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Liban - Dans les coulisses de la diplomatie

La Force arabe commune : aperçu des grandes lignes du protocole

Le général Kahwagi offrant au Premier ministre un billet de cinquante mille livres libanaises émis par la Banque du Liban à l’occasion de la fête de l’Armée.

Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, représentera le Liban jeudi prochain à la réunion des chefs d'état-major des armées arabes au Caire, afin de discuter du projet de protocole portant sur la création de la Force arabe commune. Une force « qui aura pour mission de préserver la sécurité de la nation arabe et lutter contre le terrorisme ». Le général Kahwagi a d'ailleurs passé en revue la situation générale avec le Premier ministre Tammam Salam, hier au Grand Sérail.
Du fait des divergences dans les points de vue des pays membres de la Ligue arabe autour de ce projet, le texte que discuteront les participants à cette réunion du Caire est la troisième version du protocole. Le secrétariat général de la Ligue arabe a déjà distribué le texte aux pays membres, afin de recueillir leurs commentaires.
Rappelons que la décision de création de cette force avait été prise lors du sommet arabe qui s'est tenu à Charm el-Cheikh, en Égypte, le 29 mars dernier.
Le projet de protocole qui, s'il est adopté, aura une durée de cinq ans est formé d'un préambule et de 12 articles. L'Orient-Le Jour a pu en consulter une copie. Le préambule souligne les références sur lesquelles se fonde la création de cette force : la charte des Nations unies, la loi humanitaire internationale, la Ligue arabe, le Traité arabe commun de défense ainsi que les concepts de bon voisinage et de non-ingérence dans les affaires internes des pays membres, et de refus de toute discrimination d'ordre confessionnel, communautaire ou ethnique.
Il est important de noter que, en vertu du second article de ce texte, il est précisé que les pays ne sont pas tenus de s'engager dans cette force. « En vertu de ce protocole, une Force arabe commune sera créée en vue d'une intervention rapide, à laquelle tous les pays membres (de la Ligue arabe) auront le choix de participer ou non, et dont l'objectif sera de faire face à la menace et aux défis terroristes, qui portent atteinte à la sécurité et à la stabilité de chacun des pays membres, et qui constituent une menace directe à la sécurité de la nation arabe », lit-on dans le texte.
Le troisième article définit les missions de la force. Elle sera chargée, en premier lieu, de potentielles interventions militaires rapides pour lutter contre les défis et les menaces terroristes qui affectent la sécurité de la nation arabe. En second lieu, elle pourra participer à des opérations de maintien de la paix et de la sécurité dans les pays membres, soit pour empêcher l'éclatement de conflits armés, soit pour surveiller un cessez-le-feu ou encore l'application de traités de paix, soit pour aider l'un ou l'autre des pays à rebâtir ses capacités militaires et sécuritaires. La force aura également pour mission de participer à des opérations de secours et d'aide humanitaire, pour la protection des civils dans des situations d'urgence nées de conflits armés, ou dans le cas de catastrophes naturelles. La protection et la sécurisation de lignes de transport maritimes, terrestres ou aériennes, dans le cadre de la lutte contre les actes de piratage et de terrorisme, feront également partie des tâches de la future force. Enfin, elle participera à des opérations de recherches et de sauvetage.
Le quatrième article du texte définit la mission du conseil de défense : celui-ci sera formé des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des pays membres de la force. Il sera informé de toutes les questions militaires et politiques en relation avec la mise en application de ce protocole, et sera chargé de déterminer les fondements et les principes généraux de partenariat militaire entre les pays membres. Il aura aussi pour tâche de prendre les décisions politico-militaires relatives au recours à la force et à l'achèvement d'une mission donnée. Ce conseil sera chargé du suivi des missions du conseil des chefs d'état-major. Ce sera à lui de décider du budget, prenant en compte les dépenses nécessaires à chaque mission, et de déterminer la part de ce budget devant être couverte par chacun des pays membres. Il se réunira soit au siège du secrétariat général de la Ligue arabe, soit dans le pays qui le présidera pour un an par rotation, le quorum légal étant des deux tiers des pays membres. Il se réunira une fois par an en novembre sur invitation du secrétaire général de la Ligue arabe, ou alors en réponse à une urgence, à la demande d'un des pays membres.
Le cinquième article s'attaque à la structure du conseil des chefs d'état-major : celui-ci sera composé des représentants des pays membres, ainsi que d'une équipe d'experts. Il préparera un rapport sur la position politico-sécuritaire relative à chaque mission, et définira la contribution minimum de chaque pays suivant ses capacités. C'est lui qui peut décider d'augmenter la compétence de combat, au niveau de l'armement, de l'organisation et de l'entraînement. Il décidera des plans militaires relatifs à la lutte contre des dangers prévus ou des menaces qui surviennent, en conformité avec les décisions du conseil de défense. Le conseil d'état-major est présidé par le même État qui préside le conseil de défense.
Quant à la commission de planification commune, elle est évoquée dans l'article six. Sa mission sera d'échafauder les plans pour les missions de la Force commune, et d'effectuer un suivi auprès du commandant sur le terrain.
Le septième article détaille les missions du commandement sur le terrain, notamment son organisation, les détails de la supervision de la commission de planification et la gestion du combat. Le huitième article évoque la composition de la force et la contribution des pays membres par des éléments de l'armée de terre et de l'air, de la marine et du corps médical, ainsi que des éléments administratifs, suivant les capacités de chaque pays. Le conseil des chefs d'état-major décidera du nombre et de la spécialisation des militaires affectés par les pays, s'assurant que ces militaires seront prêts à rejoindre la force dès qu'une décision est prise en ce sens.
L'article neuf définit le mécanisme de prise de décision dans le cas d'un recours à la force, suite à une demande faite par le secrétaire général de la Ligue arabe, qui en aura notifié au préalable les chefs d'État. Les cas seront examinés par le conseil de défense qui devra prendre une décision dans un délai donné. Si un État se trouve dans l'incapacité de formuler une demande d'intervention, c'est le secrétaire général qui exposera le cas au conseil de défense, dont la mission sera de prendre la décision d'intervention après l'approbation de l'État en question.
Chaque pays membre de la Force arabe commune devra assurer le financement de ses propres troupes.

Le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi, représentera le Liban jeudi prochain à la réunion des chefs d'état-major des armées arabes au Caire, afin de discuter du projet de protocole portant sur la création de la Force arabe commune. Une force « qui aura pour mission de préserver la sécurité de la nation arabe et lutter contre le terrorisme ». Le général Kahwagi...
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