Des milliers de partisans aounistes se sont rassemblés mercredi à la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, à l'appel du chef du CPL, Michel Aoun. Photo Sako Bekarian
Des milliers de partisans du Courant patriotique libre (CPL) se sont rassemblés mercredi vers 17 heures en réponse à l'appel à la mobilisation populaire lancé la veille par leur leader Michel Aoun. Moins d'une heure plus tard, ils se sont dirigés vers la place des Martyrs, au centre-ville de Beyrouth, à bord de leurs voitures, drapeaux de leur formation aux portières.
Les aounistes se sont d'abord retrouvés aux différents points de rassemblement annoncés depuis hier par leurs médias : le Centre Myrna Chalouhi, la place Sassine, les sièges du CPL de Nahr el-Mott et de Baabda, le jardin public de Jbeil, le centre La Cité Jounieh et le centre Batrouniyat, à Batroun. Ils ont été rejoints par plusieurs responsables politiques, notamment les ministres des Affaires étrangères Gebran Bassil et de l'Éducation Elias Bou Saab, les anciens ministres Nicolas Sehnaoui et Fadi Abboud ainsi que les députés Ibrahim Kanaan, Alain Aoun et Nabil Nicolas.
"Nous sommes dans la rue pour réclamer les droits des chrétiens qui concernent tous les Libanais en général. L'eau, l'électricité, le pétrole et les déchets sont des causes qui concernent tous les Libanais sans exception, a déclaré M. Bassil. La présidence de la République est le droit de tous les chrétiens et le Courant patriotique possède le plus grand groupe parlementaire à la Chambre des députés".
"Le peuple libanais veut retrouver ses droits volés par le gouvernement", a de son coté indiqué M. Sehnaoui.
"Préparez vous au tsunami"
Une fois les partisans réunis à la place des Martyrs, Pierre Raffoul, coordonnateur général de la formation aouniste, s'est exprimé en leur nom. "Nous n'avons ni lois ni Constitution mais une loi de la jungle, a-t-il déclaré. Nous sommes venus aujourd'hui réclamer le partenariat pour que le pays se redresse".
"Éliminer n'importe quel parti politique c'est éliminer tout le Liban (...) nous sommes aujourd'hui éliminés de l'équation et tous les Libanais doivent se tenir à nos côtés. Nous sommes descendus dans la rue pour réclamer nos droits volés", a-t-il poursuivi estimant que "le général Aoun n'a pas besoin de postes" mais qu'"il représente une icône nationale pour tous les Libanais". M. Raffoul a ajouté que "celui qui veut éliminer le général Aoun de l'équation peut rêver". "Préparez vous au tsunami qui va bientôt arriver !", a-t-il lancé.
Mardi, M. Aoun avait appelé tous les Libanais à la mobilisation populaire. "Nous rêvons d'un pays où il y a une loi, une Constitution et un peuple, et non un pays où règnent les déchets, l'escroquerie et la corruption. Vous êtes donc tous appelés à descendre dans la rue demain", avait lancé le chef du CPL.
Capture d'écran.
En se rendant vers la place des Martyrs, les partisans aounistes ont coupé plusieurs routes : l'autoroute de Jbeil, au niveau du Nahr Ibrahim, celle de Chekka et celle de Jal el-Dib. Selon une information rapportée par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), un tracteur qui accompagnait un convoi du CPL a enlevé une partie des bloc de pierres qui séparent les voies de l'autoroute au niveau de Jal el-Dib. "Nous avons enlevé ses blocs pour protester contre la négligence de l’État", a expliqué le député Kanaan en référence au pont de Jal el-Dib qui n'a jamais été reconstruit.
Certains partisans manifestaient bouteilles de champagne et cigares à la main. Il caricaturaient ainsi le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Jean Kahwagi. Des photos de lui en train de déboucher une bouteille de champagne, cigare en bouche, avaient fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours. Selon les aounistes, ces photos "choquantes" ont été prises après l'annonce de la prorogation de son mandat.
La semaine dernière, le ministre de la Défense Samir Mokbel avait décidé de proroger d'un an le mandat du commandant en chef de l'armée, du chef d'état-major de la troupe, le général Walid Salman, ainsi que celui du secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, le général Mohammad Kheir.
Le rassemblement s'est terminé vers 20 heures, après une décision de leur chef annoncée par le député Alain Aoun. "La nature du mouvement de demain sera précisée plus tard", a-t-il indiqué.
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JE VOIS DES CENTAINES... JE NE VOIS PAS DES MILLIERS... ILS MANIFESTENT CONTRE LES AUTRES SUR DES PRATIQUES QU'ILS ONT ACCEPTÉ POUR EUX... ET SUR DES POSTES CHRÉTIENS PERDUS... CAR ACCAPARÉES PAR LES AUTRES... PRINCIPALEMENT LEURS ALLIÉS... ET DONT ILS SONT LES PREMIERS RESPONSABLES... SURTOUT EN CE QUI CONCERNE LA VACANCE DE LA PRÉSIDENCE ! L'ABERRATION SOUVENT EST LA COUSINE GERMAINE DE LA SCHZOPHRÉNIE !!!
12 h 20, le 13 août 2015