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Culture - Exposition

Corps diaphanes et nappes brumeuses : Bécharré est à Beiteddine

Au palais des Émirs, le roi des écrivains-philosophes libanais, Gibran Khalil Gibran, à travers des peintures jamais dévoilées au public, ainsi que des manuscrits inédits de l'auteur du « Prophète ».

Lumière diffuse, murs de pierres historiques et voûtes qui enveloppent : voilà l'abri, comme un écrin de luxe, des trésors du mythique Gibran Khalil Gibran.
Dans la galerie voûtée, une quinzaine d'œuvres originales sont réunies sous le thème de Tribute to Motherland. Il s'agit, nul ne l'ignore, de la région de Bécharré, d'où est originaire le peintre et écrivain. Plusieurs portraits au fusain introduisent l'exposition, dont un autoportrait de l'artiste et un portrait de Mary Haskell, l'amie américaine qui l'a encouragé et suivi tout au long de son parcours. Cette formalité de présentations passée, on peut découvrir la saisissante palette de bruns, violets impénétrables et bleus profonds qui façonnent les paysages de Gibran Khalil Gibran. Par-devant ce décor, qui ne manquerait pas d'impressionner le plus blasé des regards, ce sont principalement des nus groupés, mimant des scènes mythologiques. Ces méandres sensuels rythment par écho les courbes de la montagne, elles-mêmes chargées d'une grâce charnelle. Cette sélection de tandems nus-paysages évoque la série des Baigneurs et Baigneuses de son contemporain français Cézanne, inspirés de la monumentalité des tableaux de la Renaissance.
À souligner que certaines de ces œuvres, gracieusement prêtées par le Musée Gibran de Bécharré, sont dévoilées pour la première fois au Liban. Outre cette première surprise, l'exposition présente également des manuscrits originaux de l'artiste, en anglais et en arabe, jamais publiés.
C'est à partir de cette source écrite et notamment à travers cette formule en particulier, al-nour fi al-zoulma (la lumière dans l'obscurité), que le photographe Eddy Choueiry a imaginé la seconde partie de l'exposition située, elle, dans la galerie des écuries. Ici, les reproductions agrandies des peintures et aquarelles de Gibran Khalil côtoient ses photographies de paysage. Immergé dans la vallée de Qadisha, il a tenté d'appréhender l'atmosphère et les couleurs du maître Gibran. Son observation matérialise de manière empirique l'imaginaire romantique de Gibran. En arpentant la vallée, Eddy Choueiry a imaginé la montagne comme une vaste et massive scène de théâtre, où les nuages, la brume, la lumière seraient les acteurs graciles de ce spectacle. En comparant ces deux captations de la lumière, photographique et picturale, les langoureux corps diaphanes enlacés de Gibran semblent représenter une vision fantasmée et symbolique des nappes brumeuses de Bécharré.

* « Gibran, Tribute to Motherland », jusqu'au 3 septembre, palais des Émirs. Dans le cadre du Festival de Beiteddine.
Avec la contribution du Comité national de Gibran et du musée Gibran.

Lumière diffuse, murs de pierres historiques et voûtes qui enveloppent : voilà l'abri, comme un écrin de luxe, des trésors du mythique Gibran Khalil Gibran.Dans la galerie voûtée, une quinzaine d'œuvres originales sont réunies sous le thème de Tribute to Motherland. Il s'agit, nul ne l'ignore, de la région de Bécharré, d'où est originaire le peintre et écrivain....

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