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Liban - Place de l’Étoile

Vibrante plaidoirie de Berry en faveur de la tenue de la réunion parlementaire

Le président de la Chambre a disséqué point par point les raisons pour lesquelles il tient à maintenir la réunion de demain.

Le président de la Chambre a reçu hier une délégation du conseil de l’ordre de la presse. Photo Ani

Alors que le conflit politique bat son plein sur presque tout et, récemment, au sujet de l'ordre du jour de la réunion parlementaire de demain jeudi, le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier l'ordre de la presse pour « mettre les points sur les i ».
Dans une intervention fleuve devant ses visiteurs, Nabih Berry a insisté sur la conformité au pacte national de la séance de demain, en réponse à l'opposition des principaux partis chrétiens à la tenue de la réunion parlementaire si celle-ci ne permettra pas de plancher sur deux textes de loi qu'ils jugent essentiels : la loi électorale et celle qui doit permettre aux émigrés libanais de récupérer leur nationalité d'origine. Dressant, en quelque sorte, un bilan des manœuvres politico-parlementaires imposées, selon lui, depuis un an par l'absence d'un président de la République, il est arrivé à la conclusion selon laquelle « il n'est pas possible d'approuver en une demi-heure une loi aussi importante que la loi électorale, d'autant que 17 formules ont été soumises au Parlement ». S'il s'est félicité de ce qu'au Liban, la situation au plan de la sécurité est « la meilleure au Moyen-Orient », le président du Parlement a déploré qu'il n'en soit pas de même au plan politique, « du dossier de la crise des déchets à nos institutions » . « Dans un pays où la politique va bien, la sécurité se porte tout aussi bien. Malheureusement au Liban, tout est à l'envers », a-t-il commenté, critiquant vivement « la campagne », à ses yeux, menée contre lui depuis qu'il a convoqué cette réunion parlementaire.

Susceptibilités
M. Berry a rappelé, dans ce cadre, que la dernière réunion parlementaire remonte au 10 novembre 2014, soit il y a exactement un an. Elle avait été convoquée pour que la Chambre puisse proroger son propre mandat. Il a souligné que durant toute cette période, il s'est « efforcé de soutenir et d'assurer le bon fonctionnement du gouvernement ». « Même si, en tant qu'avocat, je suis persuadé que la Chambre a le droit de légiférer en l'absence d'un chef de l'État, je sais aussi que le Parlement peut se permettre de ne pas se réunir, ce qui n'est pas le cas pour le gouvernement qui doit suivre de près les dossiers qui intéressent la population au quotidien », a dit M. Berry en laissant entendre que s'il n'avait pas convoqué une séance plénière au cours des douze derniers mois, « c'était pour ménager les susceptibilités des uns et des autres » et en soulignant l'importance qu'il accorde à l'élection d'un président de la République.
Lors de son discours, le président du Parlement est revenu à plusieurs reprises sur son souci de ménager les susceptibilités de toutes les parties, « pour préserver la coexistence et les rapports fraternels entre tous et non pas, comme on le prétend actuellement, pour rester en conformité avec le pacte national ». « Ce qui se passe aujourd'hui n'a rien à voir avec l'esprit du pacte national. C'est moi d'ailleurs qui suis l'auteur de ce principe. Une atteinte à cet esprit se produit lorsque tout un groupe boycotte des assises, comme c'était le cas lorsque tous les ministres chiites s'étaient retirés du gouvernement Siniora », a-t-il expliqué, avant d'énumérer presque toutes les lois votées au cours de la réunion du 10 novembre 2014 pour arriver à la conclusion selon laquelle l'ordre du jour de la réunion de demain, jeudi, est similaire à celui d'il y a un an. « N'importe quel député peut présenter, au cours de la réunion, une proposition de loi revêtue du caractère de double urgence. Nous serons obligés de la soumettre au vote. Si en revanche, nous trouvons que le sujet n'est pas urgent, nous ne le ferons pas, non pas par souci de conformité au pacte national mais à cause des susceptibilités. »

« Le gouverneur de la BDL n'est-il pas maronite ? »
M. Berry s'est longuement attardé sur les sujets inscrits à l'ordre du jour de la séance de demain, pour expliquer leur importance pour le Liban, avant de commenter l'insistance des trois principaux partis chrétiens, les Kataëb, les Forces libanaises et le Courant patriotique libre, à faire figurer la loi électorale à l'ordre du jour de la séance. « N'y a-t-il pas une décision prise par le Parlement de ne pas entamer l'examen de ce texte avant l'élection d'un président ?
Qui l'a inscrite d'ailleurs à l'ordre du jour de la conférence nationale de dialogue, juste après la présidentielle, en raison de son importance ? Il existe 17 propositions et formules de loi électorale. Laquelle devrons-nous adopter ? Il appartient aux commissions parlementaires de trancher. N'a-t-on pas formé une commission parlementaire représentant tous les blocs à cette fin ? Vous savez tous que cette loi permet la recomposition du pouvoir. Pensez-vous que cet objectif peut être atteint à travers une loi revêtue du caractère de double urgence, examinée en une demi-heure ?
A-t-on oublié que nous avions été à Doha, pour nous entendre principalement sur une loi électorale ? Veulent-ils créer un problème au Liban ? », s'est-il interrogé en promettant de convoquer la Chambre « même à minuit, si jamais toutes les parties politiques s'entendent sur une formule pour une nouvelle loi électorale ».
Il a rejeté les propos selon lesquels la séance de demain n'est pas conforme à l'esprit du pacte national. « Le gouverneur de la Banque du Liban et le président de l'Association des banques (qui plaident en faveur du vote d'un paquet de lois financières) ne sont-ils pas maronites ? Au sein même de l'Assemblée, des pôles parlementaires maronites et d'autres chrétiens seront présents », a insisté le président de la Chambre, en mettant l'accent sur le fait que le vote d'une nouvelle loi électorale requiert une entente et non pas une simple majorité, et en rappelant l'échec de la formule électorale qui avait été présentée par le rassemblement orthodoxe d'Élie Ferzli.

« Des ordures politiques »
« Tout ce boucan, a poursuivi Nabih Berry, a un seul avantage, celui d'avoir fait oublier aux gens la crise des déchets parce que nous avons plongé dans des ordures politiques plus graves. »
M. Berry s'est dit sceptique, ensuite, quant à la possibilité d'ouvrir une session parlementaire extraordinaire au cas où il ne réussirait pas à réunir les députés durant la session d'automne. « Ils ne sont même pas capables de s'entendre au sujet d'un règlement de la crise des déchets », s'est-il exclamé. « Si une session extraordinaire avait été ouverte, les salaires des militaires auraient été payés à temps. Vous savez bien qu'après le 15 décembre, il sera plus facile de rassembler les djinns que les députés et les hommes politiques. J'ai donc un mois pour pouvoir convoquer une réunion parlementaire », a-t-il fait valoir.
Nabih Berry a rappelé l'engagement qu'il avait pris lorsque le mandat de la Chambre avait été prolongé pour la deuxième fois, à savoir œuvrer pour qu'une nouvelle loi électorale soit élaborée aussitôt après l'élection d'un président de la République et écourter le mandat de la Chambre pour permettre l'organisation des législatives, « si les circonstances exceptionnelles qui avaient justifié la rallonge du mandat parlementaire disparaissaient ».

Alors que le conflit politique bat son plein sur presque tout et, récemment, au sujet de l'ordre du jour de la réunion parlementaire de demain jeudi, le président de la Chambre, Nabih Berry, a convoqué hier l'ordre de la presse pour « mettre les points sur les i ».Dans une intervention fleuve devant ses visiteurs, Nabih Berry a insisté sur la conformité au pacte national de la séance...

commentaires (5)

MAÎTRE CORBEAU SUR UN ARBRE PERCHÉ TENAIT EN SON BEC UN FROMAGE... MAÎTRE RENARD PAR L'ODEUR ALLÉCHÉ LUI TINT À PEU PRÈS CE LANGAGE...

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 08, le 11 novembre 2015

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Commentaires (5)

  • MAÎTRE CORBEAU SUR UN ARBRE PERCHÉ TENAIT EN SON BEC UN FROMAGE... MAÎTRE RENARD PAR L'ODEUR ALLÉCHÉ LUI TINT À PEU PRÈS CE LANGAGE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 08, le 11 novembre 2015

  • Ou mieux, à Lausanne ou à Megève !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 59, le 11 novembre 2015

  • "Même si, en tant qu'avocat, je suis persuadé que la Chambre a le droit de légiférer en l'absence d'un chef de l'État, ... ". Cette déclaration de Berry est très grave car elle certifie et met a jour le projet des partis du 8 Mars qui est de renverser le régime et y instaurer celui prôné par le Fakih. Il a donc systématiquement bloqué le parlement, empêché les élections Présidentielles en traduisant la constitution comme bon lui semble permettant au Hezbollah de bloquer toutes les institutions, et a présent il pousse le parlement a légiférer alors qu'il n'est plus qu'une chambre dont le rôle n'est plus que celui d’élire un Président. Les députés du 14 Mars ne doivent plus se présenter au parlement si ce n'est que pour l’élection d'un Président. N'importe quoi d'autre va conduire ipso facto a de nouveau tiraillement et le Liban va s’engouffrer dans la guerre a nouveau...

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 10, le 11 novembre 2015

  • CE QUI MANQUE... PEUT-ÊTRE... DANS TOUT CE REMUE- MÉNAGE... ET RESTE À PROUVER... SERAIT LA BONNE FOI DE CHACUN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 50, le 11 novembre 2015

  • Une véritable Sainte Nitouche, yâ harâm, l'ex-ex-déshérité ! Et puis bon, après le 15 décembre, pour les vacances, encore Genève ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    08 h 55, le 11 novembre 2015

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