Bkerké met en garde contre une chute de la République

Le Conseil des évêques maronites a tenu hier sa réunion mensuelle, sous la présidence du patriarche Béchara Raï, en présence des supérieurs des ordres des moines maronites.
Dans leur communiqué, les prélats se sont arrêtés sur la crise politique qui bloque les institutions, faisant part de leur « profonde inquiétude face à la vacance présidentielle qui se poursuit et qui atteint un point présageant une chute de la République, si l'on tient compte de la crise de pouvoir et de la tension politique ». Ils ont mis en garde contre des tiraillements « qui dépassent le simple cadre d'un conflit autour des prérogatives (présidentielles) et qui pourraient plonger le pays dans l'inconnu », avant d'appeler les différents blocs politiques et parlementaires à « présenter leurs candidats définitifs à la présidence de la République et à se rendre au Parlement pour participer à l'élection de manière démocratique et constitutionnelle ».
Les prélats se sont félicités des efforts fournis par les responsables régionaux et internationaux afin de débloquer le dossier de la présidentielle. « La paralysie politique et la crise économique qu'elle génère commande à tous de faire primer l'intérêt national et de préserver l'unité nationale, parce qu'il n'est pas possible pour le Liban de surmonter ses crises politiques s'il est exposé à des secousses menaçant son unité. Aussi, il est important de se référer au Pacte national et à la Constitution qui représentent la voie qui permet de dépasser les conflits », selon leur communiqué.
Les évêques maronites ont également commenté la crise des déchets ménagers « qui a terni l'image du Liban et menacé l'environnement et la santé de ses habitants », en dénonçant l'amalgame entre « le conflit autour du pouvoir et les exigences de la responsabilité politique ». Pour eux, le fait de « soumettre le bien public aux conflits, au clientélisme et aux marchés aura des conséquences préjudiciables pour la société dans son ensemble ». Les prélats ont insisté sur le fait que « la responsabilité politique implique de ne pas avancer des prétextes n'ayant rien à voir avec la nature des responsabilités confiées à ceux qui ont la charge de fonctions vitales au sein de la société », avant d'exhorter les dirigeants à « établir une distinction entre les intérêts politiques étroits et les exigences du bien public ».
Commentant enfin l'accord sur le nucléaire entre l'Iran et le G5+1, ils ont estimé qu'il « prouve l'importance du dialogue auquel le pape François n'arrête d'appeler, avant d'exprimer l'espoir que celui-ci prévale également dans la région ».

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