Deux mois de grève de la faim pour un militant du climat

Un militant écologiste allemand est entré mardi dans son 62e jour de grève de la faim pour dénoncer la politique climatique de l'Allemagne, campant dans le quartier des ministères à Berlin avec trois autres militants qui l'ont rejoint au fil des semaines.

Avec comme slogan "S'affamer jusqu’à ce que vous disiez la vérité", ces militants de 34 à 61 ans demandent au chancelier Olaf Scholz de reconnaître que "la pérennité de la civilisation humaine est menacée par la catastrophe climatique".

Installés sur une place près de la Chancellerie, ils veulent un "changement de cap radical" de la première économie européenne et des engagements sur une baisse massive des émissions de gaz à effet de serre.

"Cela fait des années que j'avertis sur la teneur beaucoup trop élevée en CO2 de notre atmosphère", explique Wolfgang Metzeler-Kick, ingénieur en protection de l'environnement, 49 ans.

Engagé de longue date dans des actions de désobéissance civile, l'homme au visage émacié a "choisi de mettre (sa) vie en danger" et dit assumer "un moyen d'expression vraiment dramatique".

Il a cessé de s'alimenter il y a 62 jours et affirme vouloir aller plus loin : "Je vais intensifier ma grève de la faim. Dès demain je cesserai temporairement de boire".

Il est accompagné depuis plusieurs semaines par Richard Cluse, lui-aussi ingénieur, 57 ans, en grève de la faim depuis 44 jours, et Michael Winter, un biologiste de 61 ans qui les a rejoints il y a 22 jours.

Un quatrième militant Adrien Lack, 34 ans, a commencé une grève de la faim mardi : "Je ne parlerai qu'au chancelier", précise-t-il sur une pancarte. 

Lors d'une conférence de presse, la médecin Susanne Koch qui les accompagne s'est dit préoccupée par l'état de santé "très critique" de Michael Winter, dont l'indice de masse corporelle a atteint le stade de la dénutrition.

Les collectifs de défenseurs du climat, notamment le groupe Letzte Generation (Dernière Génération), ont multiplié les actions spectaculaires dans toute l'Allemagne depuis plus d'un an. Parmi leurs méthodes les plus fréquentes et les plus controversées : le blocage d'axes routiers en s'asseyant sur la chaussée et en se collant les mains sur l'asphalte.