Rechercher
Rechercher

À La Une - Analyse

Pour résoudre la crise syrienne, les Occidentaux se tournent vers l'Iran

"Si on dit aux Syriens que l'avenir passe par Assad, c'est s'exposer à un échec", affirme Fabius.

Le chef de la diplomatie américaine John Kerry aux côtés du ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. Dominick Reuter/AFP

La stratégie occidentale dans le conflit syrien donnait samedi l'impression de plus en plus patiner, confrontée à la montée en puissance russe et au dernier fiasco du programme de rebelles syriens formés par le Pentagone.

En marge de l'Assemblée générale des Nations unies, c'est une nouvelle fois vers leurs interlocuteurs iraniens que ce sont tournés le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, et ses homologues européens.
A l'heure où Moscou semble marquer des points et où de nombreuses chancelleries commencent à envisager d'inclure le président syrien Bachar el-Assad dans la recherche d'une solution, l'Iran chiite reste incontournable par son soutien constant, politique et militaire, au chef du régime de Damas.

Et le siège de l'ONU pourrait selon M. Kerry être l'endroit où commencer à dénouer l'équation et mettre fin à une guerre civile qui a fait plus de 240.000 morts et chassé des millions d'autres.
"Je considère que cette semaine (d'Assemblée générale) offre une occasion majeure à tous les pays de jouer un rôle important pour résoudre certains des problèmes aigus du Moyen Orient", a déclaré samedi le chef de la diplomatie américaine, aux côtés du ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif. "Il nous faut parvenir à la paix et trouver une issue sur la Syrie, le Yémen, dans la région elle-même, et je pense que cette semaine nous offre des chances, par le biais des discussions, pour progresser", a ajouté M. Kerry, qui devait rencontrer dimanche le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

(Lire aussi : Les armes déployées par la Russie en Syrie)

 

S'adressant à l'Onu, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius a de son côté affirmé que Bachar el-Assad "est le premier responsable du chaos actuel". "Si on dit aux Syriens que l'avenir passe par Assad, c'est s'exposer à un échec", a continué le ministre français.

Pour sa part, la responsable de la diplomatie européenne Federica Mogherini a également rencontré M. Zarif. Ils ont "discuté de la manière de contribuer à la fin" du conflit en Syrie, selon un communiqué des services de Mme Mogherini. Toujours selon ce texte, ils "se sont dits prêts à coopérer, dans le cadre des efforts menés par l'ONU" dont le médiateur, Staffan de Mistura, tente de relancer des négociations entre régime et opposition, sans succès pour l'instant.

Avant ses entretiens avec John Kerry, le ministre iranien a toutefois précisé que pour Téhéran les discussions devraient porter prioritairement sur l'accord nucléaire historique scellé avec les grandes puissances.

Rencontre Poutine-Obama lundi

Le président russe Vladimir Poutine, qui veut proposer de bâtir une coalition élargie comprenant l'armée d'Assad pour combattre le groupe extrémiste Etat islamique (EI), rencontrera lundi son homologue américain Barack Obama à New York.

Sur le terrain syrien, la Russie a encore renforcé cette semaine sa présence, en y dépêchant une quinzaine d'avions-cargos. Les Russes ont déjà envoyé dans le pays des avions de combat, des systèmes de défense aérienne et des équipements militaires modernes, dont une partie cédée à l'armée syrienne en guerre contre les rebelles.

(Lire aussi : La Russie veut mettre les deux pieds en Syrie, centre de gravité du Proche-Orient)

Face à cette stratégie du Kremlin, Washington maintient son opposition à une remise en selle d'Assad et a consacré d'énormes moyens pour financer un ambitieux programme d'entraînement et d'armement de combattants syriens censés défaire l'EI.
Mais cette tactique, qui a déjà enregistré plusieurs accrocs, se retrouve désormais engagée dans la voie du fiasco. Le commandement des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom) a en effet admis vendredi que des insurgés formés par les Etats-Unis avaient remis "six pick-ups et une partie de leurs munitions à un intermédiaire soupçonné d'appartenir au Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda), soit à peu près 25% de leur équipement".

Le programme américain était censé former et équiper environ 5.000 rebelles par an pendant trois ans mais n'a pour l'instant formé que deux groupes de 54 et 70 combattants. Quand le premier groupe a rejoint la Syrie en juillet, plusieurs de ses membres ont été kidnappés par Al-Nosra. Ces déboires affaiblissent la position des Etats-Unis, qui ont fait par ailleurs savoir qu'ils accueilleraient favorablement une initiative russe pour renforcer la lutte contre l'EI.


Lire aussi

La présence des "visiteurs" russes ravit les Syriens de Lattaquié

L'intervention russe en Syrie marginalise le rôle de l'Iran et du Hezbollah, l’éclairage de Philippe Abi-Akl

L'implication russe ouvre une nouvelle phase dans la guerre syrienne, le décryptage de Scarlett Haddad

La tentation de Moscou, l'article d'Anthony Samrani

La stratégie occidentale dans le conflit syrien donnait samedi l'impression de plus en plus patiner, confrontée à la montée en puissance russe et au dernier fiasco du programme de rebelles syriens formés par le Pentagone.En marge de l'Assemblée générale des Nations unies, c'est une nouvelle fois vers leurs interlocuteurs iraniens que ce sont tournés le secrétaire d'Etat américain, John...

commentaires (10)

il n'y aura rien de choc, ni de chic .. c'est a un jeu de role que l'on vas assister auj la population mondial !! il n y aura pas de déflagration, ni de risque de guerre ni rien ... Obama vas bientôt quitter la maison blanche et on sait tous que lorqu'un president US est sur le depart il ne prend pas plus de décisions qu'il n'en faut laissant a son successeur le choix de la strategie a appliquer ceux qui n'ont pas encore compris cela c'est qu'ils doivent ne plus faire de la politique !!

Bery tus

17 h 09, le 28 septembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (10)

  • il n'y aura rien de choc, ni de chic .. c'est a un jeu de role que l'on vas assister auj la population mondial !! il n y aura pas de déflagration, ni de risque de guerre ni rien ... Obama vas bientôt quitter la maison blanche et on sait tous que lorqu'un president US est sur le depart il ne prend pas plus de décisions qu'il n'en faut laissant a son successeur le choix de la strategie a appliquer ceux qui n'ont pas encore compris cela c'est qu'ils doivent ne plus faire de la politique !!

    Bery tus

    17 h 09, le 28 septembre 2015

  • À aucun prix, une telle issue n’est envisageable, pour la Russie. La tentative de collaborer n’ayant pas porté ses fruits, il lui reste l’intervention par elle-même. Le renseignement américain exagère, à dessein, le renforcement de la présence militaire de la Russie. Mais celle-ci n’est pas mécontente de témoigner, en guise d’avertissement, être disposée à joindre l’acte à la parole. Restent ouvertes deux options : un accord américano-russe, qui permettrait d’annihiler les bact., par des opérations terrestres, et de mettre fin à la guerre, ou un coup de main occidental contre la Syrie, entraînant une réaction russe. Une négociation serrée et à haut risque est prévue entre Russes et Américains, à l’ONU, fin septembre.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 16, le 27 septembre 2015

  • L'IRAN EST PROMU AU RANG DE MINI SUPER PUISSANCE... PAR L'ABRUTISSEMENT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 08, le 27 septembre 2015

  • hahahah ca fait rire et surtout pour les résistants qui affirmaient y a pas longtemps qu'il ne s'engagerons jamais des discussions avec les USA a part pour le nucléaire .. voila que maintenant l'iran a recu l'eccho de ce qu'elle demandait (mais lui avait ete refuser) de participer a la coalition contre l'EI .. pour finir juste un petit rappel, les grandes puissances s'en foutent d'assad et les USA et l'Europe avait deja donner leur accord implicite a poutine afin de faire ce qu'il a fait !! et comme d'habitude l'avenir nous le confirmera

    Bery tus

    16 h 11, le 27 septembre 2015

  • AVIS AUX HULUBERLUS . UN HEROS EST NE .... SVP PUBLIEZ MOI . MERCI .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 54, le 27 septembre 2015

  • Si les usiens sont serieux pour résoudre la crise Syrienne, ils doivent parler avec leur riches laquais des arabies hyper démocratiques et convaincres ces riches gens avec lesquels ils ont des gros interets, qu'il faut arreter certains comportement rigide et vindicatifs propre (...) à la mentalité tribale des deserts arides. Autrement, ce serrage de pinces entre zarif et kerry, il faudra l'intrepreter différemment... très certainement, et le futur proche nous en dira long sur la question.

    Ali Farhat

    13 h 22, le 27 septembre 2015

  • UN DES DOSSIERS QUI AURAIT DÛ ÊTRE RÉSOLU AVEC L'ACCORD SUR LE NUCLÉAIRE... VOUS CHANTIEZ TOUT L'ÉTÉ MONSIEUR KERRY ? EH BIEN DANSEZ MAINTENANT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 22, le 27 septembre 2015

  • Cet avatar "diplomatique" qui cherche à transformer notre Croissant Fertile post-Mandat Franc en wilâïyâhs-moûtassarifïyâhs confessionnalisées, et ne lui octroi qu’une pseudo-indépendance déglinguée et un sectarisme rouillé pour seul échappatoire ; qu’un simili-exotique new ordre public par lequel ce sectarisme proclamerait que son clair abrutissement est la condition de son existence sous ce régime post-Sykes-Picot de ces new Nations-Unies Russie et Amérique ; yâ hassirtîhhh : Mais qu'est-ce donc que toutes ces mesures débiles ? Autant de tentatives désespérées de gagner à ce nouvel ordre bidulé les indigènes de ces kottors-contrées. Considérées comme moyens de pression, ces mesurettes ne sont que pitoyables et vont même à l'encontre de leur "propre" but. Les foudres conféssionnelles les frappant une bonne fois en grand, le coup venant de leur aléatoire "propre" camp ! Ces mesurettes feront de la véritable Printanière Arabe la conversation journalière de chacun de ces Libano-syriens, inoculant l’esprit Arabe Printanier dans chaque patelin de ce croissant fertilisé, renouvelant ainsi la Printannière Arabe initiale ! Et ces politiques du russe Nain et du Mercantile américain, ne prouvent-ils pas l'union des pouvoirs de ce duo de Malsains branlant du moins quand il s'agit de la répression de "l'Anarchie" de La Liberté et de La Démocratie Arabes ; i.e. de l’esprit Sain des Arabes Sains s'insurgeant contre ce diktat commun russo-américain surely Malsain ? Basta baäâââ !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 18, le 27 septembre 2015

  • Fabius ...! mais c'est lui et Normal 1er , les rois du fiasco ,tant en Russie ,tant en UE ...!et cerise sur le gâteaux .. lors de son dernier voyage à Téhéran...Fabius fut tout juste reçu....!

    M.V.

    08 h 54, le 27 septembre 2015

  • Le bon sens dit qu'Obama et Poutine, ainsi que les pays européens et l'Iran, devraient unir leurs efforts pour instaurer en Syrie une solution pacifique mettant fin à la fois à la tyrannie de Damas et à Daech qui est le fruit de leur guerre froide anachronique et absurde, ainsi que de l'aventurisme de l'Iran. Il n'y a pas d'autre solution dans ce pays. Et par-dessus tout, c'est la seule solution qui ferait rentrer dans leur pays les réfugiés syriens dans les pays voisins et mettrait fin à l'immense problème de l'émigration des Syriens vers l'Europe. Obama et Poutine auront-ils ce bon sens ?

    Halim Abou Chacra

    05 h 09, le 27 septembre 2015

Retour en haut