Les 22 premiers textes de loi, sur les 38 inscrits à l'ordre du jour de la séance législative de jeudi, ont été votés avant la levée de la séance, vers 18h. Les débats doivent reprendre vendredi après-midi.
Parmi les textes votés, figure celui relatif à la loi sur le recouvrement de la nationalité libanaise, selon des informations obtenues par la LBCI. Parallèlement, une recommandation a été faite afin d'étudier de manière urgente le texte relatif à la transmission de la nationalité par les femmes libanaises, ajoute la chaîne.
Le texte relatif aux dépenses militaires a lui aussi été voté. L'Agence nationale d'information (Ani, officielle) précise que le document approuvé permet au gouvernement de contracter des dépenses affectées à l'amélioration des équipements et de l'infrastructure de l'armée. Le texte a été préparé par le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, de la Défense, Samir Mokbel, ainsi que les députés Ibrahim Kanaan (CPL) et Samir Jisr (Futur).
Le président de la Chambre, Nabih Berry, a proposé au cours de la séance la création d'une commission chargée de trouver un accord sur une loi électorale d'ici un mois. Le compromis conclu la veille et qui a conduit à la présence des pôles chrétiens lors de la séance du Parlement, prévoyait que la loi électorale, dont la présence à l'ordre du jour était exigée par les partis chrétiens, soit renvoyée à la première séance législative qui se tiendrait après celles de ces deux jours.
Plus tôt dans la journée, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, avait annoncé que la loi sur la sécurité sanitaire des aliments avait été votée. "Cette loi est un cadeau offert aux Libanais", a estimé M. Bou Faour lors d'une conférence de presse au siège du Parlement. "Cette loi permet la création d'un organisme chargé du suivi de la sécurité sanitaire des aliments, indépendante du pouvoir politique", a-t-il précisé.
L'ordre du jour comprend également des projets et propositions de loi sur le déblocage des fonds appartenant aux municipalités, l'acceptation d'un prêt de la Banque mondiale (construction du barrage de Besri), la signature d'un accord de prêt entre le Liban et le Fonds arabe de développement (financement de travaux d'infrastructure d'égouts), le projet d'ouverture de crédits supplémentaires pour couvrir les déficits relatifs aux traitements et salaires dans le secteur public.
(Lire aussi : Les lois votées lors de la séance de ce matin pourraient-elles être, théoriquement, invalidées ?)
Gemayel se retire du Parlement
La séance législative avait débuté jeudi à 11h en présence d'une centaine de députés et en l'absence des caméras de télévision.
Le début de la séance avait été marqué par la présence inattendue au Parlement du président des Kataëb, Samy Gemayel, qui s'est exprimé dans l'hémicycle, pour protester contre une séance qu'il a qualifiée d' "anticonstitutionnelle" si elle n'aboutissait pas à l'élection d'un chef de l'État. Le jeune député devait ensuite se retirer, accompagnés des parlementaires de son parti.
"Rien ne nous empêche d'élire un président aujourd'hui. L'élection d'un président n'est-elle pas nécessaire?", s'est interrogé M. Gemayel, relisant le discours qu'il a prononcé dans l'hémicycle face à ses partisans massés dans le centre-ville de Beyrouth. "Est-il plus simple de réunir le Parlement en violant la Constitution ? Cela signifie-t-il que le respect de la Constitution n'est plus de mise ?" a-t-il poursuivi, arguant du fait que "conformément aux articles 74 et 75 de la Constitution, la Chambre des députés devient collège électoral et se doit d'élire un président avant de légiférer".
"Après que le chef du Législatif a refusé la tenue de l'élection d'un président lors de cette séance, les députés Kataëb ont décidé de se retirer de la séance", a-t-il expliqué, estimant que ce Parlement est responsable d'un coup d'État contre la République".
(Lire aussi : S. Gemayel : Nous continuerons d'être la conscience de ce pays face à la logique du compromis)
Altercation Kataëb - société civile
Une brève altercation a mis aux prises les partisans du parti à des activistes de collectifs de la société civile, également présents sur les lieux, et qui lançaient notamment des slogans hostiles à Samy Gemayel.
Plus tôt dans la matinée, Claude Jabre, Soukaïna Fawaz et Tarek Mallah, trois activistes du collectif de la société civile "Vous puez !", né de la crise des déchets, avaient été brièvement arrêtés pour avoir déposé des immondices à l'entrée du siège de plusieurs ministères.
Parallèlement, les membres d'un collectif défendant le droit à la nationalité pour les Libanaises mariées à des étrangers s'étaient rassemblés dans le centre-ville pour protester contre l'absence d'une disposition permettant la transmission par les femmes de la nationalité libanaise.
Au même moment, des locataires bénéficiant d'anciens loyers, particulièrement bas, s'étaient regroupés sur la place Riad Solh. Ils réclamaient l'élaboration d'une loi équilibrée aussi bien pour les anciens locataires que pour les propriétaires. Depuis son entrée en vigueur le 28 décembre 2014, la nouvelle loi de libéralisation des loyers anciens est vivement contestée.
Au moment de lever la séance, et réagissant au double-attentat suicide qui a secoué la banlieue-sud de Beyrouth, les députés ont observé une minute de silence en hommage aux victimes de l'attaque. "Ils veulent paralyser le Liban, mais nous les en empêcherons", a lancé M. Berry.
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Parmi les textes votés, figure celui relatif à la loi sur le recouvrement de la nationalité libanaise, selon des informations obtenues par la LBCI. Parallèlement, une...