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À La Une - Réfugiés

Saturée, l'Allemagne rétablit les contrôles à sa frontière avec l'Autriche

Vingt-huit personnes sont mortes noyées dimanche entre la Turquie et la Grèce après le naufrage de leur embarcation, qui transportait plus d'une centaine de migrants en route pour l'Europe occidentale.

Munich, porte d'entrée en Allemagne pour les réfugiés arrivant par les Balkans et l'Europe centrale, s'est retrouvée dimanche à "l'extrême-limite" de ses capacités d'accueil de réfugiés. REUTERS/Michaela Rehle

L'Allemagne, qui montre des signes de saturation dans ses capacités d'accueil de réfugiés, a décidé de réintroduire des contrôles à la frontière avec l'Autriche, selon des médias dimanche, alors qu'en Méditerranée plus d'une trentaine de migrants sont encore morts noyés en tentant de rejoindre l'Europe.

Le trafic ferroviaire entre l'Autriche et l'Allemagne a été suspendu dimanche après-midi alors que le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, devait s'exprimer devant la presse à Berlin en fin d'après-midi "sur la situation des réfugiés". Plusieurs médias allemands ont annoncé que le pays, qui a jusqu'ici ouvert grand ses portes aux réfugiés, allait provisoirement réintroduire des contrôles à la frontière avec l'Autriche, d'où viennent la plupart d'entre eux. La principale porte d'entrée en Allemagne, Munich, est saturée.

Et le flux de candidats à l'asile ne tarit pas. Dimanche, entre la Turquie et l'île grecque de Farmakonis, 34 personnes, dont 15 enfants, sont mortes noyées après le naufrage de leur embarcation qui transportait plus d'une centaine de migrants en route pour l'Europe occidentale.

 

(Lire aussi : Pro-migrants et anti-migrants battent le pavé en Europe)

 


Au même moment, la ville de Munich, porte d'entrée en Allemagne pour les réfugiés arrivant par les Balkans et l'Europe centrale, s'est retrouvée à "l'extrême-limite" de ses capacités d'accueil, selon les autorités locales: quelque 13.000 nouvelles personnes sont arrivées samedi, soit autant que le record de la semaine précédente pour une seule journée. En deux semaines, la grande métropole du sud de l'Allemagne a vu arriver 63.000 personnes, selon les autorités.
Durant la nuit, quelques dizaines de demandeurs d'asile ont dû dormir dehors sur des matelas isotherme et avec des couvertures, faute de place dans les centres, a indiqué la radio-télévision publique bavaroise BR.
Faute de place dans la ville, les autorités locales envisagent désormais de réquisitionner le stade olympique de la métropole, où ont eu lieu les JO d'été de 1972, pour des hébergements.

En Hongrie aussi, un nouveau record d'arrivées de migrants a été enregistré samedi, avec 4.330 réfugiés entrés dans un pays devenu le symbole - à l'inverse de l'"Eldorado allemand" - d'une ligne dure face au flux de migrants.
Des milliers de migrants se sont livrés ce week-end à une véritable course contre la montre pour tenter de gagner la Hongrie, d'où ils veulent rejoindre leur "Eldorado" allemand, avant la fermeture hermétique de la frontière avec la Serbie, prévue mardi par une double ligne de fils de fer barbelés.
Ils rejoignaient la frontière en marchant à pied, côté serbe, le long d'une voie ferrée, jonchée de bouteilles d'eau vides, vêtements et couvertures détrempés par les pluies des derniers jours et d'immondices puantes, vraisemblablement abandonnés par ceux qui les ont précédés sur ce même chemin.

Après l'Autriche samedi, La France a fustigé la décision de la Hongrie de fermer sa frontière. "Avec ses barbelés, la Hongrie se met clairement hors des valeurs de l'Union européenne. Les valeurs de l'UE, ce n'est pas de dresser des murs, ce n'est pas d'ériger des barbelés", a lancé le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Harlem Désir.

A la veille d'une réunion d'urgence des ministres de l'Intérieur et de la Justice des 28 pays de l'UE, consacrée à la crise migratoire, Paris a également appelé à la mise sur pied d'un dispositif commun d'accueil des réfugiés qui se pressent à son entrée, via des centres d'enregistrement ("hot spots") communs dans les pays d'arrivée.

 

(Lire aussi : Elle vendait des canots aux réfugiés : une consule honoraire en Turquie suspendue par le Quai d'Orsay)



Sur ce sujet, la chancelière allemande avait rappelé Athènes à l'ordre samedi en estimant que la Grèce devait prendre ses responsabilités dans la protection des frontières extérieures de l'Union européenne.
Et le ministre allemand des Transports Alexandre Dobrindt a renforcé la pression en pointant "l'échec complet" du contrôle aux frontières extérieures de l'Union, c'est-à-dire notamment à la frontière entre la Turquie et la Grèce, par où affluent des milliers de réfugiés ces dernières semaines.
Il a réclamé des "mesures efficaces" pour "stopper l'afflux" car les "limites de capacité" d'accueil de l'Allemagne "sont atteintes". L'Allemagne attend un record de 800.000 demandeurs d'asile cette année.

Dans plusieurs villes d'Europe occidentale (Londres, Copenhague, Stockhölm), des manifestations réclamant plus de générosité dans l'accueil des réfugiés ont eu lieu samedi, ainsi que dimanche à Malmö en Suède.
Le ton était très différent de l'autre côté de l'ex-rideau de fer, où plusieurs pays, notamment la République Tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie, refusent la logique des quotas prônée par Bruxelles pour répartir les migrants. A Varsovie, quelques milliers de personnes ont arboré samedi des banderoles "L'islam, c'est la mort de l'Europe".

Plus de 430.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée depuis janvier, et près de 2.748 y ont péri ou disparu, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). La moitié de ceux qui sont arrivés sont des Syriens fuyant les bombardements du régime et les exactions des jihadistes.

 

 

 

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L'Allemagne, qui montre des signes de saturation dans ses capacités d'accueil de réfugiés, a décidé de réintroduire des contrôles à la frontière avec l'Autriche, selon des médias dimanche, alors qu'en Méditerranée plus d'une trentaine de migrants sont encore morts noyés en tentant de rejoindre l'Europe.Le trafic ferroviaire entre l'Autriche et l'Allemagne a été suspendu dimanche...

commentaires (1)

L accueil des réfugiés en soi est humain. Mais là on a l impression d assister à un "Faceboo k "en grandeur nature..c'est ou plutôt c était à celui des dirigeants européens qui ferait le plus.peut être comprendront ils la charge du Liban..

C…

16 h 05, le 13 septembre 2015

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Commentaires (1)

  • L accueil des réfugiés en soi est humain. Mais là on a l impression d assister à un "Faceboo k "en grandeur nature..c'est ou plutôt c était à celui des dirigeants européens qui ferait le plus.peut être comprendront ils la charge du Liban..

    C…

    16 h 05, le 13 septembre 2015

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