Samedi, les manifestants, "solidaires", réclameront des comptes et des solutions aux responsables

Le collectif "Vous Puez !" a annoncé vendredi que la manifestation qu'il organise demain, samedi, débutera par un rassemblement devant le siège du ministère de l'Intérieur, à Sanayeh, à 17h, puis se déplacera vers la place des Martyrs, au centre-ville, à 18h.

"La campagne s'adresse à tous, sans distinction aucune. Elle réclame des comptes aux corrompus", a lancé Assaad Zebiane, membre du collectif. "Le rassemblement se tiendra d'abord devant le siège du ministère de l'Intérieur à Sanayeh, à 17h, puis se déplacera vers la place des Martyrs à 18h. Nous emprunterons les rues Spears, Fakhredine, Omar Daouk et Bab Edriss, a-t-il précisé. Il y aura des volontaires qui vont organiser la marche. Ils porteront des t-shirts et des gilets distinctifs. Ils veilleront à ce qu'il n'y ait pas de désordre".

Et de déclarer : "Nous réclamons les choses suivantes : Que ceux qui ont tiré contre les manifestants rendent des comptes et que le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk assume ses responsabilités. Nous réclamons la démission du ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk qui a échoué dans sa gestion de la crise des déchets. Nous demandons que des fonds soient assurés aux municipalités afin que celles-ci prennent en charge la gestion de leurs propres déchets. Nous réclamons enfin la tenue au plus vite d'élections législatives. Nous voulons que les libertés publiques soient aussi respectées, que le courant électrique soit assuré (24 heures sur 24), et que la justice soit indépendante".

Le week-end dernier, le collectif "Vous Puez !" avait organisé deux manifestations qui avaient dégénéré en heurts avec les forces de l'ordre. De nombreux manifestants réclamaient une solution à la crise des déchets, mais d'autres scandaient des demandes politiques plus générales, notamment la chute du système et la révolution. Lors d'une conférence de presse vendredi, le ministre de l'Intérieur a fait le bilan des émeutes du week-end passé et admis un usage "excessif" de la force.

(Lire aussi : Réactions partagées des municipalités après les promesses du gouvernement)

Marche du collectif "Nous réclamons des comptes"

Parallèlement, une marche organisée par le collectif "Nous réclamons des comptes" est partie vers 18h de la place Riad Solh, au centre-ville de Beyrouth, en direction de Sanayeh, où se situe le ministère de l'Intérieur, où les forces de sécurité ont renforcé les mesures de sécurité. Les activistes du collectif dénoncent eux aussi la gestion gouvernementale de la crise des déchets et l'usage de la force par les autorités lors des manifestations du wee-kend dernier.

Plus tôt dans la matinée de vendredi, ce même collectif a appelé à prendre part à la manifestation de samedi. Il a réclamé, lors d'une conférence de presse, que le secteur des déchets ne soit plus privatisé, soulignant la nécessité que les municipalités gèrent le problème des ordures. Les activistes ont également fait écho aux demandes de leurs confrères du collectif "Vous Puez !", exigeant qu'une loi électorale moderne soit adoptée pour les prochaines législatives. Ils ont également demandé que soient punis les agents des forces de sécurité responsables des tirs lors des manifestations du week-end dernier. Des membres du collectif ont affirmé dans ce cadre que des plaintes seront présentées afin que les coupables rendent des comptes. Ils ont également exigé l'annulation des poursuites judiciaires contre les protestataires, réclamant que soient dévoilés les noms des manifestants détenus, dont le nombre s'élève, selon eux, à onze.

"Les slogans sont la propriété du peuple et de tous les Libanais", ont par ailleurs assuré les activistes lors de la conférence de presse. Ils ont indiqué qu'il n'est pas concevable qu'une personne au pouvoir dise "rendez-nous nos slogans". Ils faisaient allusion aux propos tenus en ce sens vendredi matin, lors d'une conférence de presse, par le leader du Courant patriotique libre Michel Aoun, qui a affirmé que "tous les slogans lancés (lors des manifestations) nous reviennent". .

"Nous sommes prêts au dialogue avec tous les groupes et nous œuvrons à unifier tous les activistes, a souligné le collectif. Nous serons solidaires demain sur une seule place car nous n'avons jamais été en désaccord pour que nous soyons divisés".

Lire aussi

Le syndrome de Beyrouth, l'édito d'Emilie Sueur

La boule de feu qu'on ne sait plus comment éteindre...Le décryptage de Scarlett Haddad

Pour mémoire
Réunion productive du gouvernement, grâce au boycottage du CPL et du Hezbollah