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Liban - L’éclairage

Un Yalta II plutôt qu’un Sykes-Picot II, et une échéance libanaise à feu fort...

L'accord sur le nucléaire entre l'Iran et les 5+1 (États-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne, Chine et Allemagne) signé, c'est toute la région qui est entrée dans une nouvelle phase. Le thème est clair : coopération, ouverture, dialogue et négociations pour essayer de régler, pacifiquement, les différentes crises qui secouent le Moyen-Orient.

Cette nouvelle tendance s'est reflétée lors des interventions publiques à Beyrouth du ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif. Et les différents observateurs et accompagnateurs de ce new deal sont unanimes : la région est aux portes d'un nouveau Yalta. Qui redistribuerait les (zones d') influence, une fois réhabilitées les institutions étatiques des différents pays actuellement en crise ou en conflit post-printemps arabe. C'est donc un nouveau Moyen-Orient qui va être dessiné : « L'accord sur le nucléaire a pavé la voie à une nouvelle réalité dans la région, qui accoucherait de nouvelles alliances », a ainsi insisté M. Zarif lors de son escale beyrouthine.

Un ambassadeur occidental en poste au Liban assure que la reconstruction des institutions étatiques ravagées dans certains pays devrait se faire « sans que l'on ne touche aux frontières actuelles ». Un Yalta II, peut-être, mais pas un Sykes-Picot II : les différentes puissances souhaiteraient que les accords signés en 1916 entre Paris et Londres ne soient pas altérés. Cela n'empêchera pas, par contre, les différents États de s'entendre sur la nature des régimes adéquats dans tel ou tel pays : fédéralisme, régions, mohafazats, puissances indépendantes, décentralisation, etc. – des formules à trouver dans le cadre strict, naturellement, d'un gouvernement central fort, et de l'unité du pouvoir, de l'armée, de la monnaie et de la politique étrangère.

Les observateurs évoquent une série de propositions censées accompagner cette phase de prise de contact. La communauté internationale entendrait mettre sur pied un directoire à quatre (Arabie saoudite, Égypte, Turquie et Iran) pour présider aux destinées de la région. L'éventualité que d'autres pays se rajoutent à ce quatuor n'est pas exclue : se créerait alors une nouvelle organisation internationale, surtout que ce qui fonctionnait avant est désormais obsolète, à l'image de cette Ligue arabe obligée de s'acclimater aux changements.

En attendant, la communauté internationale met en tête de ses priorités la résolution du conflit syrien, prélude selon elle à une éventuelle normalisation des relations irano-saoudiennes. Riyad (comme Ankara d'ailleurs) reste toujours aussi déchaîné contre l'implication tous azimuts de Téhéran en Syrie, rappelant en outre que la crise yéménite a été fabriquée de toutes pièces par l'Iran. L'Arabie saoudite attend de l'Iran une preuve de bonne foi : qu'il retire ses hommes de Syrie, et qu'il demande au Hezbollah de participer au scrutin visant à l'élection d'un président de la République au Liban.

À ce sujet, plus d'un responsable juge que le dossier libanais mijote désormais à feu fort et qu'il peut être résolu à n'importe quel moment. Surtout que la France, le Vatican, mais aussi la Russie sont désormais convaincus de l'urgence de cette élection présidentielle. Sauf que des sources proches du 8 Mars continuent de reconnaître qu'il est difficile de trouver un successeur à Michel Sleiman tant que le dossier syrien n'est pas réglé.

 

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