Pour mémoire : Majed Bamya à « L'OLJ » : « L'Autorité palestinienne n'est pas là pour assurer la sécurité de l'occupant »)
Une 3e radio fermée par l'armée
Face aux violences, ininterrompues depuis deux mois, la communauté internationale presse régulièrement Israéliens et Palestiniens d'adopter des mesures pratiques d'apaisement, mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment annoncé des mesures qui risquent d'affecter directement la vie quotidienne des Palestiniens.
Outre les contrôles renforcés des véhicules palestiniens, les itinéraires routiers distincts pour les 2,5 millions de Palestiniens de Cisjordanie occupée et les quelque 400.000 colons israéliens qui vivent au milieu d'eux et la suppression des permis de travail en Israël pour les familles d'auteurs d'attentats. Israël mène également la lutte sur le front des médias.
Dans la nuit, son armée a fermé une troisième station de radio à Hébron, ville du sud de la Cisjordanie au centre des violences qui frappent Israël et les Territoires palestiniens.
Les soldats ont "saisi tout le matériel et provoqué d'importants dégâts dans la station", a affirmé à l'AFP le propriétaire de "radio Dream", Talab Jaabari. Il a également indiqué qu'il avait reçu un ordre écrit de fermeture pour une période de six mois. L'armée accuse la station d'avoir "diffusé des programmes en vue de promouvoir et d'encourager le terrorisme contre des civils et les forces de sécurité israéliennes".
Deux autres stations de radio privées palestiniennes à Hébron, Al-Khalil et Al-Hourriya, accusées elles aussi d'"inciter à la violence" par l'armée, ont été fermées par la force en novembre.
Et outre ces fermetures, deux autres radios palestiniennes, dont une émet depuis Hébron, ont affirmé samedi avoir été menacées de fermeture par Israël.
D'autres stations menacées
Tareq Souitan, directeur de "Radio Nass", qui émet depuis Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, a indiqué à l'AFP avoir reçu une notification écrite. "La lettre (...) nous menace de fermeture et de saisie de notre matériel si nous continuons à inciter à la violence" contre l'armée israélienne selon les termes employés dans la missive, a-t-il expliqué. "Nous ne faisons que diffuser des informations et des chansons nationalistes qui passent également sur d'autres radios palestiniennes", a-t-il encore dit. Une autre radio, On FM, qui émet depuis Hébron a également affirmé avoir reçu cette notification.
Ces fermetures et les nouvelles menaces "sont la preuve qu'Israël planifie une escalade et ne veut pas en finir avec ce qui se passe actuellement", a affirmé à l'AFP Mahmoud Khalifa, haut cadre du ministère palestinien de l'Information.
Le ministre israélien de l'Energie Youval Steinitz, un proche de M. Netanyahu, a préconisé jeudi la fermeture de la télévision et de la radio publiques palestiniennes, les accusant "d'incitation à la violence".
Par ailleurs, le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a annoncé avoir reporté son congrès, initialement prévu dimanche et qui ne s'était pas réuni depuis plusieurs années. Le mouvement, en proie et aux divisions et traversé par les discussions au sujet de la possible succession de son chef âgé de 80 ans, a fait valoir "les circonstances actuelles et le soulèvement populaire en cours".
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18 h 11, le 29 novembre 2015