Moawad : Nous ne permettrons à personne de brimer la liberté et la dignité des gens

Le chef du Mouvement de l'indépendance, Michel Moawad, a reçu hier à Zghorta le jeune utilisateur de Facebook Michel Doueyhi, arrêté il y a neuf jours et inculpé d'incitation à la guerre civile pour s'être élevé sur les réseaux sociaux, le 16 août dernier, contre la Sûreté générale, sans la nommer. Il a été libéré mardi soir.
Entouré de sa famille, M. Doueyhi a remercié Michel Moawad, ainsi que les ministres de la Justice et de l'Intérieur, Achraf Rifi et Nouhad Machnouk, et le juge Marcel Bassil, qui a pris la décision de le libérer. « Sans lui, nous serions aujourd'hui en train de purger injustement une peine de trois ans de prison », a indiqué le jeune homme, qui a également remercié son avocat, Naïm Khoury, ainsi que les médias qui l'ont soutenu.
De son côté, le chef du Mouvement de l'indépendance s'est félicité de la présence de M. Doueyhi au sein de sa famille et dans son village. « En dépit du fait qu'il ait passé dix jours en prison arbitrairement, Michel doit être fier de chacun des jours où il a été opprimé. Ce n'est pas seulement une victoire pour lui, mais pour les libertés au Liban. Il s'agit de lui aujourd'hui, mais demain, cela pourrait être n'importe quel citoyen », a souligné M. Moawad.
« Il s'agit d'une bataille de libertés qui n'est dirigée contre personne. Nous avons toujours été soucieux de la justice et des services de sécurité au Liban, ainsi que de leur prestige, surtout dans ces circonstances. Mais cela ne veut absolument pas dire que la justice ou les services de sécurité doivent abuser de leur pouvoir contre les gens », a poursuivi Michel Moawad.
Et de souligner : « Nous ne permettrons à personne de brimer la liberté et la dignité des gens. Malheureusement, ils le font à l'encontre de certaines personnes et occultent totalement les crimes des autres. Ce n'est pas de cette manière que l'État sera rétabli, mais par le règne de la loi de manière équitable pour tous et lorsque les libertés seront garanties et protégées. »
« L'affaire Michel Doueyhi doit mettre fin à ce genre de comportements qui datent d'un autre âge. Nous ne permettrons pas au addoumisme (NDLR : en référence à l'ancien procureur général près la Cour de cassation du temps de l'occupation syrienne, Adnane Addoum) judiciaire de s'infiltrer de nouveau en 2015, après tous les sacrifices consentis pour les libertés au Liban », a ajouté Michel Moawad, avant de remercier à son tour les ministres Rifi et Machnouk, ainsi que les médias.