Le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, lors d'une conférence de presse mardi, à l'issue de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire. Capture d'écran de la chaîne LBC.
Le chef du Courant patriotique libre, Michel Aoun, a de nouveau abordé mardi la question des nominations sécuritaires, s'en prenant encore une fois au commandant en chef de l'armée, Jean Kahwagi. Il a appelé tous les Libanais à la mobilisation populaire demain mercredi.
"Nous rêvons d'un pays où il y a une loi, une Constitution et un peuple, et non un pays où règnent les déchets, l'escroquerie et la corruption. Vous êtes donc tous appelés à descendre dans la rue demain", a lancé le chef du CPL lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la réunion de son bloc parlementaire à Rabieh.
Répondant à l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui avait mis en garde contre une destruction de l'armée après le violent réquisitoire lancé samedi par M. Aoun contre le général Kahwagi, le chef du CPL a affirmé : "Les soldats sont comme mes fils et ce que j'ai dit visait à rappeler à la troupe son rôle national". Et de marteler : "Un commandant en chef de l'armée ne peut se cacher derrière la troupe pour masquer ses erreurs".
"Prends garde, Jean Kahwagi, de déployer l'armée pour nous affronter !", avait lancé M. Aoun samedi à l'issue d'une réunion extraordinaire de sa formation à Rabieh. "Je suis fier d'avoir formé toute une génération au sein de l'armée (...) à la mission réelle de la troupe, qui est la suivante : notre armée est nationale, ce n'est pas une armée de régime. (...) Ce n'est pas nous qui plaçons l'armée en position de confrontation, mais il ne faut pas placer des soldats et des officiers de l'armée libanaise face à des manifestations pacifiques (...) Nul ne fuira devant l'armée libanaise. Mais prends garde, Jean Kahwagi, de déployer l'armée face à nous", avait-il poursuivi.
Jeudi, Michel Aoun a réitéré sa mise en garde, à la veille des manifestations prévues par sa formation. "Si l'idée de placer l'armée en face de nous est toujours envisagée, notre avertissement tient toujours. Nos jeunes ont été élevés selon les principes de la résistance", a-t-il lancé.
Revenant sur le dossier des nominations sécuritaires, Michel Aoun a assuré que le nom du général Chamel Roukoz (comme candidat à la tête de l'armée) n'a pas été avancé par le CPL qu'après accord sur sa nomination. Il a dans ce contexte réaffirmé que le soutien aouniste à la candidature du général Roukoz est basé sur son histoire et son parcours au sein de l'institution militaire.
La semaine dernière, le ministre de la Défense Samir Mokbel avait décidé de proroger d'un an le mandat du commandant en chef de l'armée, du chef d'état-major de la troupe, le général Walid Salman, ainsi que du secrétaire général du Conseil supérieur de la défense, le général Mohammad Kheir.
"Les lois et la Constitution ont été manipulées, a insisté M. Aoun. Le général Chamel Roukoz n'est pas mon point faible. Nous avons appelé à choisir les meilleurs officiers de l'armée et le nom du commandant des forces spéciales n'a été évoqué qu'après accord sur sa nomination".
Assurant qu'il ne s'est jamais mobilisé "pour une affaire personnelle", Michel Aoun a demandé : "Pourquoi veulent-ils nous imposer l'élection présidentielle avant les élections législatives ? Un nouveau chef de l'État devrait être élu par un nouveau Parlement". S'adressant aux responsables politiques, il a martelé : Arrêtez de fuir vos responsabilités, nos enfants seront perdus à l'avenir".
Quelques minutes après l'appel lancé par M. Aoun à la mobilisation populaire, les médias de sa formation ont précisé les endroits et les heures des rassemblements : Centre Myrna Chalouhi, Sin el-Fil à 17h; place Sassine, Achrafieh, à 17h30; siège du CPL à Nahr el-Mott, à 17h; siège du CPL à Baabda, à 17h; jardin public de Jbeil, à 16h30; centre La Cité Jounieh, à 16h30; centre Batrouniyat, à Batroun, à 16h30.
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10 h 26, le 12 août 2015