Malgré les mauvaises relations entre la Maison-Blanche et le tandem Benjamin Netanyahu-Mahmoud Abbas, l'administration américaine a décidé d'intervenir pour faire baisser la tension entre les deux parties, après une semaine de violences qui ont fait 39 morts et des centaines de blessés. Il est prévu que cette tentative se fasse à Amman, en présence du roi Abdallah de Jordanie.
Le président américain Barack Obama et le secrétaire d'État John Kerry se sont préalablement entretenus au téléphone, chacun de son côté, avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Et dans le discours qu'il a prononcé avant-hier à l'Université d'Indiana, John Kerry a annoncé qu'il allait se rendre dans la région dans quelques jours (probablement ce week-end), précisant l'engagement de Washington « à soutenir les efforts visant à stabiliser la situation ». Il faisait ainsi référence aux efforts en cours pour ressusciter le quartette pour le Proche-Orient (USA, Onu, EU et Russie), dont les réunions avaient été gelées en avril 2014.
Il y a quelques semaines, les Palestiniens avaient annoncé leur refus de se réunir avec Benjamin Netanyahu, mais fait surprenant, ce dernier a manifesté un désir de s'entretenir avec les Palestiniens. Pendant ce temps, c'est de la tiédeur que Washington a affichée face à la déclaration (qui n'est pas une résolution) faite hier à l'Onu, à l'initiative de la Jordanie. Cette déclaration condamne la force excessive israélienne utilisée durant les affrontements meurtriers, tout en critiquant aussi les Palestiniens.
(Lire aussi : Vive condamnation de la profanation du tombeau de Joseph par des Palestiniens)
« Kerry stay home »
Selon une source officielle de la Maison-Blanche, il n'y aura pas de réunion tripartite Kerry-Netanyahu-Abbas, mais des rencontres entre le secrétaire d'État et chacun des dirigeants séparément. De même, M. Kerry ne se rendra ni en Israël ni dans les territoires occupés.
L'administration Obama craint de toute évidence que l'éclatement de la violence ne dégénère, et il en sera certainement question lorsque Barack Obama recevra Benjamin Netanyahu à la Maison-Blanche le 9 novembre prochain, comme prévu. En raison de la gravité de la situation, le président américain doute d'entrevoir la paix avant la fin de son mandat. Josh Earnest, porte-parole de la Maison-Blanche, a ainsi exprimé ce scepticisme : « Ce genre de tensions, qui quelques fois débordent violemment, fait partie du paysage de cette région du monde depuis des générations, et plusieurs présidents américains ont été placés face à ce défi. On sait que la solution est dans la création de deux États, et ceci ne peut se faire que par des pourparlers directs entre les deux parties. Les États-Unis ne peuvent décider à la place de l'un ou de l'autre. » Néanmoins, John Kerry désire tenter le tout pour le tout et exercer un forcing, même si l'éditorial d'hier du Jerusalem Post lui infligeait tout récemment un retentissant « Kerry, stay home ».
Dans ce contexte, selon l'édition du 14 octobre du Huffington Post, la France proposerait une solution pour le conflit israélo-palestinien, écartant les États-Unis et invitant 19 autres pays et la Ligue arabe à y participer. Mais, jusqu'à présent, aucune réaction n'a été exprimée face à ce projet.
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commentaires (6)
La Palestine avait déjà été vendu, et par les Sultans Ottomans fin 19ème et par le "shérif" Husseïn en 14-18 et par Ibn-Séoud en 40-45 ! Goodbye !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
10 h 20, le 18 octobre 2015