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Liban - L’éclairage

La solution à la crise passera par un compromis global, mais pas dans l’immédiat

La solution à la crise actuelle passera cette fois par un « Doha libanais ». Reste à savoir où – et surtout quand – les différentes parties au conflit politique accepteront de se réunir pour aplanir leurs divergences.

Le président de la Chambre, Nabih Berry, aurait récemment affirmé à ses visiteurs que les velléités de résolution des conflits de la région sont entrées dans une phase décisive ces derniers temps, mais que les retombées positives sur le Liban se feront attendre.
Il ressort en effet des tractations intensives qui se déroulent actuellement dans les différentes capitales arabes que la résolution du dossier libanais se fera en temps voulu et non pas dans l'immédiat, comme l'espèrent certains observateurs. Une constante toutefois : la stabilité et la sécurité du pays sont une ligne rouge à ne pas dépasser, c'est en tout cas sur ce point que tombent d'accord plusieurs leaders du 14 et du 8 Mars. La préservation de la stabilité du pays semble donc être le fruit d'une décision internationale, et c'est d'ailleurs ce qui pousserait les différents protagonistes à observer le calme et éviter tout débordement.

Si la stabilité du pays est donc à l'heure actuelle tout à fait prioritaire, la « libanisation » de la solution politique à la crise l'est tout autant. Pas question donc d'organiser une énième conférence à l'étranger à laquelle seraient conviés une nouvelle fois les leaders locaux. De source diplomatique, on parle désormais de « Doha libanais », en allusion à la dernière conférence qui s'est déroulée en 2008 à l'hôtel Sheraton de Doha et qui a abouti à l'élection de l'ancien président de la République Michel Sleiman.
Point d'hôtel de luxe cette fois-ci, mais une nette détermination à faire en sorte que la solution émane des acteurs locaux. La source précitée confie que plusieurs hommes politiques – dont le président de la Chambre, l'ancien Premier ministre Saad Hariri, le chef du Parti socialiste progressiste Walid Joumblatt, sans oublier Bkerké – ont accepté de jouer un rôle actif tendant à faire mûrir un projet de compromis. Elle relève aussi dans ce cadre la déception du patriarcat maronite quant à l'incapacité des leaders chrétiens de tous bords de dépasser leurs différences afin de parvenir à élire un président.


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Pour en revenir au compromis, celui-ci comprendrait, entre autres, l'identité du candidat à la présidence de la République, la date de l'élection présidentielle, la formule gouvernementale et la garantie de la participation de toutes les composantes en son sein. On parle également d'une nouvelle formule de loi électorale susceptible de représenter correctement l'électorat chrétien ainsi que les nominations sécuritaires et militaires essentielles.
Pour parvenir à un accord aussi global, il va sans dire que le dialogue demeure primordial, notamment sur le double axe Hezbollah-Futur et Courant patriotique libre-Forces libanaises. Ce dialogue portera sur des questions comme la participation du Hezbollah à la guerre en Syrie ou encore le rapprochement entre les différentes composantes chrétiennes, et c'est le nouveau président de la République qui sera chargé de l'organiser une fois élu.

Un ministre du 8 Mars estime toutefois pour sa part que toutes ces tentatives sont à inscrire dans le cadre de prédictions pures et simples tant qu'une rencontre saoudo-iranienne n'aura pas eu lieu ; c'est aussi la position actuelle du Hezbollah, et c'est d'ailleurs comme cela que les députés du Hezb justifient leur boycottage de l'élection présidentielle.

 

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