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À La Une - Turquie

Un groupe d'extrême-gauche revendique une attaque contre le consulat US à Istanbul

Cinq policiers et un soldat tués dans des attaques attribuées au PKK.

Les policiers turcs patrouillant dans quartier de Sultanbeyli, à Istanbul, après l'explosion d'une voiture piégée devant le poste de police du quartier. AFP PHOTO / OZAN KOSE

La Turquie a été la cible d'une série d'attentats lundi : cinq policiers et un soldat ont été tués dans des attaques attribuées aux séparatistes kurdes du PKK, et un groupe d'extrême gauche a revendiqué un attentat contre le consulat américain d'Istanbul.

Le mouvement radical DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) a revendiqué un attentat lundi contre le consulat américain à Istanbul, tandis que les séparatistes kurdes étaient pointés du doigt dans deux autres attaques, dans la capitale économique de la Turquie et dans le sud-est du pays, au bilan de six morts parmi les forces de sécurité.

Ces violences interviennent alors que la tension monte avec l'intensification de la campagne du gouvernement contre la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), au moment où les Etats-Unis déploient des chasseurs F-16 en Turquie en soutien à la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

Peu après minuit, un kamikaze présumé a fait exploser une voiture piégée devant un poste de police du quartier de Sultanbeyli sur la rive asiatique du Bosphore à Istanbul. Dix personnes ont été blessées dont trois policiers, selon un communiqué du bureau du gouverneur.
Une bataille rangée a ensuite opposé les assaillants à la police toute la nuit. Outre le kamikaze, deux militants ont été tués dans ces affrontements, selon le bureau du gouverneur.
Beyazit Ceken, chef du département des explosifs à la police, a été blessé dans les accrochages et est décédé à l'hôpital, a ajouté la même source.
Les chaînes de télévision turques ont retransmis en direct lundi les funérailles de M. Ceken, auxquelles a assisté le président turc, Recep Tayyip Erdogan.

 

(Lire aussi : La Turquie prisonnière de sa politique étrangère en Syrie)


Dans le même temps, deux femmes ont ouvert le feu tôt lundi matin sur le consulat, très protégé, des Etats-Unis, situé dans le quartier d'Istinye sur la rive occidentale du Bosphore.
L'une des assaillantes, blessée, a été arrêtée par la police, selon le bureau du gouverneur. Il s'agit de Hatice Asik, militante du DHKP-C, selon l'agence officielle Anatolie.

Le DHKP-C a confirmé son identité sur son site web et promis que "la lutte continuera jusqu'à ce que l'impérialisme et ses collaborateurs quittent notre pays et que chaque pouce de notre territoire soit libéré des bases américaines", a-t-il affirmé.
Ce groupe radical classé terroriste par les Etats-Unis et l'UE avait revendiqué en 2013 un attentat-suicide contre l'ambassade des Etats-Unis à Ankara qui avait fait un mort. Il est considéré par le pouvoir turc comme proche du PKK.

Selon les médias turcs, Hatice Asik, 51 ans, "Hulya" de son nom de guerre, a été libérée le 8 juillet d'une prison d'Istanbul en attendant d'être jugée. Elle avait été arrêtée pour avoir hébergé deux militants de son organisation ayant attaqué un poste de police dans la ville il y a trois ans.Elle risque la prison à vie.
Le consulat américain a annoncé qu'il resterait fermé au public jusqu'à nouvel ordre.

Un responsable turc qui a requis l'anonymat a affirmé à l'AFP que le PKK avait attaqué la station de police. Mais l'attaque a également été revendiquée par un petit groupe de gauche, les Unités de défense du peuple, sur Twitter.

(Lire aussi : Si Washington faisait faux bond aux Turcs...)

 

Près de 400 rebelles tués
Dans ce contexte extrêmement tendu, quatre policiers ont été tués lundi matin dans l'explosion d'une bombe placée au bord d'une route dans le district de Silopi, dans la province de Sirnak frontalière de la Syrie et de l'Irak. L'attentat a été attribué par les médias locaux aux rebelles kurdes.
En outre, un soldat turc a été tué lorsque des militants kurdes ont attaqué aux lance-roquettes un hélicoptère militaire transportant du personnel dans le secteur de Beytussebap à Sirnak, selon l'agence de presse Dogan.

Ankara a lancé le 24 juillet une "guerre contre le terrorisme" visant simultanément le PKK et les combattants du groupe EI en Syrie. Mais les dizaines de raids aériens suivants se sont concentrés sur la guérilla kurde, seuls trois d'entre eux ayant été jusqu'à présent officiellement signalés contre l'EI.
Dimanche, environ 390 combattants du PKK ont été tués et 400 autres blessés, selon Anatolie, en deux semaines de raids turcs contre des bases rebelles dans le nord de l'Irak. Il n'a pas été possible de confirmer ces informations.

La guérilla kurde a, de son côté, rompu un cessez-le-feu unilatéral datant de 2013 et repris ses attaques contre les forces de sécurité turques, qui ont fait depuis 28 morts selon un décompte de l'AFP.
Un haut responsable du PKK, Cemil Bayik, a affirmé lundi à la BBC que la Turquie tentait de protéger l'EI en combattant son ennemi juré, le PKK.
"Ils le font pour affaiblir la lutte du PKK contre l'EI. La Turquie protège le groupe EI," a-t-il dit.



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