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À La Une - Conflit

De Mistura propose une nouvelle approche pour la paix en Syrie

Pour le médiateur, l'Onu "est obligée" de poursuivre ses efforts.

Le médiateur de l'ONU en Syrie Staffan de Mistura a proposé mercredi une nouvelle approche pour faire la paix en Syrie. Photo d'archives/AFP

Le médiateur de l'Onu en Syrie Staffan de Mistura a proposé mercredi une nouvelle approche pour faire la paix dans le pays, combinant des "discussions thématiques" entre Syriens sur divers dossiers, dont la lutte contre le terrorisme, et un "groupe de contact" international.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a souhaité que ce nouvel effort pour mettre fin à un conflit qui a fait plus de 220.000 morts en quatre ans puisse commencer "dès que possible, en septembre". Devant le Conseil de sécurité M. de Mistura a souligné "qu'il n'y avait pas encore de consensus" sur une transition politique mais que l'ONU "était obligée" de poursuivre ses efforts. M. de Mistura présentait pour la première fois devant le Conseil les résultats de trois mois de consultations avec les principaux acteurs de la crise syrienne, dont les pays de la région. "Beaucoup d'entre eux nous ont dit de ne pas réunir une conférence de Genève 3 car nous n'en sommes pas là", a-t-il constaté.

Les deux précédentes sessions de négociations à Genève entre le régime et l'opposition syrienne s'étaient soldées en 2012 et 2014 par des échecs. "Malheureusement, a déploré le médiateur, il n'y a pas encore de consensus sur la manière d'appliquer le communiqué de Genève", adopté en juin 2012 par les grandes puissances et fixant les modalités d'une transition politique en Syrie, "ou sur une négociation formelle". "Mais étant donné la tragédie qui s'aggrave (en Syrie), l'Onu est obligée de maintenir ce dossier sur la table", a-t-il affirmé. "J'ai l'intention, a-t-il expliqué, d'inviter les Syriens à des discussions thématiques, parallèles ou simultanées, par l'intermédiaire de groupes de travail inter-Syriens" qui étudieraient divers aspects de la transition sous la férule d'un "comité de direction".

 

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Il a cité quatre dossiers principaux: "La sécurité pour tous (mettre fin aux sièges, accès aux soins médicaux, libération des détenus)", les questions politiques (dont les élections et un éventuel gouvernement de transition), l'aspect militaire (lutte contre le terrorisme et cessez-le-feu éventuel) et la reconstruction du pays. M. de Mistura a noté que le contexte avait changé depuis les conférences de Genève avec l'émergence des jihadistes du groupe État islamique (EI), qui "a fait de l'antiterrorisme une priorité" pour beaucoup. "La peur de voir flotter des drapeaux noirs (emblèmes de l'EI) sur Damas a amené certains à reconsidérer leur position", a-t-il souligné. Le nouveau plan de paix, a-t-il conclu, devra avoir le soutien du Conseil de sécurité et de la communauté internationale, et impliquer les acteurs régionaux. "Un tel mécanisme de soutien international pourra conduire à terme à la formation d'un groupe de contact". M. de Mistura n'a pas donné de détails sur les participants à ce dialogue ni fixé de calendrier précis et de nombreux aspects de son exposé restent flous.

Ban Ki-moon a appelé le Conseil à soutenir ces propositions et à "convaincre les parties syriennes de participer de manière constructive au processus". "Le status quo en Syrie est inacceptable", a-t-il affirmé.
"Il faudra s'assurer que ces négociations préparatoires ne seront pas exploitées cyniquement pour continuer à tuer", a-t-il cependant averti. A l'issue de consultations à huis clos entre les ambassadeurs du Conseil, M. Ban s'est félicité du "fort soutien" qu'avaient recueilli les propositions de son médiateur. Il s'est déclaré "prêt à convoquer une conférence internationale de haut niveau pour avaliser les recommandations ou l'accord" qui sortiront du processus proposé. Il a souligné que l'Onu "attendait de l'Iran qu'il joue un rôle constructif dans de nombreux dossiers dont celui-ci".

L'Iran, qui vient de signer un accord nucléaire historique avec les grandes puissances, est avec la Russie un des principaux soutiens du régime de Bachar el-Assad. L'ambassadeur syrien Bachar Jaafari a indiqué à la presse que son gouvernement allait "étudier avec soin ces propositions" et demanderait sans doute "des clarifications supplémentaires". Il s'est félicité de l'accent mis par M. de Mistura sur la lutte contre le terrorisme, "la priorité des priorités" pour Damas.

 

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