La Russie et les États-Unis ont signé mardi un protocole d'accord visant à empêcher des incidents entre les avions des deux pays dans le ciel syrien.
L’annonce a été faite par le Pentagone. Un vice-ministre russe de la Défense, Anatoli Antonov, a également annoncé de son côté la signature de ce mémorandum, selon les agences de presse russes. "Avec les signatures d'aujourd'hui, ce protocole d'accord est à présent entré en vigueur", a déclaré Peter Cook, porte-parole du Pentagone. "Le document a été signé un peu plus tôt dans la journée" de mardi. "Le mémorandum contient un nombre de règles et de restrictions visant à empêcher des incidents entre les avions russes et américains" qui effectuent, dans le cadre d'opérations différentes, des frappes aériennes contre le groupe jihadiste État islamique (EI) en Syrie, a aussi souligné M. Antonov, cité par l'agence publique Ria-Novosti.
Lorsqu'elle a commencé à bombarder en Syrie le 30 septembre, la Russie a réclamé des pourparlers de "deconfliction", un terme anglais qui peut se traduire en français par l'échange d'informations pour éviter un incident entre aéronefs de deux pays différents intervenant sur un même théâtre militaire. Jusqu'à présent, il n'y a pas eu d'incident majeur dans le ciel syrien mais, d'après des responsables américains de la Défense, des avions de la coalition ont été contraints de changer de cap pour éviter de se retrouver dans la même zone que des appareils russes.
(Lire aussi : Que veut la Russie en Syrie ?)
Des Syriens poussés à l'exode
Par ailleurs, des dizaines de milliers de Syriens ont été poussés à l'exode face aux offensives des forces du régime appuyées par l'aviation russe. Revigorée par l'intervention militaire de l'allié russe, l'armée syrienne a lancé des offensives notamment dans les provinces centrales de Homs et de Hama et dans celle d'Alep (nord), sans parvenir jusqu'à présent à prendre le dessus sur les rebelles. Selon l'Observatoire syrien de défense des droits de l'Homme (OSDH), 100.000 personnes fuyaient mardi l'offensive de l'armée dans les provinces de Hama, Alep et Lattaquié (ouest).
Dans la province d'Alep, "environ 35.000 personnes ont été déplacées des localités de Hader et Zerbé, au sud-ouest de la ville Alep par les offensives gouvernementales des derniers jours", a affirmé à l'AFP la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha). Selon Vanessa Huguenin, beaucoup d'entre eux ont trouvé refuge chez des familles d'accueil ou dans des habitations sommaires plus à l'ouest dans la province d'Alep. "Les gens ont urgemment besoin de nourriture, de produits de base et d'abris", a-t-elle ajouté. Dans la province de Homs, des milliers de personnes ont fui plusieurs villages depuis le début mi-octobre de l'offensive de l'armée, affirme le militant Hassan Abou Nouh, dans la localité de Talbissé. "Elles se sont réfugiées dans la périphérie de Homs", a-t-il dit à l'AFP via internet.
L'armée a lancé une offensive au sud de la ville d'Alep le 17 octobre, soutenue par les raids russes et au sol par des combattants iraniens et du Hezbollah notamment. L'objectif est de s'emparer de secteurs situés près de la route stratégique reliant Alep à la capitale Damas, bastion du régime. Selon le militant Maamoun al-Khatib, plusieurs milliers de personnes ont fui les bombardements russes et "craignent que des miliciens iraniens attaquent leurs villages".
La province d'Alep est quasi-entièrement aux mains du Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, et ses alliés islamistes, ou des jihadistes du groupe État islamique (EI). Le régime y contrôle une route lui permettant d'approvisionner les quartiers de la ville d'Alep sous son emprise.
Selon l'OSDH, le régime a pris cinq villages dans ce secteur depuis le début de l'offensive.
(Lire aussi : Malgré l'aide russe, l'armée du régime peine à prendre le dessus sur les rebelles)
"Modifier la carte du conflit"
Le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, assure, lui, que l'armée s'est emparée de 16 villages et sept collines. Selon le journal, l'opération "va modifier la carte du conflit dans cette région, en coupant les lignes de renforts des hommes armés (rebelles) entre le sud de la province d'Alep et l'est de celle d'Idleb et en prenant la route internationale d'Alep à Hama", plus au sud.
Depuis mars 2011, le conflit déclenché par la répression de manifestations réclamant des réformes, a causé la mort de plus de 250.000 personnes et fait quatre millions de réfugiés et sept millions de déplacés. L'arrivée de la Russie dans le conflit l'a rendu encore plus complexe, car si Moscou affirme frapper les extrémistes de l'EI et les "autres terroristes", l'opposition et les pays qui la soutiennent accusent la Russie de cibler surtout les rebelles pour aider le régime de Bachar el-Assad.
Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, en trois semaines, "370 personnes ont été tuées dans des centaines de frappes russes, dont 243 combattants parmi lesquels 52 de l'EI, et 127 civils, dont 36 femmes et 34 enfants". L'ONG a fait état de raids russes mardi sur les provinces de Homs, Idleb (nord-ouest), Damas et Alep. Moscou a indiqué avoir bombardé 60 cibles des groupes "terroristes" en Syrie ces dernières 24 heures.
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commentaires (5)
Et pourquoi pas Kandîîîl ou Wiëééém.... ou sieur de "Beau" sieur? !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
11 h 25, le 21 octobre 2015