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Moyen Orient et Monde - Nucléaire iranien

Une bataille titanesque à venir entre Obama et le Congrès

Fin de vacances pour les politiciens américains, qui retrouvent l'atmosphère empoisonnée qui sévit entre républicains et démocrates.

Entre Barack Obama et le Congrès aura lieu un face-à-face historique.

Le président américain Barack Obama est rentré dimanche dernier à la Maison-Blanche après deux semaines passées en famille à Martha's Vineyard. Parallèlement, le Congrès est revenu au Capitole après une pause de six semaines. Tous devraient se retrouver le 17 septembre pour voter en faveur ou pas de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran.

Les républicains pensent pouvoir le faire avorter. Pas si sûr, rétorquent les observateurs qui, eux, prévoient la victoire d'Obama dans ce débat, et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le sénateur Mitch McConnell, leader du Parti républicain au Sénat, a été le premier à brandir le drapeau blanc (comme relaté dans toute la presse) il y a quelques jours, affirmant que malgré tout, cet accord peut être gagnant. À la même période, 23 membres de la Chambre des représentants sont rentrés à Washington après une semaine d'endoctrinement en Israël contre l'accord. Visite organisée et payée par l'Aipac (American Israel Public Affair Committee), ou l'ombrelle légendaire du lobby juif au Congrès.

L'Aipac vs la communauté juive
Toutefois, Barack Obama paraît quelque peu rassuré quant au destin de l'accord, surtout après sa lettre aux démocrates du Sénat, leur réitérant son intention de sévir à l'encontre de l'Iran en cas d'infraction.
Ensuite, la défection de deux sénateurs démocrates (Robert Menendez et Chuck Shumer), rejoignant les rangs républicains, est devenue caduque. En effet, en contrepartie, le président Obama a gagné l'appui d'un membre de la Chambre des représentants, Jerry Nadler, qui, de surcroît, représente le district le plus juif de l'État de New York. Ces derniers développements pourraient contribuer à convaincre les républicains et les démocrates encore indécis à soutenir le deal sur le nucléaire. Car il est nécessaire de souligner qu'au départ, Nadler était très fermement opposé à toute entente avec la République islamique. Ce qui lui a fait changer d'avis ? Peut-être l'actuel positionnement de la tranche juive américaine, ainsi mesurée par le Los Angeles Jewish Journal : 49 % de ses membres appuient l'accord, contre 31,6 % qui le refusent. Et ce pourcentage est supérieur à l'appui de toute la population américaine, estimé à 28 %.

En fin de compte, la bataille opposera Barack Obama à un groupe de républicains de la Chambre des représentants sous la coupe de l'Aipac et qui, selon les médias US, a dépensé 40 millions de dollars pour manipuler le Congrès, afin qu'il s'oppose au veto du président. D'après un ancien membre de la Chambre des représentants, Robert Wexler, « l'Aipac risque à présent de perdre sa grande bataille. Si le président l'emporte, et je crois qu'il le fera, ce ne sera pas une chose positive pour la communauté juive ». Et n'est-ce pas un paradoxe que l'Aipac aille ainsi en sens contraire de l'opinion juive américaine ?

 

(Lire aussi : Obama promet de maintenir la pression sur l'Iran en raison de son soutien au Hezbollah)

 

Le danger d'inverser le veto présidentiel
Selon la presse US, le vote du 17 septembre sera une bataille « titanesque » entre Barack Obama et le Congrès. Ce dernier commencera certainement par voter contre l'application de l'accord sur le nucléaire avec l'Iran. S'ensuivra le veto présidentiel, qui pourrait être inversé par le Congrès. Pour cela, il a besoin des 2/3 de voix du Sénat (qui en compte 100) et des 2/3 de ceux de la Chambre des représentants (435). Cela ne sera pas aisé à accomplir : le président compte jusqu'à présent à ses côtés, au Sénat, 34 démocrates et indépendants, et il lui reste six voix à engranger auprès des indépendants.

Elles lui sont probablement déjà acquises, bien que cela ne soit pas officiel. Il s'agirait de Barbara Mikulski (représentante de l'État du Maryland), Jeff Merkley (Oregon), Joe Manchin (West Virginia), Patty Murray (Washington), Michael Bennet (Colorado) et Tom Carper (Delaware). Reste la Chambre des représentants à majorité républicaine. Selon les analystes de la situation, celle-ci doit prendre en considération l'impact sévère que son rejet aura à l'intérieur du pays et l'impact catastrophique sur la scène internationale. Cette option mettra en question l'habilité des États-Unis à diriger le monde et à redessiner l'ordre mondial. En outre, le fait que les États-Unis puissent faillir face à à leurs alliés européens donnera la main haute à la Chine et à la Russie, ainsi que le beau rôle à l'Iran qui aura, lui, respecté ses engagements.

Les divisions au sein du Congrès et l'inertie de ce dernier sont dues au fait qu'il a toujours voulu s'opposer, coûte que coûte, à Barack Obama. Son entêtement à vouloir jeter aux orties l'accord sur le nucléaire ne va toutefois pas empêcher les 5+1, dans ce cas, de s'ouvrir à l'Iran. Et c'est déjà fait, ne serait-ce qu'au niveau diplomatique.

 

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